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Collection Europe & the Territories

« Environnement et Économie Circulaire - Énergie et Transition Énergétique »

The “Energy Union” package aims to provide affordable, safe and sustainable energy for Europe and its citizens. The EU must reduce spending on energy imports. These imports cost about 350 billion euros a year, making the EU the largest energy importer in the world.

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Europe & Territoires

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Edito

David Dubois

Le paquet « union de l’énergie » vise à offrir une énergie abordable, sûre et durable à l’Europe et à ses citoyens. L’UE doit réduire les dépenses qu’elle consacre aux importations d’énergie. Ces importations coûtent environ 350 milliards d’euros par an, ce qui fait de l’UE le plus grand importateur d’énergie dans le monde. De plus, l’UE doit atteindre les objectifs du cadre d’action en matière de climat et d’énergie à l’horizon 2030 qui ciblent les combustibles fossiles et les émissions de gaz à effet de serre. L’Union européenne doit aussi moderniser des infrastructures énergétiques vieillissantes, intégrer complètement ses marchés de l’énergie et assurer une coordination des prix nationaux de l’énergie.

Dans le même temps, l’Union européenne intègre de plus en plus les niveaux infra-étatiques dans ses politiques, programmes et autres instruments de développement. Elle leur consacre par exemple plusieurs dispositifs de soutien et de financement qui facilitent l’émergence et la réalisation de projets locaux. Or le dessein européen doit aujourd’hui retrouver une assise populaire tandis que les collectivités locales doivent s’appuyer sur de nouveaux partenariats et de nouvelles sources de financement. Dans ce contexte, la liaison entre les instances européennes et les pouvoirs locaux revêt un caractère stratégique.

A l’aune d’échéances électorales, prenant en compte la prise de conscience des citoyens, des élus locaux, des États et de l’Union européenne, conscient qu’une dynamique nouvelle nécessite une visibilité renforcée auprès des institutions européennes, des gouvernements et parlements des Pays de l’Union, il paraît opportun d’engager une action offensive pour promouvoir les régions, les agences de l’énergie et de l’environnement, les associations de collectivités et leurs membres ainsi que  tous les acteurs publics et privés et mettre en avant les innovations, les échanges d’expérience et le développement de projets.

Telle est l’ambition du « Journal Général de l’Europe » à travers l’ouverture d’un Dossier consacré précisément à l’énergie, la transition énergétique et l’environnement. Au cœur de la société politique, économique, sociale et culturelle de l’Europe, le Journal Général de l’Europe se positionne aujourd’hui comme l’organe de presse institutionnel de référence. Il s’adresse à la fois à l’ensemble des institutions européennes et aux parlementaires européens mais aussi aux gouvernements des Pays membres et leurs parlementaires, aux banques d’investissement, aux agences de développement européennes, aux bureaux nationaux à Bruxelles, aux bureaux européens à l’étranger et à l’ensemble des décideurs publics et privés européens.

David DUBOIS
Directeur éditorial

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Grands Entretiens

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M. Frans TIMMERMANS

Premier vice-président Commission européenne chargé du développement durable

« Nous devons empêcher la présence de plastique dans notre eau et notre alimentation, et même dans nos corps. …. Il s’agit d’un défi que les citoyens, les entreprises et les gouvernements doivent relever ensemble. Avec cette nouvelle stratégie de l’UE sur les matières plastiques, nous encourageons également un modèle économique nouveau et plus circulaire. . »

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M. Maroš ŠEFCOVIC

Vice-président de la Commission européenne, en charge de l'énergie

« Le défi de la transition énergétique réussi avec les collectivités »

L’Union européenne vient de lancer un nouveau paquet de mesures pour appuyer et mobiliser les acteurs de la transition énergétique. Une révolution industrielle portée notamment par les territoires et leurs élus.

Quelles est la situation de l’Europe en matière énergétique ?

L’Union européenne a une longueur d’avance. Notre méthode pour découpler croissance économique et émission de gaz à effet de serre a porté ses fruits. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Depuis 1990, l’économie européenne a connu une croissance cumulée de près de 50 %, alors que nos émissions de gaz à effet de serre ont baissé de plus de 22 %. Il faut poursuivre l’effort. De nombreux pays nous demandent de partager notre expérience. Dans le même temps, nos industriels, les investisseurs exigent des signaux clairs. Dès lors, nous devons bâtir un cadre législatif qui donne une stabilité et permet d’accélérer la transition énergétique à tous les niveaux.

Que contient le nouveau paquet de mesures récemment adopté intitulé : « Une énergie propre pour tous les Européens – libérer le potentiel de croissance de l’Europe » ?

Ce paquet comprend une réorganisation du marché de l’électricité, mais aussi la promotion de l’efficacité énergétique, la protection des consommateurs, la rénovation des bâtiments, la recherche et l’innovation dans les énergies propres et la compétitivité de notre industrie. Il s’inscrit aussi dans une logique de création d’emplois durables et d’investissement. En mobilisant jusqu’à 117 milliards d’euros de fonds publics et privés par an jusqu’en 2021, il devrait permettre une hausse de 1 % du PIB au cours de la prochaine décennie et créer 900 000 emplois.

Comment la Commission européenne prend-elle en compte les collectivités territoriales dans sa stratégie de transition énergétique ?

J’ai coutume de dire que l’Union européenne de l’énergie ne doit pas se faire à Bruxelles, mais de
façon décentralisée dans nos États membres, nos territoires, nos villes. Grâce à tous les acteurs de terrain : citoyens, entreprises, jeunes pousses, chercheurs… Cette transition, qui n’est pas qu’énergétique, est sans doute l’un des plus grands défis de notre siècle.

Les territoires sont au cœur de cette transformation et de cette révolution industrielle. Plus proches des consommateurs, les élus locaux mettent en place des politiques publiques adaptées aux besoins de leurs administrés. Dans un contexte de décentralisation croissant et de démocratisation de la production d’énergie, leur rôle est primordial.

Les élus locaux répondent-ils présents à l’appel de l’Europe ?

En 2015, nous avons lancé la nouvelle convention européenne des maires pour le climat et l’énergie. Plus de 6 500 signataires se sont ainsi engagés dans la mise en œuvre des objectifs européens sur leur territoire. Plus de 200 millions d’habitants urbains de l’Union européenne sont concernés. Et l’initiative s’internationalise, avec la convention globale des maires pilotée par Michael Bloomberg, qui réunit 7 000 signataires, 119 pays sur 6 continents représentant plus de 600 millions d’habitants.

Notre travail au niveau européen consiste à être un appui et à mobiliser les acteurs. Avec l’aide de la présidence française, nous avons pu signer et ratifier en un temps record l’Accord global de Paris sur le climat. Ma conviction est que la communauté internationale restera imperturbable dans sa lutte contre le réchauffement climatique. Donc l’Europe et les villes, même combat ! Combat contre le réchauffement climatique. Combat pour le bien-être de leurs concitoyens. Mais aussi combat pour l’investissement, la croissance et l’emploi.

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M. Jyrki KATAINEN

Vice-President European Commission, responsible for Jobs, Growth, Investment and Competitiveness

« Our plastic strategy lays the foundation for a new circular economy for plastics and attracts investment, while offering new opportunities for innovation, competitiveness and high-level jobs. « 

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M. Valdis DOMBROVSKIS

Vice-président Commission européenne Stabilité Financière, Services Financiers et Union des Marchés des Capitaux (FISMA)

Intégrer l’impératif de lutte contre le réchauffement climatique dans les règles du jeu des marchés financiers.

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M. Miguel ARIA CANETE

Commissaire Européen chargé de l’action pour le Climat et l’Énergie

« Une nouvelle ambition pour l’efficacité énergétique en Europe. »

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Mme Violeta BULC

Commissaire Européenne chargée des transports

Mettre l’accent sur la décarbonisation, assurer le financement du déploiement et de la recherche dans le domaine des énergies alternatives, des infrastructures, des véhicules, navires et avions propres, et surtout une meilleure organisation de la mobilité, réseaux principaux, villes et villages. Cependant, la tâche la plus difficile consiste à sensibiliser les gens à la mobilité verte et à assurer un changement de comportement qui nous rapprochera tous de l’économie circulaire.

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Mme Corina CRETU

Commissaire européen - Politique régionale

 

En quoi la politique de cohésion est-elle importante pour les régions et le projet européen ?

En premier lieu, je pense qu’il est important de souligner que la politique de cohésion européenne peut profiter à toutes les régions. Ce projet coopératif a été créé dans le but de niveler les inégalités qui existent entre les différentes régions d’Europe, objectif que nous n’avons pas encore atteint puisque ces disparités n’ont pas disparu.

Cette politique de cohésion constitue également le principal outil d’investissement en situation de crise. Ainsi, lors de la dernière crise financière, alors que certains Etats peinaient déjà à verser salaires et pensions, les premières restrictions budgétaires avaient immanquablement touché les investissements. Plusieurs pays, dont la Grèce, avaient alors bénéficié du financement intégral de leurs investissements par des fonds européens.

Dans certains pays, notamment en Europe de l’Est, c’est l’Union européenne qui finance aujourd’hui encore les investissements publics à hauteur de 80 %. Et les régions les plus riches ne sont pas en reste. En effet, partout où subsistent des poches de pauvreté, l’Europe investit d’importants moyens dans les structures publiques, telles que les hôpitaux et les écoles.

Tout en œuvrant à notre propre modernisation depuis plusieurs années, nous travaillons à pourvoir au mieux aux besoins des régions, tant sur le plan des infrastructures que celui de la recherche et de l’innovation ; ces deux composantes sont les véritables moteurs de la croissance, et c’est pour cela que la poursuite de la politique de cohésion me semble aujourd’hui indispensable.

Nous sommes aujourd’hui réunis pour souligner l’importance de la politique de cohésion et augmenter notre visibilité et surtout bien faire entendre ce qu’elle offre à toutes les régions européennes. Selon nos chiffres, plus de 70 % des européens ne savent pas que c’est l’Europe qui finance directement les écoles où étudient leurs enfants, les hôpitaux qui les soignent ou encore les routes qu’ils empruntent au quotidien. Il m’apparait donc nécessaire qu’ils aient connaissance de l’ampleur de l’engagement européen dans des secteurs aussi fondamentaux. Cet engagement est essentiel pour exprimer la solidarité sociale et économique entre les États-membres.

 

Selon vous, quel rôle joueront les régions dans l’avenir du projet européen ?

Les régions sont d’une importance capitale, et j’ai à cœur de les représenter au sein des diverses commissions. Je défends bien sûr leurs besoins de développement, notamment lorsque les ressources à l’échelle nationale sont insuffisantes.

Nous venons de fêter les 30 ans de la politique de cohésion, et nous espérons bien pouvoir poursuivre notre mission pour les 30 années à venir ! Nous aimerions également aider toutes les régions des Etats-membres à améliorer la qualité de vie de leurs habitants, car il s’agit bien là de notre but ultime.

Mener une politique de cohésion n’est pas une fin en soi ; nos objectifs sont concrets : améliorer la qualité de vie des citoyens, leur sécurité, leur santé, participer à la lutte contre le dérèglement climatique, ou encore investir dans l’innovation et la recherche. Nous œuvrons sur de nombreux fronts, et je pense donc que les stratégies de spécialisation mises en place par les régions pour renforcer leurs atouts se révèleront payantes. Bien sûr, toutes les régions n’ont pas vocation à ressembler à la « Silicon Valley », mais elles sont riches de bien d’autres spécialités importantes, telles que l’agroalimentaire ou l’aéronautique. Toujours dans une optique d’amélioration de la qualité de vie, il est très important de travailler main dans la main avec les régions, au niveau local avec les maires et à plus grande échelle avec les présidents de région.

 

Quelles conclusions tirez-vous de la rencontre de ce matin ?

Cette rencontre avait principalement pour but de rendre compte du nombre d’organisations qui soutiennent les politiques de cohésion. Cette initiative me semble donc positive pour les millions de citoyens qui sont directement concernés ainsi que pour les chefs d’Etat et la Commission européenne.

Le 2 mai, la commission présentera son projet pour la prochaine période financière de l’UE. L’avenir de la politique de cohésion se trouvera donc entre les mains des législateurs.

 

 

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M. Karmenu VELLA

Commissaire chargé de l’Environnement, affaires maritimes et pêches

« Les villes et les régions sont les plus proche des citoyens en matière d’environnement et d’économie circulaire, elles ont le pouvoir de conduire le changement grâce à la puissance de la commande publique, mais elles doivent conjuguer leurs actions avec le privé, notamment en matière d’innovation »

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Gouvernane Européenne, territoriale et citoyenne

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M. Karl-Heinz LAMBERTZ

Président du Comité européen des Régions

Vous fêterez vos 25 ans en 2019, pourriez-vous revenir sur la création de votre institution, ses évolutions et votre positionnement aujourd’hui face aux autres institutions européennes.

 

En Europe, comme partout ailleurs, tout est en évolution. Le comité des régions a été créé en 1994 par le traité de Maastricht pour donner une voix aux collectivités territoriales.

A l’époque sa création n’a pas été une évidence, Il y avait à la fois des gens convaincus de son inutilité comme il y avait des gens qui voulaient en faire un véritable organe de décision.

Le comité a donc été créé sous forme d’organe consultatif tout comme le comité économique et social et depuis lors il a essayé de chercher sa place et je crois qu’il l’a progressivement trouvé. Le comité a le privilège de devoir être interrogés sur toutes les initiatives de la commission qui concernent les collectivités territoriales mais personnes n’est obligé de suivre ses avis. Alors si l’on veut avoir un impact, la voix est assez simple, il faut faire le nécessaire pour que ceux qui décident soient prêts à vous écouter.

C’est donc un travail de relationnel très intense à faire avec le parlement, la commission et le conseil . D’autre part vous devez essayer de convaincre par la qualité de ce que vous dites et là, le grand point fort de ce comité est qu’il est le porte-parole des institutions démocratiques les plus proche du citoyen européen.

Le citoyen européen ne vit pas au conseil ni au parlement européen, il vit là où les collectivités territoriales déploient leurs activités et c’est là qu’il va finalement juger l’Europe : « Est-ce qu’elle est quelque chose de positif qui améliore ma vie, qui me donne de l’espoir, pour moi, ma famille et mes petits-enfants ou alors c’est quelque chose qui m’ennuie, des contraintes inutiles, qui m’empêche d’évoluer et qui a même eu comme conséquence de pousser les standards sociaux vers le bas ».

Par la qualité de nos avis, nous pouvons essayer de faire entendre le point de vue des citoyens et des organisations locales et régionales. Puis, peut-être le plus important à la fin, vous pouvez avoir des idées géniales et vous pouvez aussi avoir trouvé les accès pour donner un avis et vous faire écouter mais le poids de ce que vous dites dépend finalement ce que vous avez derrière vous.

Le vrai point fort c’est le fait qu’il y ait dans l’union européenne, quelques 150 mille autorités locales, quelques 300 régions et si toutes ces autorités, toutes ces collectivités, deviennent conscientes qu’elles ont quelque chose à faire avec notre comité pour faire évoluer les décideurs européens alors cela devient quelque chose qui a un certains poids.

L’histoire de notre institution, c’est un peu les législatures mais surtout nous devons améliorer notre efficacité, et nous voulons un processus de ce genre. Si pour le moment c’est peut-être devenu encore un peu plus facile parce qu’on sent qu’en Europe quelque chose ne tourne pas rond et l’on sent aussi que c’est auprès du citoyen que ça ne marche pas. Cela ouvre une fenêtre pour donner du poids à ce que ressentent et disent les citoyens et c’est ça que nous voulons faire par différentes opérations que nous avons lancées.

 

C’est réduire en fait l’écart entre le citoyens européens et les institutions européennes ?

 

Oui il y a un « gap » mais il faut surtout constituer l’inter connectivité. Il faut d’une part que le citoyen comprenne ce que fait l’Europe, et parfois l’Europe a vraiment un art de s’expliquer d’une façon telle que au plus ce qui le disent se comprennent et d’autre part il faut aussi que ce que disent souvent d’une manière très simple les gens arrive jusqu’ aux oreilles et aux cerveaux des décideurs européens et là il reste encore des choses à faire, même à l’ère de la communication mondiale digitalisées toutes les connexions ne sont pas toujours en place.

 

Vous avez lancé une très importante consultation intitulé réflexion sur l’Europe, on voit déjà que des résultats assez importants arrivent. Avec le positionnement que vous avez je pense à la task force sur la subsidiarité avec la possibilité de faire fonctionner ou en tout cas là c’est plus qu’une consultation puisque ça peut être quasiment une possibilité de blocage avec cette consultation. Aujourd’hui qu’attendez-vous de cette consultation ? Assumerez-vous l’entièreté des résultats vous en obtiendrez puisqu’il y a toujours un risque à consulter et comment allez-vous vous servir de cette consultation vis-à-vis des institutions européennes ?

 

Avant de parler de cette initiative « réfléchir sur l’Europe » peut-être un mot sur la manière de participer à ce genre d’opération qui sont une opportunité mais évidemment un risque. Quand on joue dans une pièce en a toujours un risque.

Nous avons déjà plusieurs fois pu être associés utilement à des réflexions de changements au niveau européen. Je pense à la task force sur la diminution de la bureaucratisation il y a quelques temps, je pense à une initiative en matière de mise en œuvre des règlements sur la pression de la nature le « Natural 2000 » et maintenant avec la taskforce subsidiarité ça devient vraiment une pièce maîtresse qui va être créée. La commission a décidé de créer cette taskforce, elle a invité trois partenaires, deux ont acceptés de venir : les parlements nationaux via leur association et le comité des régions. Le parlement européen n’a pas décidé de s’associer pour un tas de raisons qui lui sont propres. Pour nous c’est une énorme opportunité pour deux raisons : nous sommes déjà par le traité de Maastricht et plus encore celui de Lisbonne un peu les gardiens de la subsidiarité. Nous avons la possibilité d’intervenir dans les procédures de contrôle et nous avons surtout ce droit très fort d’aller devant la cour de justice. Un droit dont il est d’ailleurs parfois plus intelligent d’évoquer uniquement l’exercice que de le faire effectivement, mais on est actuellement sur une question où il n’est pas exclu qu’une fois on fasse ce pas. Mais subsidiarité c’est déjà aujourd’hui quelque chose qui joue un très grand rôle dans notre travail tout comme ça joue un très grand rôle dans le travail de pas mal de collectivités territoriales notamment dans les parlements à pouvoir législatif qui en suivant la situation de droit interne jouent parfois un rôle très actif.

 

Nous sommes un peu dans le cœur de notre raison d’être, mais plus important encore, même s’il est difficile de définir ce qu’est la subsidiarité et même si derrière la vocation de ce principe se cachent souvent des objectifs politiques très divergents, une chose est certaine, il ne faut pas être un auteur de thèse de doctorat pour savoir que subsidiarité veut dire que l’on commence d’abord à exercer les compétences là où on est au plus près du citoyen. Et là nous sommes au niveau des collectivités territoriales donc c’est le point de départ. Quand j’ai décidé que les pouvoirs publics doivent s’occuper de quelque chose, et parfois il vaut mieux laisser les gens faire le travail mais il y a aussi des grands besoins d’actions politiques et publiques, alors la subsidiarité vous dit regardons d’abord si ça peut être fait par les collectivités territoriales et puis il faut des raisons objectives ou à objectiver ou objectivables pour dire non cela il faut plutôt agir un niveau national ou au niveau européen. La subsidiarité est donc une méthodologie, il faut donner les instruments, il faut donner une rationalité. Cependant, ça reste toujours aussi à la fin un choix politique parce que suivant l’option que je prends pour une certaine politique j’ai un besoin d’action au niveau européen ou au contraire il ne faut surtout pas agir à ce niveau-là. Il y a là un beau débat à faire et la définition des tâches de la task force ont été faites d’ailleurs d’une manière très pragmatique en trois parties, d’abord améliorer la technique du contrôle de subsidiarité « ça c’est une chose pour les experts de la subsidiarité et il y a beaucoup à dire là-dessus. » ensuite : que faut-il régler au niveau européen et que faut-il régler au niveau étatique et sub nationale ça c’est le vrai débat sur le rôle de l’union européenne et puis dernier point plus technique aussi mais il nous concerne de manière existentielle : quel rôle doivent jouer dans ce débat (la subsidiarité) les collectivités territoriales et le fait qu’on pose la question a déjà une signification.

