Retrouvez-nous sur :

La réélection de Mirziyoyev en Ouzbékistan

Un Nouvel Ouzbékistan est en train de voir le jour

Shavkat Mirziyoyev Président de la République ouzbekistan

L’Ouzbékistan, à l’issue des élections présidentielles du 24 octobre dernier, entame un nouveau chapitre de son histoire depuis l’indépendance il y a trente ans. La réélection de Shavkat Mirziyoyev, en tant que Président de la République, consacre non seulement le succès d’une libéralisation accélérée à la vitesse grand V il y a cinq ans, mais ouvre aussi la possibilité à ce dernier de poursuivre la stratégie de modernisation et de démocratisation à laquelle il est particulièrement attaché.

 

Les électeurs se sont rendus aux urnes en lui conférant 80% de leurs suffrages, afin qu’il poursuive ce long travail de fond qui fait déjà de l’Ouzbékistan un des pays les plus dynamiques et prometteurs pour les années à venir de l’Asie centrale.

 

Le 6 novembre dernier dans son discours à la cérémonie d’inauguration, lors d’une réunion conjointe des chambres de l’Oliy Majlis, le président nouvellement élu de la République d’Ouzbékistan Shavkat Mirziyoyev a exposé les grandes orientations des activités à venir des organes de l’État au service d’un objectif commun : la construction du Nouvel Ouzbékistan. Une stratégie pour le développement a pour y parvenir été largement discutée avec la population pendant la campagne électorale. Dans cet important document conceptuel, afin d’assurer la cohérence et la continuité de bon nombre de transformations, l’idée principale était de passer « D’une stratégie d’action à une stratégie de développement ».

 

Cette Stratégie de développement du Nouvel Ouzbékistan comprend sept directions. En premier, il s’agit de la mise en œuvre d’un État populaire et humain » qui prévoit des réformes à grande échelle visant à construire un État soucieux de la dignité, garantissant les intérêts légitimes et le bien-être de chacun de ses citoyens, quelles que soient leur nationalité, leur langue et leur religion, sur la base du développement ultérieur d’une société civile libre. Deuxièmement, il convient d’assurer la justice et l’État de droit, une condition fondamentale et nécessaire pour édifier un État populaire, afin de respecter l’honneur et la dignité de chaque personne. Troisièmement, la tâche prioritaire est de développer l’économie nationale et d’augmenter ses taux de croissance. Quatrièmement, la poursuite de la mise en œuvre d’une politique sociale équitable, la fourniture d’une éducation de qualitécomme le facteur le plus important dans le développement du capital humain est à mettre en avant. Cinquièmement, une grande importance est accordée aux réformes dans le domaine spirituel et éducatif. Le concept de « Nouvel Ouzbékistan » comprend aussi l’idée de favoriser une société éclairée. Sixièmement, le développement de solutions appropriées et une participation active pour surmonter les menaces et les défis mondiaux, tels que le changement climatique, les problèmes environnementaux, le radicalisme, l’extrémisme et le terrorisme, la traite des êtres humains, le trafic de drogue et autres, est une priorité absolue. Septièmement, l’augmentation du pouvoir des forces armées de la république, doit constituer une garantie fiable pour assurer la paix et la sécurité dans le pays.

 

La réalisation d’une partie de ces objectifs est déjà en cours. D’autres exemples à présenter sont essentiels. Le 1er novembre dernier, le président Shavkat Mirziyoyev avait déjà annoncé vouloir accorder, dans le projet de budget de l’État pour 2022, une attention toute particulière aux questions sociales indispensables dans le cadre de la démocratisation. En particulier, 5 milliards de dollarsdevraient être alloués à l’éducation et à la santé. D’autres mesures prévoient d’ouvrir 1 600 jardins d’enfants dans des zones reculées, construire 40 nouvelles écoles et réparer 235 écoles, mettre à jour les manuels scolaires et créer 2 000 classes d’informatique. Pour 2022, il est déjà prévu d’allouer près d’un milliard de dollars au développement des soins de santé primaires et à l’introduction de services médicaux de haute technologie dans les régions reculées.

 

Du point de vue du logement, une autre priorité nationale, il a déjà été construit 140 000 logements dans le cadre de programmes hypothécaires afin d’aider les Ouzbeks à accéder à la propriété. Au vu de l’institution du mariage qui ne connaît pas la crise, et pour faire face à la hausse de la démographie, de nombreux programmes immobiliers vont être lancés dans toutes les régions d’Ouzbékistan. Il est urgent d’accélérer la construction de logements partout dans le pays. Un pays pour se développer ne doit pas laisser de côté des régions isolées et doit rendre attractif l’ensemble de son territoire.

 

L’Ouzbékistan s’est fixé pour objectif d’augmenter encore le produit intérieur brut par habitant en mobilisant les ressources et les opportunités disponibles dans le pays pour cela. En conséquence, d’ici 2030, l’Ouzbékistan devrait rejoindre un certain nombre d’États dont le revenu par habitant est supérieur à la moyenne. Il est prévu d’atteindre cet objectif principalement en stimulant le secteur privé et en augmentant sa part, ainsi qu’en attirant les investissements directs étrangers. Par exemple, sur la base du principe de fabrication « des matières premières aux produits finis », un système de clusters sera développé dans les industries des conducteurs.

 

L’une des tâches prioritaires de la réforme économique est d’accélérer la transformation et la privatisation des entreprises publiques. En créant un marché basé sur la libre concurrence, l’approvisionnement garanti de la population et des entrepreneurs en ressources énergétiques sera assuré.

 

Enfin, à ce stade, le pays a annoncé vouloir faire de l’écologie un chantier majeur pour les cinq prochaines années, qui passeront non seulement par la modernisation du réseau d’irrigation du pays, mais également le forage de nouveau puits et l’introduction de l’irrigation au goutte-à-goutte pour l’agriculture afin d’économiser substantiellement la consommation d’eau énorme dans ce secteur. L’objectif du gouvernement sera aussi d’introduire au fur et à mesure la production et la plantation d’arbres et de plantes qui consomment moins d’eau qu’auparavant.

On voit que l’objectif numéro un du gouvernement est d’accélérer non seulement le développement mais d’améliorer la qualité de vie de leurs concitoyens, afin de permettre à l’Ouzbékistan de grandir, se moderniser comme aucun autre pays dans la région à ce jour. C’est le grand défi d’un homme mais de tout un pays qui est lancé et ce pour des décennies à venir pour plus de 36 millions d’Ouzbeks. Désormais, l’émergence d’un nouveau dragon politique et économique en Asie centrale est de plus en plus plausible à condition que le train de réformes se poursuive à cette cadence et dans ce sens.

 

 

Sébastien BOUSSOIS, Docteur en sciences politiques, chercheur Moyen-Orient  relations euro-arabes/ terrorisme et radicalisation, enseignant en relations internationales, collaborateur scientifique du CECID (Université Libre de Bruxelles), de l’OMAN (UQAM Montréal) et de SAVE BELGIUM (Society Against Violent Extremism)

« L’art de la connaissance, c’est de savoir ce qui doit être ignoré. » Rumi

 

Spread the news