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The electrical interconnection

a tool at the service of the European energy transition

L’Union de l’Énergie, projet lancé par la Commission européenne en 2015, vise à renforcer les interconnexions électriques entre les États membres en reliant l’ensemble des réseaux nationaux de transport d’électricité.

L’objectif de ce grand chantier est favoriser les échanges énergétiques entre pays afin de réduire la dépendance de l’Europe aux importations de gaz et œuvrer pour une meilleure intégration des énergies renouvelables intermittentes.

La Commission a d’ailleurs posé un objectif concret : d’ici 2020, chaque État membre devra pouvoir transporter 10% de l’électricité qu’il produit vers un pays voisin. Un pourcentage d’interconnexion qui atteindra 15% dans un second temps, à l’horizon 2030.

Le développement des interconnexions électriques répond aux grands enjeux de la transition énergétique européenne.

Pour certains pays, il permet d’éviter l’isolement électrique et représente à ce titre une forme de solidarité. L’interconnexion entre la France et l’Irlande, projet auquel la Commission européenne vient d’attribuer une importante subvention, paraît à ce titre d’autant plus important depuis que le Royaume-Uni a décidé de quitter l’UE.

 

 

Une connexion électrique directe entre la France et l’Irlande

Le projet d’interconnexion électrique entre la France et l’Irlande peut désormais entrer dans une phase opérationnelle. La Commission européenne a annoncé début octobre l’octroi d’une subvention de 530 millions d’euros pour la construction d’une liaison électrique directe entre la Bretagne et la côte Sud de l’île britannique.

Porté par RTE, le gestionnaire du réseau électrique français, et Eirgrid, son homologue irlandais, le projet Celtic interconnector est un véritable défi technologique au service de la transition énergétique de l’Europe. Il prévoit en effet le déploiement d’une ligne électrique à courant continu d’une puissance de 700 MW et d’une longueur de 575 kilomètres à travers la mer Celtique.

Les travaux de construction devraient débuter d’ici l’horizon 2023, une fois les études d’impact économique et environnemental terminées. Il s’agira de déployer un long câble sous-marin entre les postes électriques de la Martyre (dans le Finistère, en France) et de Knockraha (près de la ville de Cork, en Irlande) afin de permettre les échanges d’électricité entre les deux pays.

 

Un signal de solidarité européenne

Celtic interconnector revêt un caractère particulièrement important pour la transition énergétique irlandaise. Il s’agira en effet de la première liaison électrique entre l’Irlande et l’Europe continentale.

Cette nouvelle connexion permettra donc de mettre fin à l’isolation électrique de l’Irlande, tout en renforçant sa sécurité d’approvisionnement en électricité. Le projet est à ce titre perçu comme un signal de solidarité européenne en cette période cruciale de Brexit.

Le projet permettra également de favoriser la transition énergétique du Vieux Continent. L’intégration de Dublin dans le marché européen de l’électricité jouera en effet un rôle important dans l’atteinte des objectifs climatiques de l’Union européenne en favorisant le déploiement mais également la consommation des énergies renouvelables.

La France et l’Irlande se sont en effet engagées à accompagner le développement du Celtic interconnector par une augmentation de la part des énergies renouvelables dans leur mix électrique.

L’échange d’électricité entre les deux pays devrait en effet permettre de renforcer l’intégration des ressources énergétiques renouvelables en permettant de favoriser leur consommation et de réduire les pertes de production de ces ressources intermittentes.

Le soutien de la Commission européenne au projet d’interconnexion électrique entre la France et l’Irlande est une étape majeure dans la construction d’un réseau électrique européen toujours plus résilient et plus solidaire pour accompagner la transition énergétique au meilleur coût”, s’est félicité François Brottes, président de RTE.

Pour l’Irlande, cette résilience revêt une importance de plus en plus grande à mesure que les énergies renouvelables deviennent l’énergie majeure du réseau électrique irlandais”, a précisé Mark Foley, directeur général d’EirGrid.

 

Qu’est-ce que le mécanisme pour l’interconnexion en Europe ?

La subvention de 530 millions d’euros a été accordée au titre du mécanisme pour l’interconnexion en Europe.

Mis en place en 2013, ce programme de 33,24 milliards d’euros vise à fournir une assistance financière aux États membres pour favoriser la construction de réseaux transeuropéens dans le secteur de l’énergie, des transports et des télécommunications.

Ce mécanisme de soutien doit permettre à l’Union européenne d’atteindre ses objectifs de développement durable (-20% d’émissions de gaz à effet de serre, +20% d’efficacité énergétique et 20% d’énergie renouvelable d’ici l’horizon 2020) grâce au déploiement de réseaux transeuropéens modernes et performants.

Dans le secteur de l’énergie, ce programme vise à favoriser la décarbonation et la sécurité d’approvisionnement grâce à des projets qui améliorent l’interopérabilité transfrontalière des réseaux électriques.

Le volet énergie du mécanisme pour l’interconnexion en Europe vise donc à soutenir le financement des grandes infrastructures d’échanges d’électricité destinés à renforcer la sécurité énergétique des États membres de manière respectueuse de l’environnement.

L’aide financière devrait contribuer à la poursuite de l’élaboration et de la mise en œuvre de projets d’intérêt commun dans les secteurs de l’électricité, du gaz et du réseau transfrontalier de dioxyde de carbone, de façon à réaliser les objectifs généraux de la politique énergétique”, explique la Commission européenne dans une note publiée en mars 2019.

Le programme de travail pluriannuel vise à permettre la préparation de projets d’intérêt commun et leur mise en œuvre dans le cadre de la politique concernant les réseaux transeuropéens dans le secteur de l’énergie. En particulier, il contribue à soutenir des projets d’intérêt commun dans les infrastructures énergétiques, qui sont synonymes d’avantages notables pour la société et d’une plus forte solidarité entre les États membres, mais qui ne bénéficient pas d’un financement adéquat du marché”.

 

Par le Monde de l’Energie

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