Cette question veut dire au moins deux choses : les collectivités territoriales ne sont pas seulement et exclusivement une question d’organisation interne d’un état. C’est quelque chose qui peut avoir une signification au niveau de la manière de gérer le destin européen et si cela est le cas alors ça veut dire aussi, si on réfléchit un peu plus loin, qu’il faut absolument des formes de décentralisation pour que ça puisse fonctionner.

Et là, regardons les 27 états de l’union européenne après le brexit, ou regardons les 47 états du conseil de l’Europe où cet exercice est fait aussi. Alors vous voyez une énorme diversité et le comité des régions peut-être un lieu où cette diversité est connue, où on travaille sur cette question, où on fait des comparaisons, où on élabore des stratégies, où on a des idées qui sont des idées solides basées sur le vécu quotidien de tous. Là c’est un objectif vraiment passionnant. Alors va-t-il conduire à la grande solution pour tous les problèmes européens ? si vous me posez la question je dirais que ça peut être un succès, ça peut être en tout cas un moment de clarification. Et pour nous ça sera en toute hypothèse quelque chose qui nous servira beaucoup pour la réflexion sur notre propre avenir.

 

Je crois qu’il y a fondamentalement deux aspects quand je regarde le problème social par rapport à l’Europe. Il y a des enjeux dont l’Europe doit avoir la maîtrise et puis il y a aussi tout le reste où il faut surtout voir quels aspects de la politique dans ce secteur social environnemental économique doit être réglé au niveau national et sub national ou doit être gérée en Europe. Et ça c’est un beau débat et c’est vraiment celui sur le devenir de l’Europe.

 

Cette consultation me parait primordiale et vraiment importante pour sensibiliser le citoyen et en plus à la veille des élections européennes ? Mais comment faire passer encore plus le message de dire que vous avez un vrai poids et qu’il faut qu’ils parlent maintenant tous parce que grâce à vous ils vont être entendus ?

D’abord pour repositionner et recadrer les choses, c’est une tentative de clarification qui peut déboucher sur les résultats mais personne ne pourra vous dire ce que l’on fera de ces résultats.

La seule chose que nous savons c’est que si nous finissons à temps, la présidence autrichienne a dit qu’elle veut faire de ce débat pendant les six prochains mois une priorité de sa réflexion. Mais je crois plus fondamentalement que l’Europe devrait maintenant avant les élections européennes parvenir à régler un certain nombre de choses pour qu’elles soient bien sur les rails. Par rapport aux citoyens je n’ai pas le sentiment qu’il va maintenant changer d’avis sur l’Europe parce que quelque part des gens plus ou moins intelligents réfléchissent sur la subsidiarité. Non moi je crois que pour le citoyens la chose est en fait plus simple : aussi longtemps que dans sa tête l’Europe c’est Bruxelles, Luxembourg ou Strasbourg « ces gens à Bruxelles » et aussi longtemps qu’il n’a pas compris que le vrai acteur européen ça doit être lui-même là où il vit avec ses responsables locaux et aussi longtemps que chaque maire, chaque responsable régional, ne se conçoit pas aussi fondamentalement comme un politicien européen on ne sera pas arrivé à une bonne destination. Les gens vivent la politique comme un résultat et quand vous leurs expliquez non ce n’est pas moi c’est l’autre, c’était pas moi le maire c’est le président de la commission européenne ou les ministres x ou y. Vous pouvez tenir des discours mais vous n’allez pas convaincre les gens de la valeur de la politique. Il faut que le tout soit intégrée et là ce qui se fait en Europe doit être vraiment compris et aussi implémenté au niveau local et régional. Ce qui se passe là-bas doit être la base ce qui se décide en Europe ou en tout cas une des bases de ce qui se dessine en Europe et ce processus là est grippé.

Alors avec Reflexion sur l’Europe on essaye de faire évoluer les choses, aussi sans trop d’illusions, combien de tentatives de dialogue citoyen n’a-t-on pas déjà vécu depuis une quinzaine d’années. Des centaines et des centaines d’initiatives par la commission, par le parlement, par les bureaux nationaux d’information, par tout le monde, par des initiatives citoyennes, des associations, beaucoup de gens font ça. La chose dont on parle le plus maintenant c’est l’initiative lancée par le président français avec ses conventions démocratique qui deviennent maintenant des consultations citoyennes donc déjà sémantiquement ça devient très intéressant d’analyser. Il y a vraiment une certaine impuissance qui se traduit par le fait que tout le monde est en train de vouloir imaginer des dialogues mais c’est en même temps aussi une nécessité et une opportunité, je crois que les décideurs européens et nationaux aujourd’hui sont beaucoup plus conscients qu’avant qu’il y a vraiment nécessité de faire cela et aussi au comité des régions nous avons répondu à une demande de Monsieur tusk à l’époque. Nous avons essayé avec nos moyens, avec nos membres, avec nos possibilités d’action dans les collectivités de faire quelque chose et d’initier les débats. Mais pour nous maintenant la chose la plus importante est d’atterrir. On s’est déjà créé la piste sur laquelle on veut atterrir, notre piste c’est notre débat annuel sur l’état de l’union vu par les collectivités territoriales que nous avons fait la première fois en octobre 2017 et allons répéter en 2018, nous allons le faire culminer par un message très fort lors du prochain sommet des villes et régions d’Europe avant le grand sommet les états et des chefs d’état de gouvernement. Puis on va refaire un débat en octobre 2019 avec alors le nouveau parlement et la nouvelle commission. Maintenant nous essayons de condenser les messages pour éviter à la fois le piège de trop de technicité mais aussi le piège, au moins aussi grand, de trop de phrases formulant des banalités et ça c’est un effort que l’on doit faire maintenant et ce n’est pas si simple que ça. Mais l’essentiel est aussi d’être tellement à l’écoute qu’on perçoive aussi une nuance, un débat citoyen au sud de l’Italie n’est pas le même qu’un débat dans l’est de la Pologne ou au centre de l’Allemagne ou à l’ouest de la France.

Est ce qu’on peut dire que l’une de vos missions aujourd’hui pendant votre mandat est de convaincre encore plus d’élus territoriaux ?

Par rapport à notre mission et à notre capacité structurelle notre premier destinataire c’est l’élu régional et local. Nous essayons beaucoup, moi-même, le premier vice-président et d’autres responsables d’être présent dans les associations d’élus. J’ai visité une activité par exemple dans le cadre de la conférence des maires de France et on reçoit régulièrement des associations de communes grecque, allemande ou polonaise, c’est très important d’avoir des contacts avec les associations mais aussi avec les gens eux-mêmes. Évidemment on ne peut pas faire un rendez-vous avec chacun des 150 000 maires, mais avoir parfois l’occasion de discuter avec une centaine de maires en une demi-journée c’est quelque chose qui est extrêmement riche en enseignements.

 

Est-ce que vous pensez aujourd’hui que les membres du comité ou ceux que vous représentez sont satisfaits ? est-ce que vous avez des moyens de juger ou d’analyser cette satisfaction ?

Il ne me faut pas beaucoup de moyens de mesure pour savoir qu’on a encore du chemin à faire, mais on mesure quand même un peu et là il y parfois des résultats réjouissants mais il faut qu’on avance beaucoup plus. C’est un travail titanesque et il faut recommencer tout le temps parce que les élus changent, mais c’est bon, c’est ça qui est concret. Il faut essayer de cumuler les possibilités, pour tous nos membres, d’être dans les situations où ils peuvent parler avec les collègues ou les citoyens de ce que sont les grands enjeux au niveau de l’Europe à ce début de XXIème siècle et ce qu’on peut faire concrètement sur place concernant des sujets comme le climat, comme l’investissement public, comme la justice sociale sur les sujets qui ont justement une nature assez appropriée pour faire l’objet de ce genre d’exercice.

 

Que pensez-vous du cadre financier pluriannuel annoncé concernant les fonds de cohésion ?

 

Il faut aborder vraiment avec toutes les cornes disponibles la politique de cohésion ! c’est fondamental ! C’est prioritaire ! Nous sommes de farouches défenseurs de la politique de cohésion. Nous avons pris clairement position, nous avons dit que nous voulons dans le futur une forte politique de cohésion doter de moyens substantiels et ouverte à toutes les régions sans aucun genre de conditionnalité. Ça c’était un message fort qui est largement partagée, nous voyons beaucoup de gens qui défendent l’essentiel de cela notamment récemment par une résolution commune des länder allemands et des régions françaises qui sont quand même déjà pas rien en Europe. Par ailleurs, on sait aussi qu’à la fin de tout ça, on va parler de sous et quand on parle d’argent l’amitié souvent se restreint un peu. On regarde ce que ça rapporte. Mais ce débat sur les perspectives financières à long terme est fondamental. Maintenant hélas nous avons vraiment quelque chose à défendre et ça ce n’est pas tellement dans le cadre d’une task force de subsidiarité. Ça c’est plutôt notre dispositif d’action ici avec des rapporteurs très actif sur les différents aspects. Nous avons surtout lancé ce qu’on appelle une « Alliance pour la cohésion » où nous essayons sur neuf points précis de rassembler un maximum de gens et je passe beaucoup de temps à assister à des signatures pour cette Alliance. Nous voulons opérer des pressions sur ce sujet qui sont nécessaire, parce que rien ne vient tout seul. Les budgets sur 2020- 2030 sont en préparation, c’est le fond du débat et avec la sortie de l’Angleterre nous savons maintenant que ces budgets vont se restreindre un peu.

 

Sur le budget de l’Europe je dirais deux choses : d’abord si l’Europe-est vraiment le grand jet historique de notre continent tel qu’il a été conçu après la 2ème guerre mondiale et tel qu’il a pu quand même se maintenir après l’élargissement avec plus de difficultés qu’avant et telle qu’il a même survécu à la crise aussi.

 

Alors il y a une évidence ! Qui peut croire réellement que ce genre de projet se fait avec un budget équivalent à 1% du PIB européen ? c’est en fait ridicule. Et si nous voulons sortir de ce débat pourri des contributeurs nets alors qu’en réalité tout le monde était bénéficiaire nette de l’Europe, comme l’a dit récemment le ministre des affaires étrangères allemand dans une tribune, et ce n’est pas sans importance que ça vienne de ce côté-là. Si nous voulons sortir de ça nous devons avoir un vrai système de ressources propres.

Nous n’aurons pas de miracle, nous aurons par contre les conséquences du brexit, nous aurons un besoin de financement pour des tâches nouvelles et nous devrons quelque part atterrir avec un budget entre 1,1 % et 1,3%, comme l’a demandé le parlement.

Il nous faudra avoir de la créativité et des idées pour maintenir notre politique en vie et continuer à développer. C’est aussi un sujet sur lequel le comité passe pas mal de temps.

 

 

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M. Pedro BALLESTEROS TORRES

Administrateur Principal À La Commission Européenne (DG ENER) Chargé Des Relations Internationales, Initiateur De La Convention Des Maires Et De Son Élargissement


Convention des Maires : un engagement climatique, économique et social

Avec 230 millions d’habitants aujourd’hui concernés, le texte lancé en 2008 connaît un succès d’une ampleur inégalée. Les plans d’action des collectivités signataires se traduisent par des investissements massifs dans la transition énergétique.

Combien de villes ont signé la Convention des Maires ?

À l’origine, le commissaire européen chargé de l’Énergie espérait convaincre 25 villes, dont 15 importantes. Neuf ans plus tard, la Convention s’est ouverte au monde entier. Elle compte 7 300 signataires (dont 86 en France) qui proviennent de 58 pays, dont 80 % dans l’Union européenne, totalisant 230 millions d’habitants. On y trouve à la fois de grandes métropoles, comme Londres ou Paris, mais aussi Quart de Poblet, mon petit village natal, en Espagne.

Qu’impose le texte aux collectivités territoriales ?

Rejoindre la Convention des Maires est une démarche volontaire. En la signant, les collectivités s’engagent formellement à aller au-delà des objectifs européens en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) (- 20 % d’ici 2020, – 40 % d’ici 2030), mais aussi d’adaptation au changement climatique. Un troisième volet a été ajouté récemment : la lutte contre la précarité énergétique. Dans les deux ans qui suivent la signature, les villes doivent présenter un plan d’actions, puis un rapport de l’état d’avancement des engagements et enfin, une évaluation réalisée par un tiers indépendant. L’Europe donne un cadre, mais les collectivités sont ensuite libres de s’organiser comme elles l’entendent pour atteindre les objectifs qu’elles se sont fixés.

Quels sont les résultats obtenus depuis le lancement de la Convention ?

Aujourd’hui, 5 600 plans d’actions sont en cours de réalisation, les premiers ayant été présentés en 2011. En moyenne, la baisse des émissions de GES devrait atteindre 27 % des émissions de GES d’ici à 2020, soit un gain d’un tiers sur les objectifs européens ! Mais l’engagement dans la Convention des Maires n’est pas seulement une question d’ordre climatique, c’est aussi une opportunité économique et sociale. D’ici 2030, on a comptabilisé 4 500 villes qui vont investir 130 milliards d’euros dans la rénovation des bâtiments, les transports collectifs, les infrastructures, la production d’énergie décentralisée, etc. Une multitude d’opérations qui va créer aussi beaucoup d’emplois.

La signature de la Convention donne-t-elle droit à des aides européennes ?

Pas directement. Sinon, toute la valeur de l’initiative locale, tout l’engagement politique, seraient perdus. En revanche et comme toutes les communes, les signataires peuvent bénéficier des fonds structurels européens qui sont, désormais, en France, gérés par les Régions, via les agences régionales de l’Énergie, et avec l’aval de l’État. Ce serait magnifique qu’il y ait davantage de soutien des autorités françaises aux villes qui s’engagent dans la Convention des Maires, car leurs interventions sont indispensables pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat. En Italie par exemple, les subventions de l’État sont conditionnées à l’adoption d’un plan climat énergie respectant nos critères.

Quelles sont les relations de la Commission avec les autorités concédantes, les syndicats, les régies ?

Je pense que ce sont des acteurs tout à fait fondamentaux, car ils ont une mission territoriale, un savoir-faire pointu et surtout, une vision de la demande énergétique. Car l’offre, vous l’avez en France ! Ils ont aussi la légitimité politique d’établir un contrepouvoir au quasi-monopole de l’opérateur historique.

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M. Philippe LAURENT

Association française du conseil des communes et régions d'Europe Vice-président du CCRE ; Porte-parole du CCRE, Maire de Sceaux

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M. Hervé MORIN

Président de l’Association des régions de France et président de la région Normandie

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La compétence des collectivités et les synergies avec les acteurs locaux

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La métropole du Grand Paris

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M. Patrick OLLIER

Président de la Métropole du Grand Paris, Maire de Rueil-Malmaison

Croyez en nous, car nous ne lâcherons rien !

Pouvez-vous nous présenter la Métropole du Grand Paris ? quelles sont vos missions et compétences ?

Créée depuis le 1er janvier 2016, la Métropole du Grand Paris (814 km² avec 8598 habitants au km²) est un établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre de 131 communes appartenant à la zone dense urbaine continue. Son périmètre englobe donc Paris, les 36 villes des Hauts-de-Seine, les 40 communes de Seine-Saint-Denis, les 47 municipalités du Val-de-Marne, 6 communes de l’Essonne et la ville d’Argenteuil du Val d’Oise. Avec ses 7,2 M habitants et 4,2 M d’emplois, elle représente le premier pôle tertiaire européen et la première destination touristique au Monde.

Cette intercommunalité est composée d’un conseil métropolitain de 209 élus, qui représentent les 131 villes membres et notre bureau a été élu sur la base d’une gouvernance partagée. C’est dire que nous exerçons nos compétences dans l’intérêt général et au service de nos populations.

Notre objectif, déterminé par la loi, est de définir et de mettre en œuvre des actions métropolitaines destinées à améliorer le cadre de vie des habitants, de réduire les inégalités entre les territoires qui composent la Métropole, de développer un modèle urbain, social et économique durable, moyens d’une meilleure attractivité et compétitivité au bénéfice de l’ensemble du territoire national.

C’est dans cette perspective que nous avons la charge d’élaborer un projet métropolitain qui définit les orientations générales de la politique conduite par la métropole du Grand Paris.

Ainsi, depuis 2016, nous avons une montée en compétences stratégiques et opérationnelles en matière de développement et d’aménagement économique, social et culturel, et en matière de protection, de mise en valeur de l’environnement,

Cette montée en puissance poursuit son cours, avec la compétence en matière d’aménagement et celle correspondant à la politique locale de l’habitat qui sera pleinement exercée dans le courant 2019.

Voilà de manière succincte la carte d’identité de la Métropole du Grand Paris qui est encore, malgré sa très grande énergie, un nourrisson par rapport à d’autres collectivités qui ont aujourd’hui plus de 30 ans d’existence.

Et malgré son jeune âge, cet EPCI à fiscalité propre, lance pour la première fois en France une planification sans précédent à cette échelle. Et l’ensemble de nos travaux est mené de front, ce qui assure une cohésion d’ensemble dans la perspective de préparer efficacement les JO 2024.

 

Une synergie est en place dans le cadre des services urbains de la Métropole du Grand Paris, quelles sont les innovations en place et à venir, ainsi que votre vision pour 2020/2030 ?

En posant cette question, il nous semble que vous voulez en savoir plus sur les actions et les ambitions de la Métropole ! En réalité, nous avons déployé des actions opérationnelles en lançant en 2017 et en 2018 deux concours successifs intitulés « Inventons la Métropole du Grand Paris », qui sont des tests d’attractivité de notre territoire en vue d’attirer investissements privés dans des projets immobiliers innovants. L’impact du 1er concours est le suivant :

  • 7 milliards d’euros d’investissements privés ont été levés,
  • 2,1 millions de m² développés,
  • 14 290 logements dont 2 980 logements sociaux,
  • 65 500 personnes seront employées à la réalisation des projets,
  • 54 000 emplois pérennes supplémentaires seront en définitive accueillis dans les surfaces tertiaires nouvellement construites

 

Nous avons également engagé des actions à l’avantage des métropolitains à travers :

  • Le Grand Paris Métropole Tech : plateforme visant à fédérer l’écosystème des acteurs du numérique et des nouvelles technologies, à l’échelle du territoire métropolitain ;
  • Le Vélib’ Métropole : investissement de la Métropole à hauteur de 10 000€ par station et par an (399 stations hors Métropole soit 3,99 M€) ;
  • La logistique métropolitaine visant à améliorer le premier et le dernier kilomètre ;
  • Initiative « centres-villes vivants » : développer et revitaliser les centres-villes à partir du dispositif de préemption des baux commerciaux ;
  • Le Fonds d’investissement métropolitain : 37,2 millions d’euros en faveur des communes et des territoires (total de 226 dossiers) ;
  • Le Dispositif « métropole roule propre ! »
  • La GEMAPI (gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations). Exemples : la réouverture de la Bièvre (2,5 millions d’euros sur 3 ans), vanne-écluse Joinville (250 000 € sur 3,6 millions euros)
  • Ou encore La nature en ville : avec le concours des Miels métropolitains.

 

Et tout au long de cette année, sans attendre la réforme de l’organisation territoriale de l’Ile de France que le Président de la République doit annoncer, nous construisons les documents stratégiques qui nous sont indispensables à moyen et long terme. En moins de deux ans, la Métropole a en effet lancé, fait sans précédent en France, les schémas stratégiques d’organisation territoriale de la zone dense continue. L’année 2018 équivaut pour nous à une montée en puissance des travaux d’élaboration de documents de planification qui solliciteront fortement les élus métropolitains et donneront lieu à des phases de concertation avec les communes et territoires, les partenaires et habitants de la Métropole ; Ainsi, parmi les documents stratégiques de la Métropole du Grand Paris figurent :

 

  • Le Plan Climat Air Energie Métropolitain (PCAEM) qui a pour ambition de structurer avec tous les acteurs impliqués – l’action publique métropolitaine en matière d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre (GES) et d’adaptation aux effets du changement climatique.
  • Le Plan Métropolitain de l’Habitat et de l’Hébergement (PMHH) dont l’adoption sera une forte manifestation de l’intention métropolitaine à mettre en œuvre une politique de l’habitat en phase avec l’Etat. Elle témoignera également de notre capacité à être un interlocuteur légitime dans l’intérêt des populations.
  • Le Schéma de Cohérence territoriale (SCOT) quant à lui mettra en cohérence les orientations majeures de toutes nos politiques à venir en matière d’aménagement, d’habitat, d’environnement et de développement économique
  • Le Schéma métropolitain d’aménagement numérique (SMAN) qui doit favoriser en matière d’infrastructures numériques, « la cohérence des initiatives publiques et leur bonne articulation avec l’investissement privé » et en matière d’usages et services numériques, « la mise en place de ressources mutualisées, publiques et privées, y compris en matière de médiation numérique. »

 

En 30 mois d’existence, la Métropole du Grand Paris travaille de manière acharnée avec une équipe resserrée, dans l’action et la programmation.

 

En quoi cette synergie représente un modèle à suivre de votre point de vue, au niveau national et européen ?

Chaque Métropole est singulière par sa géographie, son économie et sa configuration sociale. Mais la Métropole du Grand Paris, de par son Histoire et celle de sa ville centre, ne peut se comparer, ni dans sa gouvernance, ni dans ses objectifs d’autant qu’au niveau national, elle représente 489 milliards d’euros, soit 75% du PIB régional et près de 25% du PIB national ; 4 millions d’emplois, soit 70% des emplois régionaux et près de 15% national ; 1 M d’employés entrent chaque jour dans la métropole pour y travailler ; et 38 millions de m² de bureaux, étant de ce fait le 1er parc d’Europe.

Pour autant, l’exclusion et la relégation frappent aussi et surtout les populations qui vivent au sein de cette zone dense continue : le taux de pauvreté dans le périmètre de la Métropole du Grand Paris est de 18% des ménages qui y vivent, alors que dans le périmètre francilien il est de 15% (taux national 15%) – C’est dire que la pauvreté est plus forte dans le périmètre de la Métropole du Grand Paris qu’en Ile de France !

En outre, 158 quartiers prioritaires de la politique de la ville, soit 35% du chiffre national, sont situés sur le territoire de la Métropole du Grand Paris. Voilà des chiffres qui reflètent des réalités sociologiques et économiques contrastées.

Cela atteste bel et bien que si la Métropole est pourvoyeuse de plus-values et de richesses qui renforcent l’attractivité de la France, y vivent assurément, et certainement plus qu’ailleurs, des personnes qui pâtissent de la pauvreté et de l’exclusion ! Par conséquent nous ne souhaitons pas nous poser en modèle, mais, étant à la recherche d’efficacité, nous regardons ce qui se pratique au-delà de notre périmètre pour, le cas échéant, nous en inspirer !

 

La gouvernance territoriale, la notion de subsidiarité ! votre point de vue sur ces enjeux majeurs à la veille des élections européennes ?

La gouvernance au niveau de la Métropole du Grand Paris s’est construite en dépassant les clivages politiques d’une part et en respectant l’identité des 131 communes qui en sont membres. Nos compétences sont définies par la loi et nous défendons avec détermination le pouvoir des maires qui sont des élus qui ont la confiance de nos concitoyens. Dès lors, le principe de subsidiarité est inscrit dans l’ADN de la métropole qui œuvre toujours dans un souci d’efficacité. En effet, la mise en place des politiques publiques au service des citoyens sur un territoire urbain dense comme celui de la Métropole du Grand Paris, nécessite une gouvernance qui associe un niveau stratégique qui porte une vision d’ensemble et qui met en œuvre les actions et projets majeurs d’intérêt collectif, avec des niveaux de proximité qui œuvrent au plus près des habitants pour des projets et des services qui répondent aux besoins et aux particularités des communes.

 

Quel est le message que vous souhaiteriez faire passer aux citoyens au centre du service public de votre Métropole ?

La Métropole du Grand Paris entend répondre aux attentes et aux préoccupations des métropolitains, à savoir apaiser à terme les inquiétudes sur les questions du Logement, de l’Emploi et de la Qualité de l’Air notamment. Ces sujets essentiels sont ou seront de la compétence de la Métropole du Grand Paris, jeune EPCI qui, pourvue d’une administration de mission composée pour l’heure que de 40 agents travaillant avec détermination et enthousiasme, œuvre à l’amélioration du cadre de vie de nos concitoyens. Nous avons foi en l’avenir d’une Métropole au service de l’humain ! Croyez en nous, car nous ne lâcherons rien !

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M. Jacques JP MARTIN

Président du Territoire Paris Est Marne&Bois, Président du SIPPEREC

M. Jacques JP MARTIN

Pouvez-vous nous présenter le Territoire Paris Est Marne&Bois ? quelles sont vos missions et compétences ?

Ce Territoire, comme son nom l’indique, est marqué par la Marne, qui traverse 9 communes sur 13 et la présence d’îlots naturels importants, tels que le Bois de Vincennes ou le Parc départemental du Tremblay. Outre ce cadre naturel exceptionnel, à proximité immédiate de Paris, on peut noter la qualité architecturale des centres villes, la diversité des tissus d’habitats, notamment pavillonnaires, ou encore le haut niveau de service public en termes d’équipements scolaires, culturels et sportifs. Paris Est Marne&Bois se distingue par son cadre de vie exceptionnel : on peut se sentir en vacances ou en province dans la Métropole !

C’est également un territoire vivant, constitué d’un maillage très fort de TPE-PME (54% des entreprises du Val-de-Marne sont implantées sur notre Territoire) et qui va bénéficier dans les années à venir de la dynamique métropolitaine avec la ligne 15 sud et 15 est du Grand Paris Express et des projets d’aménagement de grande ampleur (Charenton-Bercy, Marne Europe à Villiers-sur-Marne, Péripole à Val-de-Fontenay…).

Le Territoire dispose d’une part de compétences dites « opérationnelles », telles que la gestion des déchets ménagers et assimilés et l’eau et l’assainissement, mais aussi des compétences dites « stratégiques » dans le domaine de l’aménagement, l’environnement ou encore le développement économique. Sur l’ensemble de ces compétences, les effets de la mutualisation ont été rapides : plusieurs centaines de milliers d’euros ont été économisés grâce à un marché de collecte commun à plusieurs villes, l’harmonisation des pratiques et de la réglementation en matière d’assainissement afin d’atteindre l’objectif commun de baignabilité dans la Marne en 2022, le lancement d’un plan climat à l’échelle des 13 villes afin de se doter d’un document cadre permettant de lutter contre le changement climatique au niveau local… Sur les problématiques des mobilités, du développement économique ou encore de l’aménagement, il apparait que le Territoire est une échelle pertinente car celles-ci sont liées aux bassins de vie, qui dépassent les frontières communales.

Dans le cadre de vos compétences pouvons-nous revenir sur l’environnement et le plan local d’urbanisme ? les projets en cours et à venir ?

Nous ne disposons pas de la compétence « environnement » en tant que telle mais nous intégrons la dimension environnementale dans la gestion de toutes nos compétences (« gestion des déchets ménagers et assimilés », « eau et assainissement », « aménagement »…). Par exemple, la gestion des déchets est un levier fondamental en matière de développement durable et nous agissons aussi bien avec les écoles pour mettre en place la collecte des bio déchets, ce qui permet de sensibiliser les enfants dès leur plus jeune âge au tri et au gaspillage alimentaire, que sur l’harmonisation des consignes de tri permettant d’améliorer le taux de recyclage des déchets ou encore sur notre flotte de camions bennes afin que ceux-ci roulent au GNV. Le fait d’être à 13 communes permet de « pousser » la compétence, en allant plus loin que si une commune avait été toute seule. On dispose aussi d’une taille critique qui permet de bénéficier de subventions, de lancer des expérimentations…

En matière d’assainissement nous agissons par plusieurs moyens pour diminuer les rejets polluants en Marne, améliorer les raccordements au réseau ou encore la gestion des eaux pluviales.

Si l’exigence environnementale est constitutive de notre action et transversale aux différentes politiques publiques que nous menons, elle s’exprime également à travers notre plan climat, en cours d’élaboration, et qui fixera pour les 6 ans à venir une stratégie et un plan d’actions de lutte contre le changement climatique au niveau de notre territoire.

Le plan local d’urbanisme intercommunal (PLUI) est une des compétences obligatoires confiées par la loi aux Territoires. La réalisation d’un PLUI est un chantier complexe, qui s’étend sur plusieurs années, afin de déterminer les orientations stratégiques de la collectivité en matière d’aménagement et de développement durable. Paris Est Marne&Bois a entamé la réflexion en lançant des ateliers avec les 13 communes sur un certain nombre de thématiques (le premier atelier concernait par exemple l’environnement) afin d’établir un état des lieux des règles en vigueur en matière d’urbanisme et des objectifs communs pour les années à venir.

La gouvernance territoriale, la notion de subsidiarité ! votre point de vue sur ces enjeux majeurs à la veille des élections européennes ?

Le processus de métropolisation se développe depuis de nombreuses années et la réflexion autour de celui-ci, notamment sur la mise en place d’une gouvernance permettant d’organiser les politiques publiques en ce sens au niveau de l’Ile-de-France, date de la conférence métropolitaine il y a plus de 10 ans. La loi Notre a mis en place un schéma institutionnel dans lequel le couple communes-EPT est un échelon structurant pour le fonctionnement de cette Métropole de 7 millions d’habitants, en garantissant notamment son ancrage local et le lien avec les habitants.

Notre Territoire Paris Est Marne&Bois se positionne comme une « coopérative de villes », dans laquelle chacune de nos communes garde ses spécificités et son autonomie. Le Territoire se positionne comme un coordinateur, un catalyseur, sur des fonctions et des missions qui ne peuvent pas être assurés par les communes ou alors moins bien. C’est toute la notion de subsidiarité, qui consiste à confier au niveau supérieur, en l’occurrence le Territoire, uniquement ce qui est nécessaire et ce qui serait assuré de manière moins efficace par le niveau inférieur, en l’occurrence les communes.

Le Territoire apporte une plus-value sur plusieurs aspects : la réalisation d’économies d’échelles par l’élaboration de marchés communs ou de groupements de commandes, mais aussi la gestion à plusieurs de problématiques transversales qui dépassent les frontières communales telles que les déplacements, le développement économique, l’environnement…

Quel est le message que vous souhaiteriez faire passer aux citoyens au centre du service public de votre Territoire ?

Les Territoires, issus des villes, ont vocation à faire à plusieurs ce qu’il n’est plus possible de faire tout seul. Le contexte budgétaire extrêmement contraint que connaissent les collectivités doit pousser celles-ci à innover, notamment dans le cadre de mutualisations, d’expérimentations…Notre Territoire Paris Est Marne&Bois dispose d’un cadre de vie exceptionnel, que nous souhaitons préserver, tout en lui permettant de s’insérer dans la dynamique métropolitaine porteuse de potentialités en termes de développement économique, de transports ou encore de logement. Le fait d’être à 13 communes nous permet notamment d’avoir une voix qui porte auprès des institutions afin de défendre ces projets nécessaires au développement de l’Est parisien.

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Les services urbains de la Métropole

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Interview croisée de Belaide Bedreddine et de Jacques Olivier

Président et Directeur Général du SIAAP

Pouvez-vous nous présenter le SIAAP ? quelles sont vos missions et compétences ?

Jacques Olivier : Créé en 1970 par quatre départements franciliens pour assurer le transport et la dépollution de leurs eaux usées, le SIAAP (Syndicat Interdépartemental pour l’Assainissement de l’Agglomération Parisienne) est le Service public qui dépollue chaque jour les eaux usées de près de 9 millions de Franciliens, ainsi que les eaux pluviales et industrielles, pour rendre à la Seine et à la Marne une eau propice au développement du milieu naturel.
Grâce à ses 1928 agents, le SIAAP dépollue 7J/7 et 24H/24, près de 2,5 millions de m³ d’eau qu’il transporte par 440 km d’émissaires et traite au sein de ses 6 usines d’épuration. Service Public de l’Assainissement, notre mission fait prévaloir l’intérêt général au service des usagers et des territoires avec l’objectif de la performance, et de l’égalité de traitement pour tous.

Le SIAAP est depuis longtemps très investis et engagé dans le développement durable, pouvez-vous revenir sur votre vision de l’eau urbaine durable et sur les villes « EAU- Responsable » ?

Belaide Bedreddine : L’objectif des principes de l’International Water Association (IWA) pour les Villes « Eau-responsables » est d’encourager des actions collaboratives tout en prenant en compte 3 paradigmes : les ressources naturelles sont limitées et nous devons faire plus avec moins, la croissance urbaine est à la fois une opportunité pour le développement économique et une menace pour la qualité de vie, la planification urbaine doit prendre en compte différents facteurs d’incertitude tels que le changement climatique ou la croissance démographique.

Dans ce contexte, le SIAAP, en tant que partenaire historique de l’IWA, accompagne les nombreux élus franciliens et collectivités qui ont à leur tour adhéré en avril 2018 à ces principes dans la mise en œuvre de politiques publiques qui permettront de construire la ville de demain, résiliente et durable, et une gestion plus responsable de l’eau en milieu urbain. L’enjeu est de taille pour les défis posés aux grandes mégapoles, notre intervention à l’international vise aussi à promouvoir des alliances nouvelles pour répondre aux défis climatiques.

Une synergie est en place dans le cadre des grands services urbains de la Métropole du Grand Paris, quelles sont les innovations en place et à venir ?

B.B : Nous avons fait le choix d’initier une coopération avec les services publics urbains franciliens afin d’optimiser concrètement notre impact en Ile-de-France. Notre ambition était de créer une boucle de services urbains, complémentaires et innovants, capables d’agir de façon coordonnée au service des franciliens. Notre coopération avec les grands syndicats de services publics urbains, le Syctom, le SEDIF, le SIPPEREC, le SIGEIF et l’EPTB Seine Grands Lacs a été dès la COP21, une opportunité de défendre notre place et notre rôle dans la lutte contre le réchauffement climatique.

J.O : Aujourd’hui, notre volonté est d’accélérer encore la mise en place de synergies à l’échelle de la Métropole. Pour cela, nous avons en effet signé le 29 mars dernier un protocole stratégique de avec la Métropole du Grand Paris, réunissant l’ensemble des services publics urbains d’Ile-de-France. La signature de ce protocole a vocation à entretenir une dynamique partenariale, qui se décline d’ores et déjà par des travaux transversaux sur des projets d’intérêt général comme la maîtrise de l’énergie, l’amélioration de la qualité de l’air, la promotion de l’économie circulaire, la ville intelligente, la place des grands équipements métropolitains, la logistique urbaine ou encore l’adaptation au changement climatique.

Ce sont donc sur tous ces sujets que le SIAAP, avec les autres grands syndicats urbains d’Ile-de-France, nous travaillons en concertation pour apporter à la métropole une contribution sur les clés d’équilibre environnemental et énergétique raisonné, et nécessaire pour l’avenir de la Métropole francilienne.

L’usager au centre du service public est votre raison d’être, comment le projet SIAAP 2030 répond à cet objectif ?

J.O : Notre plan stratégique SIAAP 2030 – « Ensemble construisons l’avenir », a l’ambition de donner au SIAAP les moyens d’être toujours plus performant, de mieux remplir son rôle d’exploitant, d’améliorer la maintenance de ses équipements industriels et d’harmoniser l’ensemble de ses processus industriels afin de gagner en efficience et de renforcer la transversalité de ces missions.

Il vise surtout à répondre aux attentes des usagers franciliens : qualité du Service Public, préservation du cadre de vie, protection de l’environnement, accélération de la transition énergétique. C’est en améliorant en permanence l’efficacité de nos process que nous sommes en mesure de proposer aux usagers un service toujours plus efficient, au meilleur coût.

B.B : En 2018, pour la première fois depuis 14 ans, l’augmentation de la redevance d’assainissement votée à l’unanimité par le Conseil d’administration a pu ainsi être contenue à une hausse de 2 %. Ce qui est une bonne nouvelle pour l’usager dans un contexte où le poids de la facture d’eau pèse dans le budget des ménages et où les coûts de traitements s’alourdissent pour être répondre aux directives sur l’eau et l’assainissement en matière épuratoire.
Le plan stratégique SIAAP 2030 a, en grande partie, permis de relever ce défi grâce au développement d’un outil de prospective pluriannuelle.

C’est la force du service public d’être en capacité de concilier une stratégie ambitieuse de long-terme et des réponses concrètes et rapides aux attentes quotidiennes de nos 9 millions d’usagers.

Quel est votre avis sur les enjeux européens et ceux de la gouvernance territoriale?

B.B : Les territoires ont un rôle majeur à jouer dans la lutte contre le dérèglement climatique. La coopération efficace entre les différents acteurs de l’eau et de l’énergie, à l’échelle locale, nationale et européenne, est indispensable pour faire face au défi de la gestion intégrée du cycle de l’eau et à la transition énergétique, dans un environnement réglementaire en constante évolution.

En s’engageant localement, avec les départements, les territoires, les collectivités territoriales en matière d’innovation énergétique, de valorisation des boues d’épuration, d’économie circulaire, le SIAAP entend réaffirmer concrètement le rôle essentiel de tous ces acteurs du territoire dans la lutte contre le réchauffement climatique. Le champ de synergies nouvelles est devant nous. Personne n’a la réponse seul.

A l’échelle européenne, les villes et les territoires sont perçus comme des leviers essentiels pour mettre en œuvre une politique urbaine et environnementale cohérente. C’est pourquoi il est primordial que les territoires et les grandes villes européennes entretiennent un dialogue constant et soutenu, en complément des échanges à l’échelle des Etats, afin de promouvoir des solutions locales, conçues pour répondre aux besoins de leurs habitants.

J.O : C’est tout le sens de notre partenariat stratégique avec l’entreprise publique de traitement de l’eau berlinoise, la Berliner Wasserbetriebe (BWB) qui fait face à des enjeux similaires aux nôtres, et avec qui nous allons systématiser le partage de connaissance et de techniques sur le long-terme. La démarche engagée avec SIAAP 2030 d’initier des parangonnages avec de grandes métropoles donnent corps à la nécessité de renforcer à l’échelle européenne comme mondiale des coopérations techniques et efficaces pour faire face aux défis environnementaux.

Quelques mots sur l’engagement du SIAAP à l’international ?

B.B : C’est la fierté du SIAAP d’accompagner partout dans le monde, à leur demande, des autorités locales qui ont besoin, notamment dans des pays qui connaissent des difficultés, de bénéficier de notre expérience et de notre expertise pour construire un système d’assainissement adapté aux besoins de leur population. La coopération décentralisée est aujourd’hui devenue un élément majeur de l’action internationale du SIAAP que nous avons le devoir, en tant que grand service public de l’eau, de continuer à développer quand 2 milliards d’habitants n’ont pas encore accès à un service d’assainissement.

Le rayonnement de nos actions internationales sont le fruit d’une volonté politique portée par le Conseil d’Administration. C’est un devoir et un levier pour promouvoir le droit à l’assainissement dans le monde mais aussi de participer à répondre à d’autres défis ; l’urbanisation de la planète, le réchauffement climatique. A travers nos actions, nous entendons aussi construire une démarche collective des acteurs institutionnels nationaux et internationaux pour s’inscrire plus efficacement dans les objectifs fixés par l’ONU en matière environnementale.

J.O : A l’échelle institutionnelle, nous nous sommes largement mobilisés pour faire porter la voix du SIAAP lors de grands évènements structurants comme la COP23 à Bonn, l’IWA ou le FME 2018 qui se tenait autour du thème « Sharing Water » et durant lequel le SIAAP a co-piloté le thème « Urban ».

C’était une formidable chance pour le SIAAP d’avoir été choisi parmi un grand nombre d’acteurs internationaux de l’eau et de l’assainissement pour porter une vision renouvelée de la ville de demain et faire partager nos savoirs faires, nos métiers, nos innovations et apprendre aussi d’autres partenaires.

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M. André SANTINI

Président du Syndicat des Eaux d’Île-de-France (SEDIF), Ancien Ministre, Maire d’Issy-les-Moulineaux, Vice-Président de la Métropole du Grand Paris

André Santini

Pouvez-vous nous présenter le SEDIF ? Quelles sont ses missions et compétences ?

Créé en 1923, le Syndicat des Eaux d’Ile-de-France est le premier service public d’eau en France et l’un des tout premiers en Europe. Il produit et distribue l’eau potable pour le compte de 150 communes de la région parisienne, à raison de plus de 750 000 m3 par jour (soit 240 millions de mètres cubes par an). Il assure ainsi l’alimentation en eau potable de plus de 4,7 millions de Franciliens. Propriétaire des usines et de tous les ouvrages de production et de distribution, le SEDIF définit la politique d’investissement, fixe le prix de l’eau et contrôle l’exécution du service réalisé par son délégataire. L’exploitation du service est confiée à Veolia Eau d’Ile-de-France (filiale du groupe Veolia entièrement dédiée au SEDIF) dans le cadre d’une délégation de service public.

 

Vous êtes depuis longtemps très investi et engagé dans le développement durable. Pouvez-vous également revenir sur vos projets d’avenir ?

En effet, souhaitant être exemplaire en la matière, le SEDIF a mis en œuvre dès 2001 une politique environnementale ambitieuse, reconnue en février 2002 par l’obtention de la certification ISO 14001. Proposer un service de l’eau neutre en carbone, optimiser les consommations d’énergie, ne consommer que de l’énergie renouvelable en partie produite sur ses sites, ou encore contribuer aux efforts d’adaptation au changement climatique constituent les axes principaux de la politique qualité, environnement et développement durable du SEDIF. Le SEDIF est, depuis plus de 15 ans, engagé en faveur du climat, dans une double démarche d’atténuation et d’adaptation : l’atténuation, qui consiste à contribuer à limiter le changement climatique, et l’adaptation visant à modérer ses effets sur notre société. Il œuvre dans le respect de l’environnement et des normes, pour fournir, à terme, une eau pure, sans calcaire et sans chlore. Soucieux de l’environnement et de la protection de la ressource, le SEDIF s’est doté en 2017 de son Plan Climat Eau Énergie.

17 engagements du SEDIF sont ainsi formalisés pour garantir un service public de l’eau potable de qualité à long terme.

 

Une synergie est en place dans le cadre des services urbains de la Métropole du Grand Paris. Quelles sont les innovations en place et à venir ?

Nano galerie centrale

Les services urbains d’Ile-de-France, dont le SEDIF est un acteur majeur, participent en effet activement à la construction d’une Métropole durable en mettant au service des défis de demain leurs innovations et leur expertise mutuelles. Chacun d’entre nous est sur le territoire du Grand Paris, en charge des missions essentielles et complémentaires : service public de l’eau, service public de traitement de déchets, transports, électricité, gaz …Nous agissons de concert au quotidien au service des Franciliens dans l’intérêt général et l’égalité territoriale pour la Métropole de demain. Le SEDIF a à cœur d’entretenir une dynamique partenariale, qui se décline d’ores et déjà par des travaux transversaux sur des projets d’intérêt général concernant notamment la maitrise de l’énergie, l’amélioration de la qualité de l’air, la promotion de l’économie circulaire, la ville intelligente (smart city), la place des grands équipements métropolitains, la logistique urbaine ou encore l’adaptation au changement climatique. Confortés dans leur rôle et encouragés , malgré les difficultés introduites par la loi même à développer leurs missions par la loi elle-même, sur la Nouvelle organisation territoriale de la République (NOTRe) comme par celle relative à la transition énergétique pour la croissance verte adoptées en 2015, ces grands syndicats, au service de près de 10 millions de Franciliens, ont plus que jamais vocation à s’unir et à concevoir et mettre en œuvre des synergies efficaces entre leurs activités, à l’échelle des territoires du Grand Paris et au service de leur équilibre environnemental et énergétique.

« Le citoyen au centre du service public ». Comment le projet SEDIF 2020-2030 donne t-il une place au citoyen ?

La mission de service public exercée par le SEDIF ne s’arrête pas au robinet des consommateurs, c’est bien plus que cela ! En répondant à un besoin vital d’eau dans nos villes, la mission du SEDIF, c’est aussi de savoir écouter pour transmettre des informations utiles sur le prix, la qualité de l’eau et les services, sensibiliser à la préservation de la ressource, recouvrer le montant de la facture d’eau et venir en aide aux usagers ayant des difficultés de paiement. Fort de ses responsabilités citoyennes, le SEDIF s’est engagé depuis longtemps auprès des plus jeunes. Les jeunes citoyens, relais actifs et efficaces, sont ainsi régulièrement sensibilisés aux questions liées à l’environnement. Prévues au programme des classes de primaire, le SEDIF met en œuvre des actions d’information et de sensibilisation sur l’eau, particulièrement auprès des enseignants et des élèves des classes de CE2, CM1 et CM2 à travers plusieurs outils : kit pédagogique, film, plateforme www.kezakeau.fr, mini conférence… Notre proximité avec les jeunes et leurs responsables est fondamentale, elle nous permet d’éveiller les consciences, de participer directement à l’éducation des citoyens adultes de demain, et de préparer les consommateurs de demain des comportements à adopter responsables en matière d’économies d’eau et de respect de cette ressource. A l’horizon 2020, le SEDIF entend maintenir ses opérations de communications régulières auprès des jeunes, comme récemment dans le cadre de la Semaine du développement durable et ses actions de proximité.

La gouvernance territoriale, la notion de subsidiarité ! Votre point de vue sur ces enjeux majeurs à la veille des élections européennes ?

Dans un univers francilien en pleine recomposition administrative et encore instable, le SEDIF apparaît comme un élément de stabilité, comme tous les grands syndicats d’ailleurs structurant la région parisienne. C’est pourquoi, le SEDIF fort de sa gouvernance apaisée et partagée, ambitionne de renforcer le partenariat entre les grandes autorités organisatrices de l’eau de la petite couronne afin de faire converger les initiatives et démontrer la capacité des élus locaux à travailler ensemble pour la nécessaire construction d’un Grand Paris de l’eau, démocratique et respectueux du principe de subsidiarité. Ma réélection en février dernier, témoigne que ma volonté de dialogue et de rassemblement, hors des clivages politiques, et mon engagement en faveur d’un service public de l’eau potable toujours plus efficace, plus sûr, plus solidaire et plus respectueux de l’environnement, pour un prix maîtrisé, a pris le pas sur les considérations politiques. Un seul objectif m’anime, organiser les convergences d’initiatives communes, afin de démontrer la capacité des élus locaux à travailler ensemble pour la nécessaire construction d’un Grand Paris de l’eau. Le but est de partager les meilleures pratiques et d’inspirer de nouvelles avancées profitables à tous, dans un cadre au fonctionnement très souple.

Quelques mots sur vos engagements et projets à l’international ?

Depuis 1986, le SEDIF a mis en œuvre un programme d’action solidaire internationale reconnu, Solidarité Eau, afin de développer l’accès à l’eau potable dans les pays en développement. Pour les élus du SEDIF, c’est un impératif moral de contribuer à l’accès à l’eau potable dans le monde. Premier contributeur en France, hors l’État, pour le financement de ses actions de solidarité à l’international via des associations de droit français notamment, l’action extérieure du SEDIF concerne 4,7 millions de personnes à ce jour dans 21 pays d’Asie et d’Afrique, soit un nombre d’habitants desservis en eau potable plus important que sur le territoire du SEDIF. Le SEDIF a également développé une démarche d’ouverture et de collaboration avec des grandes agglomérations mondiales, qui a conduit à la création du Club des grands services d’eau du Monde. Ces services d’eau sont aujourd’hui confrontés à des enjeux et des problématiques, dont les réponses techniques sont développées par certains opérateurs, qui pourraient être reprises par d’autres ou inspirer de nouvelles solutions. En 2017, le SEDIF porte son investissement à 2,4 millions d’euros (vs. 2,1 millions en 2014), répartis dans 13 pays d’Asie et d’Afrique. En plus de 30 ans, le soutien financier du SEDIF aura ainsi été multiplié par 6 en passant de 1 centime de franc prélevé par mètre cube d’eau vendu au début de son action à 1 centime d’euro en 2017.

 

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La Société du Grand Paris / Le Grand Paris Express

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M. Thierry DALLARD

Président du directoire de la Société du Grand Paris

Pouvez-vous nous présenter la Société du Grand Paris ? Quelles sont vos missions et compétences ?

Portrait de Thierry Dallard, président du directoire de la Société du Grand Paris Crédit/Copyright: Société du Grand Paris / Marco castro

La Société du Grand Paris est l’entreprise publique chargée de construire le Grand Paris Express, le nouveau métro de la métropole. C’est un projet sans équivalent en Europe qui prévoit la construction de 200 kilomètres de métro, soit le doublement du réseau existant. Ce nouveau métro se traduit par la création de quatre nouvelles lignes en rocade autour de Paris et la prolongation de la ligne 14, au nord jusqu’à Saint-Denis Pleyel, et au Sud jusqu’à l’aéroport d’Orly. 68 nouvelles gares vont se répartir sur le territoire et venir ainsi le structurer autour de nouveaux pôles urbains qui accueilleront des logements, des entreprises, des services ou des commerces.

La Société du Grand Paris est chargée de mener ce gigantesque projet à son terme, dans le respect d’un calendrier réajusté par le gouvernement en février dernier. Les premières lignes seront mises en service en 2024 et les dernières à horizon 2030. Le défi est immense puisque nous devons réaliser en quinze ans l’équivalent de ce qui a été fait un siècle. Cela donne la mesure du projet.

 

Vous avez été nommé lors du conseil des ministres du 30 mai dernier, dans quel contexte assurez-vous la prise de vos fonctions ? Quels engagements et quelle feuille de route allez-vous mettre en place ?

Tout d’abord, je tiens à souligner le travail considérable accompli par mes prédécesseurs et les équipes de l’entreprise. Ils ont mené avec succès la concertation avec les territoires et mis le projet sur de bons rails. Les élus sont toujours mobilisés et le gouvernement, par la voix du Premier ministre Edouard Philippe, a confirmé la réalisation du projet dans son intégralité. Tous les signaux sont au vert.

Premier tunnelier / Champigny-sur-Marne
©Société du Grand Paris / Florence Joubert

Le projet est maintenant entré de plain-pied en phase chantiers. Sur la ligne 15 Sud, entre Pont-de-Sèvres et Noisy – Champs, les chantiers sont visibles partout et sont déjà très impressionnants. Un tunnelier creuse déjà entre le centre d’exploitation Champigny et Villiers-sur-Marne. Un autre commencera à creuser en août depuis Noisy-le-Grand jusqu’à la gare Bry – Villiers – Champigny. Au total, ce sont dix tunneliers qui entreront en action sur cette ligne de 33 kilomètres d’ici 2020. Sur la ligne 14 Sud, d’Olympiades à l’aéroport d’Orly, les marchés de génie civil sont attribués et les travaux démarrent. Sur la ligne 16, les travaux préparatoires qui consistent à dévier les réseaux concessionnaires sont en grande partie réalisés et les travaux de génie civil démarrent entre Saint-Denis Pleyel et le Blanc-Mesnil. Une partie de cette ligne, entre Saint-Denis Pleyel et Aulnay, sera prête en 2024 pour desservir les sites olympiques.

Ma feuille de route est très claire : je suis le garant de la réalisation pleine et entière du Grand Paris Express, dans les délais, dans le respect du coût d’objectif fixé par l’Etat et dans la transparence à l’égard des territoires, des riverains et des futurs usagers. La gestion des risques sera ma ligne directrice pour maîtriser les calendriers et les coûts. Nous allons ainsi tout mettre en œuvre pour les identifier, les anticiper et être capable de prendre rapidement les décisions quand elles s’imposent.

 

La mobilité, les infrastructures de transport et les aménagements urbains sont des sujets majeurs de la transition énergétique, quelle sera votre approche et celle des parties prenantes ?

Le Grand Paris Express est le nouveau métro qui va structurer la pratique métropolitaine de l’espace par les habitants des territoires franciliens. C’est un projet économique, social, urbain et environnemental. L’enjeu consiste donc à bâtir une ville plus dense, plus intense et à limiter l’étalement urbain pour que la métropole soit plus écologique et respectueuse de l’environnement.

Sur le plan environnemental, le Grand Paris Express va ainsi contribuer à réduire l’utilisation de la voiture. Un exemple simple : aujourd’hui, 80 % des trajets depuis et vers les aéroports d’Orly et Roissy sont effectués en voiture. Demain, avec le Grand Paris Express, les deux aéroports seront connectés à toute la métropole, grâce aux nouvelles lignes. Ainsi, un chercheur arrivant à Orly ne mettra que 18 minutes pour se rendre aux laboratoires du plateau de Saclay, au lieu de 1 h 03 aujourd’hui.

Parvis extérieur de nuit/ Champigny-sur-Marne
Crédit/Copyright: Société du Grand Paris / Agence Kengo Kuma & Associates

 

Quelles vont être les implications socio-économiques du projet ?

Le Grand Paris Express a une vocation majeure : améliorer la vie de millions de Franciliens. Le nouveau réseau de métro va supporter le développement futur de la métropole et notamment le transport et le logement. C’est la raison pour laquelle les habitants du Grand Paris soutiennent notre projet avec force et enthousiasme. Ils sont toujours plus nombreux à participer aux visites et aux rendez-vous que nous organisons.

Le Grand Paris Express c’est aussi, à court terme, le projet des bonnes nouvelles pour l’emploi et pour les carnets de commandes des entreprises. Dès la phase chantiers, les bénéfices se font sentir puisque 5 000 personnes travaillent déjà à sa réalisation. C’est un projet porteur de dynamique, qui donne de l’élan à tous les acteurs, notamment aux entreprises. 1 000 entreprises, dont 612 franciliennes, œuvrent à la réalisation du nouveau métro. 316 millions d’euros sont déjà engagés auprès des PME. Nous faisons ainsi du projet une opportunité pour les personnes éloignées de l’emploi, puisque la Société du Grand Paris prend l’engagement que 5 % des heures travaillées sur les chantiers sont réservées à l’insertion.

A plus long terme, les bénéfices socio-économiques pour le Grand Paris et pour la France seront sans précédents. La mise en service du Grand Paris Express va ainsi générer une augmentation de PIB de l’ordre de 100 milliards d’euros, soit 4 milliards d’euros par an pendant 25 ans environ. Concrètement, cela signifie plus de richesses pour la région-capitale mais aussi pour l’ensemble du pays, puisque l’Île-de-France produit 30 % du PIB national mais n’en consomme que 22 %. En termes d’emploi, le réseau aura permis de créer au moins 115 000 emplois dès 2030, qui s’ajoutent aux 685 000 qui seront créés par la croissance prévisionnelle de la région.

Opération de ripage / chantier des Ardoines
Crédit/Copyright: Société du Grand Paris / Gérard Rollando

Les investisseurs ont déjà bien compris les opportunités générées par ce nouveau réseau, et partout de nouveaux projets émergent. Contribuer à la construction de logements est l’autre priorité pour la Société du Grand Paris, qui initie des programmes immobiliers au-dessus de ses gares. Neuf projets connexes aux gares sont déjà attribués à Créteil l’Échat, Issy RER, Bagneux M4, La Courneuve « Six Routes », Bry – Villiers – Champigny, Kremlin-Bicêtre Hôpital, Les Ardoines, Le Vert de Maisons et Châtillon – Montrouge. 24 autres projets sont à l’étude, répartis sur l’ensemble du réseau. Au-delà de ces projets, le Grand Paris Express va participer à la dynamique de construction initiée par l’implantation des gares et favoriser la mutation des quartiers.

 

Quel est le message que vous souhaiteriez faire passer aux citoyens français et européens qui sont au centre de ce merveilleux projet ?

Le Grand Paris Express est le projet d’une génération. Ce nouveau métro va permettre de nouvelles mobilités, des gains considérables de temps et la naissance de nouveaux quartiers qui vont venir donner de la cohérence au Grand Paris. Ce projet est la confirmation de l’ambition française de maintenir Paris au niveau des grandes métropoles mondiales. Nous bâtissons, avec ce métro, une ville écologique et inclusive qui donne ses chances à chacun.

www.societedugrandparis.fr

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Les acteurs du transport du Grand Paris Express

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Constructeurs des infrastructures : un chantier sans équivalent en Europe

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Les gares du Grand Paris Express et le Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain (NPNRU) : des projets immobiliers connexes.

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M. Nicolas GRIVEL

Directeur général de l’ANRU

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Le Grand Genève en ligne de mire

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M. Luc BARTHASSAT

Conseiller d’État du canton de Genève, chargé du Département de l'Environnement, des Transports et de l'Agriculture (DETA)

Le Grand Genève En Ligne De Mire :
Les assises européennes de la transition énergétique

Suivi de la pollution de l’air, gestion de la nappe phréatique, exploitation de la géothermie, développement des transports publics… les services territoriaux du Canton de Genève collaborent de plus en plus étroitement avec leurs homologues français pour assurer le développement durable d’une métropole transfrontalière de près d’un million d’habitants.

 

Quelle est l’étendue des pouvoirs réglementaires et législatifs d’un canton suisse ?

Le fédéralisme suisse repose sur trois niveaux : la Confédération, les cantons et les communes. La Confédération est une autorité de régulation. Elle possède peu de tâches exécutives, essentiellement l’armée et les douanes et établit les normes, les règles, les directives de droit général. Les cantons sont chargés de les appliquer. Cependant, ils possèdent en la matière une certaine marge de manœuvre. Ils peuvent rédiger leurs propres lois sur des points où la confédération n’a pas légiféré ; ils peuvent aussi aller plus loin qu’elle dans les domaines où elle a légiféré. Genève, par exemple, applique des lois sur l’énergie ou la pollution atmosphérique beaucoup plus ambitieuses que ne l’impose le cadre confédéral. À Genève, le Canton est d’ailleurs la seule autorité compétente sur les questions de l’environnement, de l’énergie et de l’aménagement du territoire.

Quels sont les objectifs que s’est donné le canton en matière énergétique ?

Nous nous sommes fixés une baisse de 40 % sur l’ensemble de nos émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. À l’horizon 2050, l’objectif est d’atteindre ce qu’on appelle la « Société à 2000 Watts». Ce concept correspond à celui de facteur 4 en France, soit une division par quatre de la consommation énergétique, en réduisant la demande et en couvrant le reste par des énergies renouvelables.

Depuis le 1er janvier de cette année, le canton est désormais approvisionné en électricité 100 % renouvelable. Nos barrages couvrent 20 à 30 % de nos besoins. Le reste vient des installations hydroélectriques valaisannes ou allemandes et des 800 centrales photovoltaïques présentes sur notre territoire. Le but, à terme, est d’obtenir une électricité d’origine 100 % suisse et 100 % renouvelable. Pour y parvenir, l’État ambitionne d’avoir d’ici 2020 une autoproduction photovoltaïque représentant 10 % de la consommation totale de son parc immobilier, contre 3,9 % actuellement.

 

Les transports publics genevois s’étendent sur un réseau de plus de 400 km et transportent 540 000 voyageurs par jour, en bus, trolleybus et tramways.

Qu’en est-il en matière de chaleur ?

Toute nouvelle construction ou rénovation de toiture nécessite l’installation de panneaux solaires thermiques en nombre suffisant pour assurer l’approvisionnement en eau chaude. L’État compte aussi sur deux programmes phares pour atteindre l’objectif des 2000 watts.

Le premier s’appelle GeniLac : depuis dix ans, l’eau du lac Léman sert à rafraîchir les bâtiments des organisations internationales et des entreprises du quartier des Nations (Genève Lac Nations). L’hiver, elle les chauffe grâce à des pompes à chaleur. Le système permet d’économiser 80 % d’électricité. S’inspirant de ce succès, le projet GeniLac vise à étendre le dispositif à tout le centre-ville et à la zone de l’aéroport, soit un territoire dix fois plus grand. Les travaux ont bien avancé. Les premiers raccordements sont prévus courant 2017.

Le second est baptisé GEothermie2020 : un programme en cours de 90 millions d’euros sur 5 ou 6 ans va permettre de finaliser des études de prospection et d’exploration. Il s’agit de cartographier intégralement le sous-sol du canton pour pouvoir déployer tout type de géothermie. À terme, les deux tiers des besoins en chaleur des ménages pourraient être couverts par cette ressource renouvelable.

Quelle est la place des services publics territoriaux sur le Canton ?

Les services publics cantonaux sont importants et souvent anciens. Les Transports Publics Genevois (TPG) existent depuis 150 ans. Le réseau s’étend sur plus de 400 km et transporte 540 000 voyageurs par jour, en bus, trolleybus et tramways. L’une de ses particularités – quasiment unique en Suisse – est de couvrir l’ensemble du canton, des zones urbaines jusqu’aux régions les plus éloignées du centre.

Les hôpitaux universitaires de Genève (HUG) regroupent, depuis 1995, huit hôpitaux, deux cliniques, quarante lieux de soins ambulatoires, dans lesquels travaillent près de dix mille collaborateurs. Premier hôpital universitaire du pays, il assure tous les rôles en matière de santé publique : proximité, premier recours, urgences et ambulatoire. Il est financé à 55 % par le canton, par le biais des impôts, et à 45 % par les assurances.

L’aéroport international est aussi un établissement public autonome de droit cantonal. Il a un conseil d’administration propre, une comptabilité distincte, mais il appartient entièrement à l’État qui reste propriétaire de l’ensemble des biens immobiliers, désigne les administrateurs et approuve comptes et budgets. Et la moitié des bénéfices annuels tombent dans les caisses du Canton.

Enfin, Services industriels de Genève (SIG) est une entreprise publique dont le capital est réparti entre le Canton de Genève (55 %), la ville de Genève (30 %) et les communes genevoises (15 %). SIG emploie 1 682 collaboratrices et collaborateurs avec plus de cent métiers différents. Elle intervient dans des domaines très variés. Elle construit et exploite des barrages sur le sol du canton, produit de l’électricité, et assure l’approvisionnement du territoire en électricité, eau potable et gaz. Elle traite les eaux usées, incinère les déchets, met en décharge les mâchefers et fait du compostage-méthanisation des déchets organiques.

Des contrats de rivières transfontaliers ont permis par exemple la mise
en place de corridors écologiques.

 

Où en est le Grand Genève ?

Le Grand Genève est un territoire de 2 000 km2 à cheval entre les cantons suisses de Genève et de Vaud et les départements français de l’Ain et de la Haute-Savoie. Il couvre l’intégralité du Canton de Genève, du District de Nyon et de l’ARC Syndicat Mixte (partie française du Grand Genève), une métropole de 212 communes totalisant près d’un million d’habitants. Situé dans un environnement attrayant, le Grand Genève connaît une croissance démographique importante et une économie en plein essor, autant d’atouts qu’il convient de maîtriser ensemble pour assurer un développement équilibré. C’est pourquoi le Grand Genève est géré par des représentants des deux pays au sein d’une structure juridique de type Groupement local de coopération transfrontalière (GLCT). Les enjeux sont nombreux : logement, emploi, transport, environne- ment, énergie, aménagement…

Comment travaillez-vous avec les services publics français en matière d’énergie ou d’environnement ?

Il y a une habitude, robuste, de collaboration transfrontalière dans de nombreux domaines : police, santé, formation, aménagement du territoire…
En matière d’environnement, Nous sommes en train de construire le même espace de dialogue en matière énergétique (à travers la communauté transfrontalière de l’énergie dont je suis le Co-président) et dans le domaine des transports. Nous réalisons par exemple un projet de ligne RER, le Léman Express, de 320 km de long, comprenant plus de 45 gares, avec une extension à Annemasse et au-delà. Nous projetons aussi la création d’un réseau transfrontalier de bus à haut niveau de service, et entretenons des contacts réguliers avec nos partenaires français pour le développement de bornes de recharge pour véhicules électriques.

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Énergie et Transition Énergétique

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M. Jerzy Buzek

Président de la Commission de l'industrie, de la recherche et de l'énergie du Parlement Européen, député européen

Une priorité fondamentale sera pour nous d’exploiter tout le potentiel de la politique commune de l’énergie de l’Union européenne. Seule la sûreté énergétique peut rendre notre économie compétitive sur le plan mondial et éviter le déclin économique !

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M. Markus PIEPER

Rapporteur sur la gouvernance de l’Union de l’Énergie, député européen

Chaque citoyen européen doit pouvoir produire sa propre énergie, la consommer et la partager

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M. Claude TURMES

Rapporteur sur la gouvernance de l’Union de l’Énergie, député européen

Chaque citoyen européen doit pouvoir produire sa propre énergie, la consommer et la partager

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M. Garrett BLANEY

Président du Conseil européen de régulation de l’énergie (CEER), Président du CRU Ireland

« les secteurs que nous régulons ont un impact fondamental sur l’économie, et sur les citoyens. La sécurité prend une dimension critique et nous devons mieux nous faire comprendre et être assurés que tous soient informés avant que surviennent les problèmes. »

 

CEER, as the voice of Europe’s energy regulators, has long had a reputation for being visionary and working to ensure that energy consumers benefit from market liberalisation. Since becoming leader of European energy regulators last November, I have sought to reinvigorate CEER with a renewed emphasis on fostering energy markets in Europe and empowering consumers in a changing energy system.

Accordingly, one of the first tasks that my colleagues and I have set ourselves is to develop a new strategy to guide CEER’s policy objectives and work programme in the coming years, helping to shape the sector in a way that is beneficial for all consumers. We recently marked the first key milestone in this process by publishing, for public consultation, CEER’s proposed 3D policy strategy from 2019 to 2021, focused on Digitalisation, Decarbonisation and Dynamic Regulation. This is with a view to providing for adaptive regulation that enables innovation and least-cost decarbonisation, in a manner that protects and empowers consumers.

This CEER strategy and associated 2019 work programme is out to public consultation until 10 August. We’d very much welcome your views on our strategy proposals before we finalise them later this year. This will help ensure a CEER strategy that is relevant to the challenges and opportunities ahead, which I intend to face head-on together with our regulators and Secretariat. I look forward to your input!

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M. Julije DOMAC

Président de la Fedarene, Fédération européenne des agences et des régions pour l'énergie et l'environnement

Pouvez-vous nous présenter la FEDARENE, ses missions et compétences ? (en 3 mots)

Depuis son établissement en 1990, la FEDARENE agit comme liaison entre les autorités locales et régionales et les institutions européennes. Notre ambition est de faire entendre la voix des régions et des agences de l’énergie au niveau européen et d’informer notre public sur les initiatives et politiques européennes importantes. Aujourd’hui, nous sommes un réseau de plus de 70 organisations dans 20 pays d’Europe. Nous sommes aussi une fédération très dynamique : nous travaillons ensemble et échangeons régulièrement, notamment dans le cadre d’évènements, d’activités de networking et de projets européens. Tout cela est coordonné par le bureau de Bruxelles.

L’action de la FEDARENE ne se limite pas à ses membres. Nous cherchons également à impliquer d’autres parties prenantes du secteur de l’énergie, que ce soit des autorités publiques, des organisations non-gouvernementales, des institutions financières… Enfin, la FEDARENE est aussi l’un des membres fondateurs de la Convention des Maires pour le Climat et l’Energie et un membre du consortium qui gère l’initiative avec Energy Cities, Climate Alliance, CEMR, EUROCITIES et ICLEI Europe. La Convention rassemble plus de 7,700 autorités locales signataires et est aujourd’hui le plus grand mouvement d’entités locales au monde pour le climat et l’énergie. Nous sommes très fiers de faire partie d’une initiative aussi cruciale.

Vous représentez donc les agences régionales d’énergie, pouvez-vous nous parler l’initiative ManagEnergy, et en quoi elle soutien l’efficacité énergétique notamment sur la période 2017-2020 ?

ManagEnergy est une initiative de la Commission européenne visant à soutenir les agences de l’énergie locales et régionales en Europe. Elle a été lancée pour la première fois en 2002 mais le nouveau programme de travail pour la période 2017-2020 a pris un tournant un peu différent. Le but est maintenant de faire des agences de l’énergie locales et régionales des leaders de la transition énergétique et de développer les investissements en énergie durable dans les régions et les villes. Il est normal que la FEDARENE soit impliquée dans cette initiative puisque notre réseau est composé de nombreuses agences de l’énergie. Le consortium comprend certaines des agences les plus expérimentées en Europe, qui s’avèrent également être des membres de la FEDARENE. Ceci illustre ce que je disais plus tôt : nous sommes en mesure de maintenir un réseau très dynamique car nous sommes constamment impliqués dans des projets communs.

En pratique, ManagEnergy entend accroître les compétences des agences de l’énergie locales et régionales dans le financement et le développement de projet, et les informer au sujet des politiques d’efficacité énergétique. Il y a quatre piliers différents : les « Master Class », qui sont des formations de trois jours animées par des experts ; les « Expert Missions », où les experts se déplacent jusqu’aux agences sélectionnées pour leur fournir un soutien personnalisé ; les « Networking Events » (dont le nom est explicite); et les « ManagEnergy Talks », donnés par des professionnels du secteur de l’énergie durable afin d’inciter à œuvrer pour la transition énergétique. D’ailleurs, le premier ManagEnergy Talk a eu lieu mercredi soir (6 juin 2018) lors de la semaine européenne de l’énergie durable, et a accueilli Rob Hopkins comme principal orateur.

En soutenant les agences de l’énergie et les encourageant à développer de nouveaux projets, ManagEnergy soutient aussi l’efficacité énergétique. En effet, pour faire de la transition énergétique une réalité, nous avons besoin de plus d’investissements à la fois dans les énergies renouvelables et dans le domaine de l’efficacité énergétique. Ce n’est pas une coïncidence si le programme cible les agences de l’énergie locales et régionales pour augmenter les investissements. Ces agences occupent une place centrale dans leurs régions et leurs villes parce qu’elles jouent le rôle de développeurs de projets, d’agrégateurs, et de facilitateurs pour les autorités publiques. Ceci leur permet de booster les investissements dans l’énergie durable et de façonner le futur paysage de l’énergie en Europe.

Quelles sont vos réactions à la directive Energies Renouvelables et le cadre financier pluriannuel post 2020 ?

J’aime beaucoup cette question parce qu’elle allie deux problèmes cruciaux et liés qui sont actuellement discutés entres les institutions de l’UE: le budget de l’UE et ses ambitions en matière d’énergies renouvables (et, dès lors, l’abandon progressif des sources non-renouvelables d’énergie).

En juin 2017, les membres de la FEDARENE ont publié la Déclaration de Berlin dans laquelle ils s’engagent à utiliser leurs ressources pour « partager leur savoir et leur expérience et unir leurs forces au nom d’une Europe en paix, unie et durable qui sert d’exemple en matière d’efficacité énergétique et d’énergie renouvelable ainsi que de protection environnementale et climatique. » Qu’est-ce que cela signifie ? Plus simplement, cela veut dire que les régions, les villes et leurs agences de l’énergie partout en Europe sont prêtes à faire de la transition énergétique quelque chose qui ait du sens pour tous les membres de notre société : les citoyens, leurs représentants politiques à chaque niveau de pouvoir, les ONGs, les PMEs, les industries…

Dans l’agitation suscitée par les propositions sur le Cadre Financier Pluriannuel (CFP) et par les trilogues sur la directive RES, les états membres doivent arrêter de voir la transition énergétique seulement comme une autre dépense, comme une variable d’ajustement pour le budget de l’UE. Au contraire, c’est une partie essentielle de la solution qui maximise l’impact sur nos budgets et crée des revenus supplémentaires. Les régions et villes voient et partagent l’impact positif que les investissements dans les renouvelables et l’efficacité énergétique ont sur leur territoires, et elles comptent sur les effets catalysant du budget européen pour atteindre leurs objectifs énergétiques et climatiques à long-terme et pour contribuer aux engagements internationaux de l’Europe. A cette fin, nous avons besoin d’objectifs ambitieux et contraignants en matière d’énergie renouvelable, une politique de cohésion forte à laquelle les autorités locales et régionales peuvent facilement accéder et des programmes financiers robustes et complémentaires qui permettent plus d’innovation et la réplication d’initiatives fructueuses.

 

 

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M. Prof. Dr. Eckart Würzner

Président d’Energy Cities

« Remunicipaliser l’énergie c’est la voie choisie par des élus locaux et des groupes de citoyens d’Europe soucieux de conjuguer leurs aspirations démocratiques, sociales et environnementales. La reconquête d’un autre « bien commun », l’eau, sert parfois d’exemple pour se lancer dans le domaine de l’énergie. »

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Mme Brune POIRSON

Secrétaire d'État auprès du ministre d'État, ministre de la Transition écologique et solidaire.

Où en est l’Europe après les accords de Paris ?

 

Malheureusement nous le savons à l’échelle mondiale nous sommes sur une trajectoire qui est bien en-deçà des objectifs que nous nous sommes fixés dans le cadre de l’accord de paris et des engagements que collectivement nous avons pris.

C’est pour cela que l’Europe a une responsabilité absolument particulière et essentielle, elle se doit d’être la plus ambitieuse possible. C’est ce que nous avons fait en nous fixant des objectifs ambitieux notamment en matière d’énergies renouvelables, mais si nous voulons atteindre ces objectifs il est essentiel que nous prenions nos responsabilités en nous donnant les moyens d’y arriver.

En ce qui concerne les énergies renouvelables, nous pensons qu’il faut mettre en place des étapes clés entre aujourd’hui et 2030, afin de mesurer nos avancées à chaque étape, et ne pas nous réveiller à la veille de 2030 et nous rendre compte que nous sommes bien loin de nos ambitions. S’agissant des objectifs à atteindre en matière de réduction de CO2, la France sera intransigeante concernant les centrales à charbon et les mécanismes de capacité, nous ne voulons pas que le contribuable européen finance indirectement des centrales émettrices de CO2.

La France affiche une forte ambition en cohérence avec les objectifs nationaux qu’elle se fixe, notamment sur le plan climat comme vous avez pu le voir l’année dernière pendant le sommer « One Planet »

Le président de la république l’a encore rappelé, plus que jamais il y a urgence à agir et à surtout se donner les moyens de nos ambitions !

 

La France est-elle disposée à mettre un terme à la régulation des prix de l’électricité afin de favoriser l’émergence d’un marché unique européen ?

 

Nous ne pensons pas qu’il faille mettre fin aux tarifs réglementés, il est essentiel de protéger l’ensemble des consommateurs et notamment des petits consommateurs européens et c’est pour cela que la France est en faveur du maintien des tarifs réglementés.

Je rappelle que cela n’empêche pas par ailleurs l’émergence de tarifs de marché. Cela n’est pas contradictoire.

 

 

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M. Arnaud LEROY

Président de l'Agence française de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME)

« Je me battrai pour qu’on conserve a minima ces dotations budgétaires. Si on peut les augmenter, tant mieux, et je ferai tout pour. »

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M. Jean François CARENCO

Président de la Commission française de régulation de l'énergie (CRE)

« Le travail collectif mené par la CRE dépasse le cadre des opérateurs « traditionnels » du secteur et intègre de nouveaux acteurs, qui ne sont ni fournisseurs, ni producteurs, ni gestionnaires de réseaux. Ce sont les acteurs de l’innovation qui accompagnent pleinement la transition

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M. Dominique RISTORI

Directeur Général de l’Énergie Commission Européenne

• Bilan émissions GES :
• Développement des énergies renouvelables (énergie solaire, éolienne, biomasse) :
• Secteur des transports (biocarburant, véhicule électrique) :
• Efficacité énergétique – industrie :
• Efficacité énergétique – transport, résidentiel, tertiaire :

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M. Serge NOCODIE

Président de Auvergene-Rhône-Alpes Énergie Environnement

• Le réseau européen des Observatoires de la vialibité énergétique
• Les pays ou régions concernés
• Utilisation des données et des analyses
• Trajectoire pour le respect des engagements européens en matière de climat

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INNOVATION/RECHERCHE : un vecteur pour tous

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M. José BLANCO LOPEZ

de la Commission de l'industrie, de la recherche et de l'énergie du Parlement Européen, député européen

Puissance publique : recherche et innovation, plus de compétitivité et d’efficacité.
Secteur privé : les entreprises innovantes pour un développement à l’international.
L’Europe doit mener la course de l’énergie propre dans le Monde.

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M. Markus BEYRER

Directeur Général de BUSINESS EUROPE

Markus J. Beyrer

“We must now look outward, to ensure that Europe becomes more competitive on the world stage in order to create the prosperity that businesses and citizens aspire to.”

 

 

Quel rôle pour les entreprises européennes dans la transition énergétique ?

Le monde de l’entreprise joue bien évidemment un rôle central. Tous les acteurs industriels et entrepreneuriaux sont mobilisés, qu’il s’agisse des producteurs d’énergie, mais également des entreprises « énergivores » ou encore celles qui développent des nouvelles technologies ou services par exemple pour réduire la consommation d’énergie. D’une manière générale, les entreprises sont de plus en plus conscientes de leurs propres responsabilités à produire et consommer l’énergie de manière plus efficace, notamment pour répondre à l’enjeu mondial qu’est le changement climatique. Et même si les défis actuels auxquels l’Europe doit faire face sont nombreux, la question de la transition énergétique et climatique revient très régulièrement lors de mes rencontres avec des responsables d’entreprises à travers toute l’Europe.

 

Comment concilier compétitivité et transition énergétique ?

C’est en effet une équation délicate, qui fait l’objet de nombreuses discussions au niveau européen et qu’il n’est pas simple de résoudre. Si une politique européenne énergétique et climatique ambitieuse est nécessaire, elle engendre également des contraintes et des coûts importants, notamment pour les entreprises. Si les entreprises de pays tiers comme les Etats-Unis, la Chine ou la Russie ne sont pas soumises aux mêmes normes, cela affaibli la compétitivité des entreprises européennes engagées sur un marché mondial de plus en plus concurrentiel. On le voit par exemple à travers le prix de l’électricité qui a augmenté, en moyenne, de 18% en Union européenne entre 2008 et 2015 et qui est aujourd’hui plus élevé qu’aux Etats-Unis, qu’en Russie ou qu’en Corée du Sud. Cette situation impacte la compétitivité des entreprises européennes énergivores. Résoudre l’équation n’est donc pas simple, mais des solutions existent. Il faut par exemple aller vers plus de cohérence dans certaines politiques européennes pour éviter les surcoûts liés au millefeuilles législatifs. Il faut également convaincre les pays tiers d’aligner leurs ambitions climatiques avec celle de l’Europe car la réponse doit être globale. Enfin, il faut une politique « ultra » ambitieuse en matière de recherche et d’innovation. Avec un marché mondial des technologies bas carbone qui devrait atteindre entre 1000 et 2000 milliards d’euros en 2030, les entreprises européennes innovantes sont en pôle position.

 

Mise en œuvre de l’accord de Paris, où en est-on ?

Tout d’abord l’accord de Paris est un bon accord. BusinessEurope qui suit depuis de très nombreuses années les négociations climatiques internationales s’est fortement mobilisé en amont pour exprimer le soutient de l’industrie européenne à un accord ambitieux. Et nous avons salué l’accord dès le 12 décembre 2015. Malheureusement, les progrès sur sa mise en œuvre sont mitigés. Il y a tout d’abord le retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris. C’est une décision que l’on regrette fortement car l’accord de 2015 avait enfin permis de définir un cadre pour que tous les pays avancent dans la même direction. Le retrait des Etats-Unis pose évidemment la question de notre capacité collective à atteindre l’objectif de 1,5-2°C. Il est néanmoins essentiel que tous les (autres) pays restent mobilisés. L’autre point inquiétant concerne les difficultés à trouver un accord sur le « rulebook ». Ce document doit définir des règles du jeu communes entre tous les pays signataires pour mettre en œuvre l’accord. Les négociations durent déjà depuis environ deux ans et on voit qu’il y a encore des points de tensions. Par exemple, sur les règles de transparence pour les émissions de CO2 et comment les comptabiliser. Ces règles du jeu communes sont importantes pour créer de la confiance entre les pays, mais également pour les entreprises car plusieurs dispositions les concernent directement comme par exemple la mise en place de marché carbone. Il est essentiel que les négociations aboutissent au plus tard à la COP24 en Pologne à la fin de l’année.

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Mr Bernard BLEZ

Directeur de ENGIE LAB CRIGEN

Les technologies à maturité en 2030 ou 2050 permettront-elles d’atteindre nos objectifs transition énergétique et climat.

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Transition énergétique – Efficacité énergétique

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M. Morislav POCHE

de la Commission parlementaire de l’Industrie, de la Recherche et de l’énergie (ITRE), Rapporteur pour la directive sur l’efficacité énergétique, député européen

L’efficacité énergétique est l’une des dimensions clés de la stratégie de l’UE en énergie?

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Mme Assumpta FARRAN

Institut Català d'Energia (Catalan Energy Institute)

De la transition politique à la transition sociale et technologique de l’énergie

Entretien avec Madame Assumpta Farran, licenciée en sciences physiques et directrice de l’Institut catalan de l’Énergie « Generalitat de Catalogne ».

 

Le modèle énergétique, aujourd’hui centenaire, est en proie à une transformation semblable à celle que nous avons vécue dans le monde des télécommunications il y a quinze ans à peine.

Il faut noter les engagements de décarbonisation pris en décembre 2015 à Paris où plus de 190 leaders mondiaux se sont engagés à lutter contre le changement climatique et, concrètement, à ne pas élever la température de plus de 1,5ºC à la fin du siècle. Il n’existe aucun doute, au sein du milieu politique, que le modèle énergétique se trouve au cœur du problème.

En novembre 2016, la Commission européenne a présenté le paquet d’hiver de la stratégie énergie-climat pour 2030, qui comprend plus de 3 000 pages. Ce paquet contient des directives, des règlements et des réglementations qui sont présentés pour la première fois de façon intégrale et qui marqueront la politique énergétique « Énergie propre pour tous les européens » pour la prochaine décennie.

Un an plus tard, en novembre 2017, la Commission a présenté aussi le paquet de directives Clean Mobility Package qui reconnaît le rôle du transport comme étant un élément déterminant de la transition énergétique dès lors que ce n’est pas en vain que le transport représente près de 40 % de la consommation finale d’énergie.

En décembre 2017, les rapports de l’International Renewable Energy Agency (IRENA) et de l’Agence internationale de l’Énergie révèlent la baisse « disruptive » des prix de l’énergie solaire photovoltaïque. On a enregistré, en moins de 5 ans, une réduction de 80 % des coûts de cette énergie, tandis que son implantation a connu une progression géométrique.

Il convient de souligner des éléments importants tels que le programme de fermeture de centrales nucléaires en Allemagne (2022), en Belgique et en Californie (2025) ainsi que leur remplacement par des énergies renouvelables.

 

Dans ce scénario de changement, à votre avis, quel est le rôle que les agences de l’énergie doivent jouer dans la transition énergétique ?

Je crois que la Commission nous a indiqué la voie à suivre. D’abord, viser l’efficacité énergétique, puis diriger la croissance des énergies renouvelables et garantir un traitement équitable aux consommateurs.

L’efficacité énergétique et les énergies renouvelables ne constituent en soi aucune nouveauté. De fait, les objectifs prévus par la Commission et par le Conseil (27 % à l’horizon 2030) sont moins ambitieux que ceux qui ont été approuvés en 2008 et qui prévoyaient des objectifs contraignants de 20 % d’énergies renouvelables avec un point de départ de 6 % en 2020.

Par contre, ce qui constitue indiscutablement un changement différentiel par rapport aux objectifs de 2020 est le fait de reconnaître la nécessité de garantir un traitement équitable aux citoyens.

Nous, les agences de l’énergie, devons identifier et diriger les actions de sorte à placer le citoyen au centre du modèle énergétique. Et nous devons le faire de la façon la plus déterminée possible car c’est précisément cet engagement qui fera que la transition énergétique s’orientera vers un modèle plus propre, plus équitable, mieux réparti et plus démocratique.

 

 

Quels sont les aspects que vous estimez indispensables pour avancer dans la transition énergétique ?

L’énergie est un bien de première nécessité pour les consommateurs. Sa fiabilité, sa sécurité et sa compétitivité économique joueront un rôle déterminant pour faire en sorte que la croissance de notre société soit durable d’un point de vue environnemental et social. Le marché énergétique actuel, que ce soit celui des carburants ou de l’électricité, se caractérise par une offre à faible concurrence et par une demande peu flexible. La libéralisation du secteur énergétique, bien loin d’entraîner une augmentation réelle de la concurrence [et une réduction de l’extrême dépendance extérieure des combustibles fossiles et de l’uranium, a engendré une vulnérabilité croissante des consommateurs étant donné que la pauvreté énergétique est une réalité que nous devons affronter de toute urgence.

C’est pour cette raison que nous, les administrations, devons garantir le droit fondamental à l’accès à l’énergie. Ceci dit, soyons réalistes : avec une dépendance énergétique de l’extérieur de plus de 82 %, comme c’est le cas de la Catalogne, avec des décisions de prix marquées par les priorités des pays de l’OPEP et d’autres pays producteurs qui, pour la plupart, sont loin d’être démocratiques, cette garantie peut difficilement devenir une réalité.

C’est pour cela que le principal instrument pour garantir le droit à l’accès à l’énergie consiste à impulser sans ambiguïté les énergies renouvelables autochtones et à cesser de subventionner, d’une façon plus ou moins éhontée, les combustibles fossiles. Il faut mettre fin le plus rapidement possible à la taxation réduite du diesel automobile, qui est le carburant le plus polluant, ou aux paiements par capacité pour le charbon et le gaz naturel.

 

Le traitement équitable des citoyens : un des piliers de la transition énergétique de l’Union européenne. Qu’est-ce que cela signifie ?

C’est le défi le plus important, mais également le plus enrichissant, à condition que nous soyons capables de le relever. Il s’agit de stimuler une transition sociale qui permette de convertir en réalité la démocratisation de l’énergie. Il se peut que ce soit difficile à comprendre. Cela fait plus d’un siècle que nous vivons avec un modèle énergétique qui requiert de gros investissements pour disposer de ressources énergétiques situées à des milliers de kilomètres et des coûts élevés des centrales de transformation, qu’il s’agisse de raffineries ou de centrales thermiques au gaz, au charbon ou à l’uranium. Ce modèle énergétique a donné lieu à un système aux mains d’oligopoles étant donné que le nombre d’entreprises pouvant affronter ces gros investissements est très réduit.

La courbe d’apprentissage des énergies renouvelables et, en particulier, de l’énergie éolienne et solaire photovoltaïque est en train de donner des résultats. La technologie photovoltaïque a réduit ses coûts de 80 % au cours des cinq dernières années et dans les pays où il n’existe pas de barrières absurdes à la consommation, il est même possible d’acheter les plaques solaires dans des centres commerciaux. En d’autres mots, la technologie pour fabriquer de l’électricité, qui était tellement coûteuse qu’elle exigeait la participation de grandes entreprises, peut être mise à la disposition des foyers à des prix de bricolage domestique. Mais ce n’est pas tout car les systèmes de stockage électrique destinés à rendre les installations solaires domestiques les plus efficientes possibles sont également en train de diminuer de prix. C’est cela qu’implique la transition énergétique. Introduire de la concurrence sur le marché à travers un grand nombre de petites entreprises qui regroupent la génération ou la non-consommation de citoyens à certaines heures et qui contribuent à générer une véritable concurrence dans le système.

 

Allez-vous soutenir le véhicule électrique ?

Bien sûr. Ce n’est pas uniquement l’énergie solaire photovoltaïque associée au stockage dans des batteries qui va permettre de modifier le modèle énergétique. L’augmentation de la part de marché du véhicule électrique va être associée à une amélioration de la capacité des batteries et à une réduction de leur prix. Ce sont ces mêmes batteries que nous allons utiliser pour l’autoconsommation et pour regrouper l’énergie de nombreux citoyens et l’injecter sur le marché en augmentant la concurrence et en abaissant les coûts du système électrique.

Nous ne pouvons pas non plus oublier la flexibilité que la mobilité électrique va introduire dans le système électrique. Une flexibilité qui deviendra de plus en plus incontournable au fur et à mesure que le poids des énergies renouvelables augmentera pour garantir la stabilité nécessaire du système en l’absence de soleil et de vent.

Le véhicule électrique va être le vecteur de changement qui fera en sorte que la gestion flexible de la demande assume un rôle que nous n’avons pas su développer jusqu’à présent en contribuant à aplanir la courbe de la demande électrique et en apportant de la capacité au système lorsque cela s’avère nécessaire.

En effet, aussi bien l’autoconsommation photovoltaïque que le véhicule électrique représente l’hybridation parfaite de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables.

 

 

Quelles sont les lignes de travail que l’Institut catalan de l’énergie compte privilégier ?

L’ICAEN dirige les travaux du Pacte national pour la transition énergétique en Catalogne, un processus de concertation sociale qui a défini les principaux axes pour la conception de la transition énergétique à l’horizon 2050 et qui établit comme objectif pour 2030 que 50 % de l’électricité consommée soit d’origine renouvelable. Pour y arriver, on a défini des objectifs en matière d’efficacité énergétique, d’énergies renouvelables, de recherche, d’innovation, de fiscalité et de financement, tout en posant un regard attentif sur les nouveaux modèles commerciaux liés à l’ajout de technologies distribuées qui appartiennent aux citoyens.

Nous sommes conscients que la réglementation, la fiscalité, le financement et même la culture sociale en vigueur ont été conçus pour le modèle centralisé, fossile et polluant du XXe siècle, et que nous allons nous heurter à de nombreuses réticences pour les modifier. Ceci étant, la technologie disponible à des prix compétitifs est déjà une réalité que nous allons mettre en pratique grâce au travail conjoint les administrations locales et régionales, et en collaboration avec les citoyens convaincus et engagés dans le changement de modèle énergétique.

C’est pour cette raison que nous allons privilégier les actions de sensibilisation liées à la diffusion des avantages de la mobilité électrique, de l’autoconsommation, du stockage dans des batteries et de la synergie exponentielle des trois technologies ainsi que le besoin de trouver des mécanismes pour financer la rénovation énergétique du parc d’immeubles construits.

Pour avancer dans la mobilité électrique, nous avons créé la Commission stratégique pour le développement de l’infrastructure de recharge, dotée de 5,6 M € pour la période 2017-2019. Garantir la recharge des véhicules accélérera la décision des citoyens envers la mobilité électrique.

En ce qui concerne l’autoconsommation, en particulier de type photovoltaïque, comme nous pensons que c’est celle qui aura le plus long parcours et parce qu’elle est à la portée des citoyens, nous avons créé la Commission de stimulation de l’autoconsommation photovoltaïque. Ce secteur n’a pas besoin d’aide, mais demande que les administrations et les sociétés de distribution n’imposent pas de barrières artificielles et inutiles. Mais l’impossibilité, légale mais pas technologique, d’obtenir un solde net et de partager l’énergie entre voisins rend difficile sa viabilité économique. C’est pour cela que l’ICAEN a mis en marche le programme de subvention aux batteries associées à des installations photovoltaïques résidentielles, que fait partie de la stratégie « SolarCat ».

La rénovation énergétique des immeubles doit également être un objectif clair et à plus forte raison si l’on tient compte des directives sur l’efficacité énergétique dans les immeubles que nous sommes loin de respecter. Les nouvelles constructions devront être assorties d’une consommation d’énergie pratiquement nulle en 2021. Pour ce faire, il faudra partir de la certification d’efficacité énergétique de classe A et introduire les énergies renouvelables.

Le bâtiment, l’autoconsommation photovoltaïque, le stockage et le véhicule électrique ont le citoyen comme point commun. Ceci montre l’importance d’assumer que nous nous trouvons devant les leviers de la démocratisation de l’énergie.

Et nous ne devons pas oublier le réseau de distribution électrique. À cet égard, la stratégie énergie-climat de l’Union européenne est assez claire. La directive relative aux normes communes du marché unique assume que la viabilité de l’autoconsommation photovoltaïque et du véhicule électrique exigera des réseaux intelligents, Smart grid, qui ne limiteront pas la possibilité qu’auront les citoyens de générer, de consommer, de partager, de stocker et de vendre leur propre énergie.

Nous savons que la distribution est un monopole naturel. Il s’ensuit que la réglementation doit être respectée et que les critères pour rémunérer l’investissement doivent être fondés sur la digitalisation du réseau et non sur des croissances végétatives d’extension des lignes électriques en cuivre ou en aluminium selon la méthode traditionnelle, qui n’apportent rien aux usagers, ni sur des critères peu clairs. Sachant que les péages du réseau de distribution constituent le principal coût réglementé du système électrique, aucune excuse ne devrait nous empêcher d’avancer dans les Smart grid, de fournir toutes les données des compteurs intelligents à leurs usagers et, cela va de soi, d’assurer la transparence avec des données ouvertes des points du réseau de distribution et leur capacité électrique disponible d’évacuation d’énergie.

 

Apparemment, nous sommes très loin de tout cela. Le citoyen envisage-t-il toutes ces possibilités ? Les moyens de communication sont-ils conscients de ce profond changement ?

Les moyens de communication espagnols, exception faite de la presse numérique spécialisée, se trouvent à des années-lumière de tout ce qui nous attend. Je suppose qu’il est plus intéressant de parler des « subventions » accordées aux énergies renouvelables, du débat « en faveur » de l’énergie nucléaire, des dividendes et des acquisitions des grandes entreprises… Mais, en ce qui concerne la transformation du modèle énergétique, je n’entends pas la presse parler du grand volume d’énergie intermittente que l’on va introduire dans le système.  Mais ce n’est pas le cas partout. Aux États-Unis et en Allemagne, il est normal de disposer d’une installation solaire et d’une batterie ; en Norvège et aux Pays-Bas, la part de marché du véhicule électrique dépasse 10 % et les nouveaux modèles d’échange d’énergie P2P avec la technologie blockchain sont déjà une réalité à New York et en Australie.

Les défis que nous avons devant nous ne sont pas simples et les résistances au changement vont être présentes et seront inévitables. La réglementation et la fiscalité en Espagne favorisent un modèle qui est de plus obsolète et épuisé. Les déficiences de compétence, la haute dépendance de l’extérieur et les importantes externalités environnementales, sociales et en matière de santé doivent céder le pas, moyennant une transition équitable, à un nouveau modèle plus renouvelable, plus propre, plus efficace, plus sain et plus démocratique.

En savoir plus : www.icaen.gencat.cat

 

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M. Andrew EBRILL

Secrétaire général du Conseil des Régulateurs Européens de l’Énergie (CEER)

What is your position about energy transition & and how your actions could accelerate the ambition in renewable energy ?

CEER actively supports the transition to a decarbonised energy sector. We see renewable electricity generation as playing a key role in this energy transition, as part of our general objective of decarbonisation at least cost to energy consumers.

Renewable generation, including wind and solar, has grown very significantly in Europe over the last 15 years, roughly doubling such that it is now 30% of Europe’s electricity production. It has therefore become a central part of Europe’s power sector, and it is expected to grow further to about half or more of its generation mix by 2030.

In this context, European energy regulators are working to facilitate a further increase in the level of renewable generation in the years ahead. We welcome and plan to implement the Clean Energy legislative proposals to retrofit the wholesale electricity markets and facilitate more renewables. We consider it important that renewables have the same rights, but also responsibilities, as other participants with respect to wholesale electricity markets. This includes the running of generating units on an economic basis and balancing responsibility. Such developments will help fully integrate renewables into the market, thereby minimising costs and protecting consumers – as is energy regulators’ mandate.

In relation to renewable support schemes, CEER regularly publishes data on their cost and type, and points out that, where supports are needed, they should be designed efficiently given their impact on energy bills and European cost competitiveness. CEER has therefore called for market-based systems to manage support scheme costs and, in a recent report, welcomes a trend in Europe towards competitive tendering procedures.

More broadly, while renewables are very important, we see them in the bigger picture of decarbonisation at least cost. Gas, including green gas, also has a significant role to play in the energy transition in the coming decades, as highlighted in our recent Future Role of Gas (FROG) report (see below). In addition, other means such as energy efficiency, flexibility, smart technology and empowered consumers can assist both increased renewable generation and the general decarbonisation agenda.

 

Could you present the PEER, and detail its recent activities

In the context of technological developments that are disrupting the traditional sectoral approach on which regulatory supervision is based, CEER has shown leadership in launching the PEER (Partnership for the Enforcement of European Rights) initiative. PEER aims to provide consistent consumer rights solutions in inter-related markets through enhanced cross-sectoral regulatory cooperation, at European level, across different public authorities responsible for enforcing consumer rights such as consumer and data protection authorities and various sectoral regulators.

 

Recent PEER activity

  • A first step for CEER was to raise awareness on the need for more cooperation between authorities at European and national level. The European Commission and several EU agencies (e.g. ACER and ENISA) as well as the European Consumer Organisation (BEUC) and the Network of Energy Ombudsmen (NEON) now support PEER.
  • A PEER regulatory roundtable on bundled products was held in October 2017 and has deepened the collective understanding of the participating regulators from different sectors (e.g. telecoms, energy), consumer protection authorities and ombudsmen of the opportunities and risks of bundled products.

What’s ahead?

  • As a follow-up to the workshop, CEER is developing a PEER Guide on bundled products and is also considering developing a metric for energy regulators to monitor the evolution of bundled products in their national markets.
  • There is a series of PEER events on cross-cutting issues planned (e.g. cybersecurity, a follow-up workshop on bundled products) to enhance regulators’ shared learning on trends and challenges.
  • We will examine cross-sectoral cooperation models and case studies in the context of the requirements on national consumer protection authorities to cooperate with sectoral regulators under the EU’s Consumer Protection Cooperation Regulation (effective from 2020).
  • We will continue to build the PEER online platform as a resource centre where interested parties can access information, share their own experiences and collaborate on good practices in cross-sectoral cooperation.

What is your vision on the future role of gas ?

CEER published the Future Role of Gas (FROG) report in March 2018. The objectives of this report were to identify key issues deriving from the future development of the natural gas sector in the EU to 2040, both from a commodity and infrastructure perspective, and to develop proposals for potential future regulatory initiatives that may be needed to reflect these developments.

 

Key FROG Findings

  • Natural gas has the potential to contribute to decarbonisation in the EU for the coming decades. It remains competitive in the residential/heating sector and it may become important in the transportation sector as well as with LNG and Compressed Natural Gas (CNG) used as fuels.
  • Gas has the potential to contribute to the EU’s decarbonisation agenda both as back-up for renewables and potentially in terms of renewable gases which can be accommodated in the existing infrastructure.
  • The future gas demand will affect the traditional natural gas infrastructure. While a stable and high gas demand requires to maintain and extend the networks, a continuous decline of gas demand could potentially lead to under-utilisation and stranding of network assets which regulators may need to address.
  • Regarding renewable gases, attention must not be limited to only facilitating the production of sufficient volumes, but also providing the infrastructure required to transport and distribute them.
  • Innovation and decarbonisation incentives may be an important regulatory element to drive improvement in processes and technology applications in the gas sector and the involvement of the sector in the transition to a future energy system in general.

 

Next Steps

Based on the results of the FROG study, CEER will focus on addressing the challenges in greater detail and developing specific regulatory initiatives. A public consultation is foreseen in Q4 2018, following which CEER plans a paper in 2019 on its vision on the future role of gas from a regulatory perspective. In 2019 CEER will also focus its work on regulating gas sector innovation and on gas infrastructure given the energy transition.

 

Last regulatory authority decisions/papers

  • Renewables, flexibility, smart technology

https://www.ceer.eu/white-papers

https://www.ceer.eu/documents/104400/5937686/Renewables+in+the+Wholesale+Market/4cbb208e-da9d-8156-10dc-71efc16f65c6

https://www.ceer.eu/1519

https://www.ceer.eu/documents/104400/-/-/db9b497c-9d0f-5a38-2320-304472f122ec

 

  • CEER’s 3-year, 3D Strategy, launched on 5 June 2018 for public consultation, is aimed to assist the energy transition benefiting the market, the environment and the consumers. The 3Ds CEER will focus on in the 3 years to come are: Digitalisation, Decarbonisation at least costs and Dynamic Regulation:

https://www.ceer.eu/3d-strategy-and-2019-wp

 

  • PEER:

https://www.ceer.eu/peer

https://www.ceer.eu/documents/104400/6120855/PEER+Brochure/7ebc5063-2cf8-2734-06a3-27d6580bac1e

 

  • FROG:

https://www.ceer.eu/documents/104400/-/-/6a6c72de-225a-b350-e30a-dd12bdf22378

 

 

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M. Marco VECCHIO

Secrétaire général du Comité européen des constructeurs de machines électriques et électronique de puissance CEMEP

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M. Roland COURTEAU

Président du Conseil Supérieur de l’Energie, Sénateur de l’Aude

Favoriser la mise en œuvre de la transition énergétique

Créé en novembre 2002, le Conseil Supérieur de l’Energie est consulté une à deux fois par mois et assure en particulier un suivi de la progression des énergies renouvelables – telles que l’éolien et le photovoltaïque – en France.

Pouvez-vous nous rappeler quelles sont les missions du Conseil Supérieur de l’Energie ?

Composé de plusieurs collèges (membres du Parlement, représentants des ministères, des collectivités territoriales, des consommateurs, des entreprises et du personnel du secteur énergétique, associations de protection de l’environnement), le Conseil supérieur de l’énergie est consulté sur les principaux textes intéressant l’énergie :
– l’ensemble des actes de nature réglementaire émanant du Gouvernement, intéressant le secteur de l’électricité ou du gaz, à l’exception de ceux qui relèvent du domaine de compétence de la Caisse nationale des industries électriques et gazières ;
– les décrets et arrêtés de nature réglementaire relatifs aux obligations d’économie d’énergie ;
– les projets de décision de la Commission de régulation de l’énergie relatifs aux tarifs des réseaux et aux conditions d’accès et de raccordement aux réseaux publics des nouvelles interconnexions

Le Conseil supérieur de l’énergie peut également émettre, à la demande du ministre chargé de l’énergie, des avis concernant la politique en matière d’électricité, de gaz et d’autres énergies fossiles, d’énergies renouvelables et d’économies d’énergie.

Quelles sont ses préconisations actuelles sur les marchés du gaz et de l’électricité ?

Le Conseil de l’énergie se montre très attentif à la mise en œuvre de la transition énergétique, régulièrement plébiscitée par la très grande majorité de ses membres.

Dans ce contexte, le Conseil supérieur de l’énergie s’attache à ce que les textes qui lui sont soumis permettent une mise en œuvre rapide et équilibrée de cet objectif sur les marchés du gaz comme de l’électricité. Il montre une attention toute particulière à la montée en puissance des énergies renouvelables (éolien, photovoltaïque), la modération des prix et la maîtrise de la demande énergétique.

A quels dossiers serez-vous le plus attentif dans les mois à venir ?

La priorité sera d’achever l’examen des derniers textes d’application de la transition énergétique. Ce seront ainsi plus de 150 textes d’application qui auront été examinés. A l’issue de ce travail, je souhaite saluer tout particulièrement l’engagement de la ministre Ségolène Royal, qui aura permis cette inflexion majeure de notre politique énergétique. Depuis le mois de juin, les textes inscrits à l’ordre du jour sont fonction des priorités du nouveau Gouvernement.

 

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Mrs Elisabeth AYRAULT

Présidente du Directoire et Présidente Directrice Générale de la Compagnie Nationale du Rhône (CNR)

Elisabeth Ayrault, dirigeante de la Compagnie Nationale du Rhône

Pouvez-vous présenter CNR, ses missions et compétences

CNR est le concessionnaire du Rhône depuis la frontière Suisse jusqu’à la Méditerranée. Le long du fleuve, nous avons trois missions solidaires consistant à produire de l’hydroélectricité, aménager la voie navigable et irriguer les terres agricoles environnantes. Véritable aménageur des territoires pour la mise en œuvre de la transition énergétique, nous produisons également de l’énergie éolienne et photovoltaïque et sommes le premier producteur français d’énergie 100% renouvelable.

 

En quoi le modèle industriel du CNR est unique ? et sur quels principes repose-t-il ?

La première spécificité repose sur notre actionnariat équilibré public-privé qui impose à CNR de trouver le juste équilibre entre rentabilité économique et intérêt général. La présence de 183 collectivités à notre actionnariat nous permet de disposer d’une connaissance fine du territoire, indispensable pour le déploiement de nos projets.

Parce que nous exploitons un bien commun – le fleuve Rhône – nous considérons qu’une partie de la richesse produite doit être redistribuée aux territoires qu’il traverse. Les Missions d’Intérêts Général que nous avons mises en place, permettent de renforcer nos actions en faveur de l’économie locale, du développement durable, de la mobilité douce ou de la biodiversité. L’emblématique ViaRhona, vélo route longeant le Rhône, en est une belle illustration, co-construite avec les collectivités.

Enfin, avant d’être turbinée par CNR pour produire de l’hydroélectricité, la goutte d’eau du Rhône aura permis d’assurer le passage des poissons, irrigué les terres agricoles, refroidit les centrales nucléaires ou acheminé un bateau de commerce ou de plaisance. CNR est le garant de la conciliation de l’ensemble de ces usages.

 

Vous affirmez être le partenaire des territoires dans la mise en œuvre de la transition énergétique. Pouvez-vous nous illustrer la façon dont cet engagement se matérialise ?

J’en suis convaincue, si la volonté politique européenne et nationale est indispensable pour le succès de la transition énergétique, la bonne échelle d’action pour sa mise en œuvre est celle des territoires. CNR met son savoir-faire au service de l’accompagnement des collectivités pour le développement de projets structurants et innovants.

Ainsi, pour nos projets éoliens ou photovoltaïques, nous agissons en lien avec les collectivités et leurs habitants, en organisant par exemple des campagnes de financement participatif. Une manière de faire de la transition énergétique, une opportunité économique pour tous.

 

En tant qu’ « entreprise- laboratoire des énergies de futur » quels sont vos objectifs de développement et les secteurs dans lesquels vous investissez ?

CNR, inauguration station de recharge électrique à Laveyron

Les objectifs mondiaux, européens et nationaux pour le développement des ENR sont ambitieux. Mais les prévisions à moyen et long terme montrent un décrochage de ces objectifs. Un monde 100% renouvelable est possible. C’est un objectif de long terme que nous pouvons nous fixer et atteindre, à condition d’une véritable volonté politique.

CNR s’engage et agit pour contribuer à l’atteinte de ces objectifs de court et long terme. C’est dans cette optique que nous nous sommes fixés pour 2020 d’atteindre les 1000MW de puissance installée en éolien et photovoltaïque qui viendront s’ajouter aux 3000MW que nous produisons sur le Rhône. Bien entendu, nous ne nous arrêterons pas là et prévoyons déjà des objectifs ambitieux pour l’après 2020.

Le secteur des ENR est en perpétuelle évolution. CNR, en tant que Laboratoire des énergies du futur, souhaite accompagner l’innovation. Notre engagement pour l’émergence de la filière hydrogène, du stockage ou des réseaux intelligents sont de bonnes illustrations de cette stratégie. De même, le projet du Quai des Energies, une station multi-énergies vertes dotée d’un espace pédagogique, permettra de donner à voir et à expérimenter les énergies renouvelables au cœur de la ville de Lyon. Enfin, parce que l’innovation n’émerge qu’au sein d’un écosystème, nous avons noué des coopérations ambitieuses avec des pôles de compétitivité ou encore avec le CEA.

 

Quels sont vos objectifs en Europe et à l’international ? Qu’attendez-vous de l’Europe ?

CNR se positionne comme un partenaire de l’Union Européenne pour l’atteinte des grands objectifs 2020 pour le climat. Nous avons pour ambition de contribuer au renforcement et à la construction de filières industrielles européenne d’excellence, d’intensifier la production d’ENR et de faire émerger l’innovation. Pour cela, l’UE, tant dans l’élaboration de politiques ambitieuses que dans l’accompagnement de projets innovants, constitue un atout fondamental.

Les programmes de financements européens sont une opportunité pour une entreprise comme CNR. Ils permettent non seulement de lever les verrous financiers à l’innovation mais ils confèrent également une grande visibilité à nos projets, facilitant leur réplication sur d’autres territoires.

 

CNR a créé Initiatives pour l’Avenir des Grands Fleuves (IAGF). Pouvez-vous nous en dire quelques mots ?

Dans un contexte de réchauffement climatique, les fleuves du monde sont à la fois les victimes – phénomènes importants d’étiages et de crues – et les porteurs de solutions – producteurs d’énergie verte, voies de transport moins polluantes que la route…

Face à ce constat, et comprenant qu’il n’existait, à l’échelle mondiale, aucune instance de concertation entre les grands fleuves, CNR a créé en 2014 les IAGF. Aujourd’hui association d’intérêt général, IAGF réunit des gestionnaires de fleuves, des représentants institutionnels et des experts internationaux avec pour ambition de formuler des propositions concrètes pour l’amélioration de la gestion fluviale.

IAGF est un modèle de concertation et de co-construction pour le déploiement de solutions innovantes. Un exemple intéressant pour la gouvernance de la transition énergétique.

 

 

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Mme Sophie-Noëlle NEMO

Directrice de la Délégation à la Transition Energétique Présidente de Nouvelle Attitude, filiale du Groupe La Poste

Sophie-Noëlle Nemo

La Poste est la première flotte électrique (100% énergie renouvelable) au monde !

Le Groupe La Poste mène depuis plus de 15 ans une politique RSE ambitieuse, quels résultats concrets avez-vous atteints ? Dans quels domaines ?

Les résultats que nous obtenons sont très concrets :
« 1ère flotte électrique au monde, numéro 1 mondial sur le marché volontaire de la compensation CO2 et 100% de son électricité est d’origine renouvelable »

Tout d’abord dans le domaine de la mobilité durable, nous possédons la première flotte électrique au Monde. Elle est constituée de 38 000 véhicules, soit plus de 40% de sa flotte totale. Cette flotte électrique a parcouru en 2017 plus de 240 millions de kilomètres, soit 25% des distances totales parcourues.

Ensuite, concernant la compensation carbone, La Poste assure 100% de ses livraisons neutres en carbone. Nous sommes le numéro 1 mondial sur le marché volontaire de la compensation carbone du secteur Courrier Express Parcel avec plus de 1,5 million de tonnes de CO2 compensées l’année dernière.

Enfin dans le cadre de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables, 100% de notre électricité est d’origine renouvelable, et cette stratégie d’approvisionnement électrique renouvelable s’accompagne d’une politique de sobriété énergétique que nous menons sur tout notre parc.

L’expertise apportée par ces changements internes importants est mise au service de la transition énergétique de la France et des Français. Quels sont vos domaines de développement et vos offres de services ?

Voitures électriques de La Poste

L’expertise dégagée dans le cadre de nos changements internes, nous permet d’accompagner les entreprises, les administrations, les collectivités et les particuliers dans 5 grands domaines qui couvrent, la gestion des déchets (en particulier les déchets de bureau), l’efficacité énergétique des bâtiments, la rénovation énergétique de l’habitat, la mobilité durable et le financement de projets liés à la Transition énergétique notamment d’énergies renouvelables.

La Poste est au service de la loi Transition Énergétique pour la Croissance Verte, elle-même au service de l’Accord de Paris.

Quels sont vos relais et vos partenaires pour mener à bien toutes ces offres de prestations et de services ?

Nous disposons au sein de la Poste de nombreux actifs, en premier lieu d’une présence humaine sur chaque point du territoire, d’une image forte de confiance et d’une maîtrise des flux physiques de courriers et de colis complétée par des compétences numériques.

Nous avons également une démarche partenariale volontariste pour compléter nos actifs avec de nombreux acteurs majeurs mais aussi par l’acquisition d’entreprises de taille intermédiaire (ETI) et de Start-up.

Par exemple avec le Groupe Suez dans la création d’une filiale commune, RECYGO, qui agit dans le recyclage solidaire des déchets de bureau, ou encore avec la Caisse des Dépôts et Consignation (CDC) dans le cadre de la filiale SOBRE, afin d’offrir des solutions complètes et adaptées à différents parcs immobiliers, dans le pilotage et l’optimisation de la performance énergétique des bâtiments.

Nous pouvons également citer l’acquisition de PROBA YES, une ETI spécialisée en intelligence artificielle et robotique, qui sera un centre de recherche en analyse prédictive afin de répondre notamment à la demande de personnalisation de nouveaux services numériques pour nos clients ou encore l’acquisition de KissKissBankBank, une plateforme de financement participatif.

Enfin je souhaite aussi insister sur notre action quotidienne sur le terrain auprès des collectivités avec qui nous travaillons en faveur de la transition énergétique à l’image du programme Action Habitat mené à Guéret. En effet, ce programme qui s’adresse à des particuliers en situation de précarité énergétique a pour but de réaliser des audits énergétiques gratuits qui déclencheront des travaux de rénovation énergétique performants. Les facteurs de La Poste rencontrent depuis février les 2 700 ménages du Grand Guéret lors de leur tournée et leur proposent, à l’issu d’un questionnaire très rapide, de prendre un rendez-vous avec un thermicien qui réalisera l’audit énergétique de leur logement. Le bilan de cette opération sera présenté en septembre de cette année.

Pouvez-vous nous présenter plus particulièrement Nouvelle Attitude et RECYGO ? Il y a dans cette démarche de service de proximité un aspect social important quel est-il ?

L’enjeu majeur pour La Poste est de contribuer au développement d’une économie plus respectueuse des ressources naturelles et surtout plus solidaire. C’est pourquoi, nous avons souhaité intégrer la dimension de l’emploi local et solidaire dans notre activité de collecte en vue du recyclage des déchets de bureau. Notre filiale, Nouvelle Attitude, entreprise d’insertion par l’activité économique, a déjà permis le retour à un emploi pérenne de plus de 138 personnes.

Le facteur voit ses tâches et ses missions évoluer, se valoriser. Qui sera notre facteur de demain et quel sera son rôle dans notre société ?

Le métier de facteur évolue, ses activités se diversifient mais nous tenons à conserver ce qui fait le cœur de son métier : la proximité et la confiance que les particuliers et les entreprises portent à un personnage chargé de l’intérêt général. Dans le domaine de la transition énergétique, nos facteurs sont des ambassadeurs auprès des citoyens pour les sensibiliser aux opportunités offertes par l’évolution de la réglementation (les aides possibles par exemple) et aux actions entreprises par les collectivités territoriales. Par exemple, lutter contre la précarité énergétique en informant les gens au plus près pour aider à la prise de conscience et faciliter la détection des passoires thermiques en territoire. Cette proximité nous permet d’affirmer que facteur est un métier d’avenir. Ainsi nous avons recruté 4700 facteurs l’année dernière et nous avons d’ores et déjà prévu d’en recruter 3000 cette année.

A la veille d’élections, que nous pourrons qualifier de vitales pour l’avenir de l’Europe, quelles actions concrètes allez-vous mener ? Quels grands sujets allez-vous développer ? Et quel message souhaitez-vous adresser aux citoyens français ?

Nos stratégies d’action porteront de façon très concrète sur la protection de la vitalité de nos centres-villes, sur la transition énergétique et surtout sur la réponse aux besoins croissants de services autour du domicile souvent liés au digital. La population de seniors de plus en plus nombreux dans notre société crée de nouvelles demandes de proximité humaine.

Les factrices et les facteurs sont au cœur de cette stratégie de services que nous portons auprès des Français, avec toujours la distribution du courrier et la livraison des colis.

Le message que je souhaite adresser est le suivant : La Poste est aux côtés des collectivités et des entreprises pour développer le meilleur service et la relation la plus humaine aux citoyens.

Groupe La Poste
BRANCHE SERVICES – COURRIER – COLIS
9 Rue du Colonel Pierre Avia
CP A207
75757 PARIS CEDEX 15

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Mr Xavier PINTAT

Président de la FNCCR, Sénateur Honoraire - Maire de Soulac

« Networks, keys to the energy transition and territorial solidarity »

 

The FNCCR brings together communities that delegate public network services to businesses and others that manage these public services themselves. The association accompanies its members concerning technical, administrative and financial issues.

 

Can you present the national federation of concessioning and governed communities of which you are president since 2008?

Founded in 1934, the FNCCR is an association of public authorities in charge of public services in networks: water and sanitation, energy, electronic communications and waste. It brings together some 800 members, of all sizes, from the largest cities to the small towns, through the regions and departments, not to mention the inter-municipalities that are the core of our members because the logic of networks extends beyond administrative boundaries. Living exclusively on membership fees, the FNCCR is independent of the large companies to which these public services are often delegated: EDF, Engie, Veolia, Saur, Lyonnaise des Eaux, Orange, Numericable … This guarantees the neutrality of our analyses and proposals that are intimately linked to our desire to improve daily the service rendered to users.

For this purpose, we help our members in the management of their activities, through the animation of thematic working groups, the answering of legal or economic questions, the analysis of legislative texts, the piloting of specific studies, the organisation of symposia and, every three years, a national congress. Finally, we regularly submit proposals to the National Assembly and the Senate with the members of the FNCCR. We also wish to broaden our circle of elected representatives by proposing to MPs and Senators to join the FNCCFR directly, without necessarily being designated by a local community;  that way our association is perfectly representative of the diversity of the national representation.

 

The FNCCR represents very diverse sectors. What is the role of communities in energy?

This is our primary skill. The FNCCR was created at the initiative of local authorities in charge of organising the public electricity service. Public service that has gradually expanded to other sources of energy: natural gas, heat and cold. The fruits of the history of the territories, these communities are diverse in size and organisation. They are often overlooked, and the role of these communities is nevertheless structuring and primordial.

Structuring role because they own the distribution networks, that is to say, those that are closest to the needs of citizen-consumers, which guarantees the sustainability of the model of territorial solidarity, beyond the economic and legal upheavals sector. Indeed, this model has proved its robustness in all circumstances: private local companies until 1946, national monopoly since with national groups (EDF and Gaz de France) alongside local public companies (ELD), gradual opening to the competition under European impulse since the 2000s. Not to mention the changes of the large concessionaires that are EDF and Engie, formerly integrated companies, which have now divided distribution activities. The world of energy is a changing world. In France, the local public service is what fundamentally structures it and accompanies these changes by ensuring the stability of the system: some energy unions, like the SIGEIF born in 1904, are more than a century old!

This is a vital role because the communities have public services that can be described as essential: water, energy, electronic communications, waste, etc. These network activities are present in every household and occupy a central and vital place.  Every Frenchman who turns on the light or drinks a glass of water resorts to a public service practically invisible by virtue of being effective. That an incident occurs and immediately everyone realises how much our life depends on the proper functioning of these wires and pipes that irrigate the country. In addition to a state in charge of strategic impulses, communities are in a sense in charge of « stewardship », which is perhaps fewer media but is just as necessary.

 

How do communities approach the energy transition?

At the risk of surprising you, I believe that the energy transition is a bit like our DNA. In a century, the world of energy has been in transition. First, of fossil and hydraulic origin, electricity is since the 1980s produced mainly by the atom. And our current energy mix is ​​now enriched with new plants, whether wind or solar. Before natural gas, we had manufactured gas, commonly called city gas … We adapt to these changes all the more easily as they are worn by the territories. Before the creation of large dams and then the nuclear fleet, production was largely decentralised and they were often involved. The rise of renewable energies is therefore nothing new from this point of view, and it is not surprising that many public organisations are involved in such projects, see them fund and drive them. same. For communities, the diversification of the energy mix is ​​self-evident. And we know there will be other mutations. Some of our members are already interested in hydrogen or storage for example.

In addition, this energy transition is based on the adaptability and robustness of our networks. Recent years have seen the emergence of smart grids. Our members are very involved in the various projects in progress. In a short time, they will soon exceed the experimental stage to allow large-scale solutions to be developed.

 

Is the water sector also undergoing major changes?

I must first remember that water supply and sanitation is a sector that differs from the distribution of energy by the freedom of management. Our members are equitably divided between supporters of public service delegation, entrusted to private companies, and the direct exercise of this service, usually under the management. The question now arises every time a contract expires. It is, therefore, a topic that remains topical, and that led us to acquire a specific structure, France Public Water (FEP), which brings together our members wishing to share their experiences and promote a model. 100% public.

Beyond this strategic reflection, our communities are confronted with a territorial reform, resulting from the NOTRE law, which has redrawn the perimeter of the competences, which is translated by a drastic reduction of the number of actors: from 35.000 to 1.500 – 3.000 by 2020. This is a vast reorganisation project that mobilises many actors and energy. And this reform is part of a context in which the municipalities and the EPCIs must take up the GEMAPI competence (management of aquatic environments and prevention of floods), which were hitherto exercised at all territorial levels.

 

The FNCCR also brings together digital players. Are they involved in the construction of very high speed or are they dedicated mainly to uses?

Both approaches are complementary. The development of uses leads naturally to increase the requirements in terms of flow. Nevertheless, it is true that we must today greatly increase our efforts to bring the very broadband in the deepest territories.

It is a huge building site, comparable in many respects to that of electrification a century ago. We believe that it should be financed with territorial solidarity tools, similar to the FACE (sinking funds for electrification charges). To this end, we recommend that the Territorial Digital Development Fund (FANT) set up in 2009 be provisionally budgeted and sustainable so that it complements the FSN by 660 million euros per year. Without financial resources, the THD deployment schedule will not meet the announced deadlines (2022 to 2025).

In addition, since many communities have established public initiative networks, we feel it is necessary to help them make these investments as efficient as possible. We have proposed the creation of a national RIP pooling operator, which could globally market the FTTH sockets with Internet Service Providers (ISPs).

 

These various skills have one thing in common; they’re increasingly producing data. How do you grasp the subject?

Our local public services have the ability to produce data on a daily basis and we know that this is of interest to many people. To this day, no one seems to me to have found the philosopher’s stone of the datum and no convincing economic model has yet emerged.

There are several approaches that confront each other and can be complementary. Operators collect a lot of data, which they may or may not open, both to local authorities but also to other users. We can decide to make this data available free of charge or to market it. The goal must always be the modernisation and expansion of the public service.

 

The National Assembly now has many parliamentarians from civil society. What can the FNCCR do for them?

The FNCCR is an association of elected officials. As such, we are concerned about the public interest and it is the values ​​of public service that we carry in our exchanges, particularly with parliamentarians and ministerial cabinets. I welcome the arrival of new personalities and congratulate them on their election. Very beautiful files await them. Our sectors of activity involve a long process of appropriation because they are often technical subjects but this work deserves to be carried out, insofar as it is a question of ensuring, I was just going to say, the Everyday life: drinking, heating, lighting, communicating …

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Mrs Therese DHEYGERS

Présidente de GAZELEC de Péronne

Pouvez-vous nous présenter GAZELEC ENERGIE DU SANTERRE, quelles sont vos missions, et compétences ?

L’origine de la Régie remonte à 1875 ou une délibération a été prise pour sa création afin de faire face aux problèmes de santé public liés à la consommation non potable de l’eau. La compétence en électricité fut attribuée avec l’arrivée de la fée électrique en 1900 et quelques années après celle du gaz via, du gaz de houille produit sur le site actuel de la Régie.

A ce jour, la Régie à toujours ces compétences en plus de celles de l’assainissement, de l’éclairage public et des feux tricolores.

La Régie assure suivant les fluides, leurs productions (pompage eau) ou leur transformation (2 postes sources et un poste GRT gaz) ainsi que la distribution de ces fluides. Elle assure également la facturation et son recouvrement. La Régie réalise l’entretien et l’extension de ses réseaux.

L’ouverture du marché ayant comme conséquence la fin des tarifs réglementés de vente et une éventuelle perte de ses usagers, il a été décidé de créer une société, Énergies du Santerre, a actionnaire unique (Gazelec) afin de compenser la perte de ces usagers. A ce jour le pari a été gagné puisque Gazelec ne pouvant que perdre des usagers sur son territoire, en a perdu une cinquantaine compensée par les 5000 gagnés en dehors de son territoire historique par Énergies du Santerre toujours en progression.

Vous êtes l’un des acteurs majeurs du projet Vertpom (Véritable énERgie du Territoire Positif et Modulaire) pouvez-vous nous présenter ce projet et ses avantages dans les grandes lignes ?

La régie est dans l’obligation comme tout gestionnaire de réseaux en électricité et gaz, de mettre en place des compteurs communicants ayant également la possibilité d’intégrer différents calendriers tarifaires. Depuis 2004, la Régie a développé ce compteur communicant sur la ville de Péronne sous forme de laboratoire. La question que nous nous posions été « comment passer à une étape supérieure tout en développant une Maitrise de la demande d’énergie sur la ville en intégrant l’impact des énergies renouvelables mais également de réduire la facture d’énergie des Péronnais et que tout ceci, soit reproductible sur d’autres territoires ELD ou pas ».

Fort de ce constat et de cette expérience, nous avons avec nos partenaire, CIAC-IT et l’Université de Picardie Jules VERNE répondu à un appel à projet de l’Ademe dans lequel nos valeurs ont trouvé leur place. Je tiens à signaler que ce projet est le seul en France et en Europe, à être multi fluides, gaz électricité et eau.

C’est en mai 2017 que le premier ministre nous faisait parvenir un courrier autorisant ce projet devenu VERTPOM.

Lancé en octobre 2017 au niveau de votre commune, avez-vous un premier bilan ?

Vertpom a démarré auprès du public au travers d’un courrier envoyé à nos usagers les informant de ce projet mais également les sollicitant à participer activement au développement sur la ville du projet. Cette participation leur permet d’être actif dans le projet de la rédaction du site internet afin de faire connaitre leurs attentes mais également acteurs sur le terrain en tant que consommateurs.

Le retour fut positif puisqu’une centaine de personnes se sont présentée aux deux réunions publiques et 30 sont volontaires pour une participation active dans Vertpom.

Nous sommes aujourd’hui à plus de 2000 Ibox (Compteurs élec) de posées la Version 4 du logiciel Idems est en cours de migration et nous avons fait parvenir un premier questionnaire validé par les 30 acteurs / Ambassadeurs de Vertpom.

 

Quelles sont les perspectives de commercialisation de ce projet auprès des entreprises de distribution d’énergie ? Quel sera votre implication ?

Pour le moment je ne peux pas trop en dire sans l’accord du consortium et surtout du fait que nous sommes en concurrence avec d’autres projets.

Cependant je peux vous dire que des compteurs sont en tests dans un pays Européen pour la solution des compteurs communicants en électricité et ces derniers sont télé relevée par la Régie. Un second vient de signer notre accord de confidentialité pour la solution multi fluides, gaz, eau et électricité. Pour finir, des échanges sont en cours avec deux autres pays en dehors de l’Europe.

Notre implication dans cette commercialisation sera en fonction de la demande. En effet, fort d’une expérience dans le monde de l’énergie mais également des réseaux que nous exploitons, nous serons à même de répondre à toutes questions ou accompagnements sur ces sujets et je rappel, que ce soit :

  • Dans l’eau, du pompage au plan d’épandage,
  • En électricité des postes sources HTb à l’usager final basse tension
  • Ou en gaz, du réseau de transport à la moyenne et basse pression.

 

Par ailleurs, il ne faut pas oublier la partie commercialisation que nous assurons chez GAZELEC sur son territoire en ayant conservé nos tarifs verts et jaunes et ceci malgré l’ouverture du marché en France mais également de savoir que nous avons développé au travers d’Énergies Du Santerre qui a plus que doublé nos clients en dehors de notre territoire historique en proposant des contrats gaz et électricité partout en France.

A la veille des élections européennes, comment ce projet peut-il s’inscrire dans les objectifs d’efficacité énergétique à horizon 2020-2030 ?

Notre projet Vertpom est au cœur de l’efficacité énergétique voir plus.

Au cœur, car Vertpom intègre l’énergie, de sa production jusqu’au point de consommation, via une banque de l’énergie ainsi que différents algorithmes et en fonction de l’offre et de la demande. Vertpom intègre les usagers comme acteurs mais également via un site dédié et un seul accès pour toutes les énergies. Également, l’instrumentation de bâtiments publics énergivores mais aussi à énergie positives comme le siège de la Régie afin de connaitre les coutumes et les postes énergivores. Cette instrumentation sera présente sur les réseaux de distribution afin d’intégrer l’effet des énergies renouvelables dans la banque de l’énergies. Instrumentation qui sera aussi reproductible sur les réseaux des différents gestionnaires ce qui du coup, permet de s’affranchir de la participation du GRD moyennant finance ses données de mesures décalées dans le temps. Vertpom, c’est également 5 doctorants de l’Université de Picardie Jules VERNE dans l’énergie ou sociologues.

Plus, car en général il est abordé le problème des consommations d’électricité et de gaz et que l’eau, malgré le fait qu’elle devienne de plus en plus rare dans nos nappes, n’a pour moi pas encore sa place dans ces objectifs.

 

Pour télécharger l’article « VERTPOM® :
Pour des territoires à énergie positive modulaire, Multifluides – Décarbonés – Numérisés,

cliquez ICI.

 

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M. Jean-Paul BORONAT

Directeur Département TIS de CIAC INTERNATIONAL TECHNOLOGIES

VERTPOM : Bâtir des Territoires à Energie Positive

MULTI-FLUIDES, MULTI-ÉNERGIES, DÉCARBONÉS, NUMÉRISÉS

VERTPOM® acronyme de « Véritable énERgie du Territoire POsitif et Modulaire » a été lancé en juin 2017 avec le soutien du Programme d’Investissements d’Avenir opéré par l’ADEME. Ce process multi-fluides, multi-énergies développe de l’intelligence appliquée aux réseaux en optimisant les ressources afin d’obtenir l’indépendance énergétique du territoire.

VERTPOM® la véritable révolution des réseaux énergétiques

VERTPOM® est porté par un consortium qui développe et déploie un outil d’aide à la décision VERTPOM-BANK® appelé banque de l’énergie. Celle-ci maintiendra un bilan optimisé entre l’énergie disponible issue de la production (conventionnelle et ENR) au regard des utilisations (consommations et pertes), en liaison avec les moyens de stockage énergétique. C’est l’outil permettant à un territoire donné à devenir un territoire à énergie positive « TEPOS ».

La banque de l’énergie est articulée autour d’algorithmes de prédiction et de simulations des niveaux de production d’énergie, des consommations et des pertes sur les différents systèmes de distribution. Elle exploite une base commune de données (Le Big Data). L’utilisation de l’intelligence artificielle sera privilégiée (le machine learning, le deep learning).

En amont, le niveau d’énergie (positive ou négative) du territoire sera évalué. Puis la banque de l’énergie cherchera et simulera tous les scénarii possibles permettant d’améliorer le bilan production/utilisation, tout en identifiant les énergies renouvelables propres au territoire.

Les apports technologiques, une nécessité pour le territoire

Les réseaux énergétiques doivent être plus réactifs, flexibles, et ainsi favoriser les interactions entre les acteurs du marché. La BANQUE DE L’ENERGIE contribuera à ces objectifs en proposant différentes fonctionnalités :

  • Recueillir les données sur les réseaux grâce à des capteurs et dispositifs contrôlables à distance (IBox intelligentes multi fluides, capteurs), la MDE
  • Analyser dans un délai rapide l’état du réseau (électricité, eau, gaz)
  • Anticiper la production locale à partir des ENR et du stockage de l’énergie
  • Permettre le développement de services de maîtrise de l’énergie (MDE): en fournissant de l’information sur les consommations d’énergie et en permettant la gestion des usages
  • Optimiser la pointe de consommation et interagir intelligemment avec le consommateur final (consommateur)
  • Permettre le déploiement de nouveaux services : la borne de recharge intelligente pour Véhicule Electrique (VE) «BOOK & PLUG» qui transforme la contrainte en atout.
  • Contribuer à la mise en œuvre et au contrôle de nouvelles flexibilités : stockage, programmes de gestion de la pointe, gestion des puissances (production et demande), tarifs dynamiques, etc.
  • Donner de l’information aux clients, fournisseurs et autres acteurs du marché et assurer la sûreté et la stabilité du réseau

 

VERTPOM® associe les nouvelles technologies avancées de réseau d’information et de communication en respectant la protection des données (RGPD).

Le territoire, facilitateur de marché

Le territoire se trouve au carrefour des enjeux énergétiques, climatiques, économiques, environnementaux, sociaux et sociétaux.

L’augmentation du volume des informations multiplie les opportunités de leur utilisation, avec la nécessité de développer des solutions techniques nouvelles pour les gérer, tout en garantissant leur sécurité (cyber sécurité) et la vie privée des consommateurs.

Demain, le rôle fondamental et les responsabilités vis-à-vis de la gestion des données seront essentiellement : être un facilitateur de marché, permettre l’accès au réseau et le raccordement de manière transparente et non-discriminatoire, assurer la sécurité de la fourniture et la qualité de service.

Les étapes et l’approche du process VERTPOM® sont illustrées de manière synthétique par le schéma suivant :

 


Le territoire : vitrine export

VERTPOM® constitue une offre globale modulable, composée d’ensembles technico-économique allant de la maîtrise de l’énergie à l’outil de suivi des usagers, en passant par la cyber-sécurité, le stockage évolutif, l’efficacité énergétique des infrastructures publiques…

Elle est adaptée au marché des GRD (gestionnaires de réseau de distribution) français et internationaux. Sont ciblés en particulier l’Europe et les pays du MENA.

GAZELEC, L’UNIVERSITE DE PICARDIE JULES VERNE, les villes de PERONNE et SAINT QUENTIN dans les Hauts de France sont la vitrine du savoir-faire français pour l’international.

 

LE CONSORTIUM VERTPOM®

Au sein du consortium, VERTPOM® est piloté par : CIAC INTERNATIONAL TECHNOLOGIES, JEI (Jeune Entreprise Innovante) spécialiste des technologies de l’énergie et de la communication, développeur du concept GO-IDems® la solution Smart Grid multi-fluides « clés en main ».

LES PARTENAIRES :

GAZELEC DE PÉRONNE Gestionnaire du Réseau de Distribution multi-fluides (électricité, gaz et eau)

L’UNIVERSITÉ DE PICARDIE JULES VERNE

Les villes de PERONNE et de SAINT QUENTIN dans les Hauts de France

 

GAZELEC de PERONNE distribue et gère sur son territoire, ses usagers et clients y compris 1400 points d’éclairage public, à partir :

  • d’un branchement sur le réseau de GRT gaz (64 bars),
  • de deux postes sources propriétaire de 63 kV, (1 pour le soutirage et 1 pour l’injection des ENR)
  • d’une centrale de production de 4,5 MW gaz dispatchable,
  • de 150kWc photovoltaïque en nom propre
  • de 250 kWc photovoltaïque en additionnel sur la ville
  • de 20,5 Mégawatt Eolien.

 

L’UNIVERSITÉ DE PICARDIE JULES VERNE engage cinq laboratoires spécialisés :

  • Laboratoire des Technologies Innovantes (LTI, EA 3899)
  • Laboratoire Amiénois de Mathématiques Fondamentales et Appliquées (LAMFA, UMR 7352 CNRS)
  • Modélisation, Information & Systèmes (MIS, EA 4290)
  • Centre Universitaire de Recherches sur l’Action Publique et le Politique (CURAPP, UMR 7319 CNRS)
  • Centre de Recherches en Psychologie, Cognition, Psychisme et Organisations (CRPCPO, EA 7273)

 

CONTACTS: vertpom@ciac-it.com et info@ciac-it.com

CIAC IT et tous les partenaires du consortium VERTPOM, seront présents au salon « European Utility Week » (Pavillon France), qui aura lieu à Vienne en Autriche, du 6 au 8 Novembre 2018.

 

Cliquez sur l’image pour télécharger le Flyer du Salon VertPom

 

Cliquez sur l’image pour télécharger la fiche de l’ADEME

 

 

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BATIMENTS

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M. Bendt BENDTSEN

de la Commission parlementaire de l’Industrie, de la Recherche et de l’énergie (ITRE), Rapporteur pour la révision de la directive sur les bâtiments en matière de performance énergétique

Pourquoi les bâtiments européens détiennent la clé d’une Europe efficace en matière d’énergie ?

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M. Thierry REPENTIN

Président du Conseil Supérieur de la construction et de l’efficacité énergetique

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ÉNERGIE RENOUVELABLES

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M. Jean-Louis BAL

Président du Syndicat des énergies renouvelables

Les énergies renouvelables doivent être au cœur de nos politiques climatiques

L’utilisation rationnelle de l’énergie et le recours accru aux énergies issues de sources non fossiles sont deux atouts majeurs de toute politique destinée à réduire les émissions de gaz à effet de serre liées aux activités humaines, contribuant ainsi à nos politiques climatiques.

 

Pourquoi, comme cela est dit souvent, l’énergie constitue-t-elle l’un des paramètres clés de toute politique climatique ?

Jean-Louis Bal. L’essentiel des gaz à effet de serre, responsables du changement climatique, sont émis par les énergies fossiles. Il est donc essentiel, si nous souhaitons d’ici à la fin du siècle contenir le réchauffement climatique à une progression de deux degrés, de réduire drastiquement la part des énergies fossiles dans le bouquet énergétique mondial. Compte tenu de leur maturité, de leur compétitivité et de leur diversité, les énergies renouvelables sont désormais à même de se substituer, dans de très nombreux pays, aux énergies fossiles.

Les travaux de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), réalisés il y a quatre ans, démontraient que les énergies renouvelables pourraient contribuer à hauteur d’au moins 25% à la réduction des émissions de GES d’ici la fin du siècle. Si l’on refaisait l’exercice aujourd’hui, ce pourcentage serait encore supérieur, compte tenu des progrès importants réalisés ces quatre dernières années par le solaire photovoltaïque et l’éolien, considérés aujourd’hui comme deux énergies parmi les plus compétitives avec l’hydroélectricité. Historiquement, les énergies renouvelables ont émergé et se sont développées dans les pays de l’OCDE où elles bénéficiaient de soutiens publics. A présent, les pays émergents ont pris le relais. Chine, Inde, Afrique du Sud, Brésil… ont des besoins importants en énergie et, en particulier, en électricité, liés à leur croissance ; ils investissent notamment dans l’hydroélectricité, l’éolien et le solaire photovoltaïque, contribuant activement au développement de ces marchés. Le secteur des énergies renouvelables emploie 7,7 millions de personnes dans le monde.

En France, il représente 100 000 emplois et le double demain, si notre pays se met en ordre de marche pour atteindre l’objectif de 23% d’énergies renouvelables qu’il s’est fixé pour 2020.

Vous l’avez souligné à différentes reprises, la France aura du mal à atteindre les objectifs européens à horizons 2020 en matière d’énergies renouvelables ; comment expliquer ce retard ?

J-L. B. L’Union européenne a pour objectif de satisfaire 20% de sa consommation finale d’énergie par les énergies renouvelables à l’horizon 2020. Cette ambition représente 23% pour la France. Même si nous avons dépassé la barre des 14%, l’objectif de 23% sera difficile à atteindre d’ici 2020. Pourquoi une telle situation ? Plusieurs raisons : l’une d’elles réside dans l’encadrement administratif applicable notamment à l’énergie éolienne. Aujourd’hui, il faut en moyenne 7 à 8 ans pour mener à bien l’installation d’un parc éolien, quand il en faut 4 en Allemagne. Le constat est identique pour l’hydroélectricité et la méthanisation. Par ailleurs, en France, différentes filières des énergies renouvelables ont souffert de brusques changements. Ainsi, si les conditions de développement du solaire photovoltaïque étaient réunies avant 2010, l’année 2011 a donné un coup d’arrêt à la filière. Après avoir baissé les tarifs d’achat de l’électricité, le Gouvernement a décidé que seules les installations sur bâtiments de moins de 100 kWc seraient concernées par des tarifs d’achat de l’électricité par EDF, celles de plus de 100 kWc et les centrales au sol étant soumises à appels d’offres. Ceux-ci ont été très irréguliers ces dernières années et portaient sur des volumes insuffisants.
En revanche, certains dispositifs, comme le Fonds chaleur géré par l’ADEME, dont bénéficie la production de chaleur par biomasse depuis 2009, remplissent bien leur objectif. De 2009 à 2014, 1,2 milliard d’euros ont ainsi été apportés aux projets développés dans le domaine et ont permis de substituer aux énergies fossiles 1,5 million de tonnes équivalent pétrole, principalement à partir de bois énergie et de géothermie. Le mécanisme fonctionne bien, mais il est nécessaire d’augmenter ce coup de pouce de l’Etat, comme l’a décidé Ségolène Royal, Ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie. Pour ce qui concerne le bois énergie, il faut également améliorer l’approvisionnement en bois. Si nous avons en France, avec la troisième forêt d’Europe, une ressource importante, encore faut-il aider la filière forestière à se structurer. Et nous sommes heureux que, depuis cette année, une partie du Fonds chaleur soit dédiée à cette structuration ; l’appel à projets lancé par l’ADEME sur ce sujet a rencontré un large écho. C’est un signe positif.

Qu’attendent les professionnels du secteur des énergies renouvelables de la COP 21 ?

J-L. B. En décembre prochain, si les 195 pays membres de l’ONU arrivent à se mettre d’accord sur les objectifs à atteindre, pour qu’une telle résolution – limiter à 2° le réchauffement climatique – porte ses fruits, encore faudra-t-il dans la pratique donner un prix au carbone. Cela permettra de changer les comportements économiques et de privilégier les meilleures utilisations de l’énergie et de développer davantage encore les énergies renouvelables.

La France aura du mal à atteindre ses objectifs 2020 en matière d’énergies renouvelables. Cela veut-il dire qu’elle n’atteindra pas l’objectif européen de 27% à horizon 2030 ?

Un document majeur de réponse à cette question est la loi pour la transition énergétique et la croissance verte, dont l’adoption définitive doit intervenir très prochainement ; les mesures qu’elle contient rendent réaliste l’objectif de passer à 32% d’énergies renouvelables dans notre mix énergétique. Il faut pour cela que soit mis en place un cadre juridique, fiscal et réglementaire favorable. Nous étudierons avec attention les documents qui préciseront le contenu de la loi. L’enjeu est de parvenir à une programmation pluriannuelle de l’énergie, avec une approche spécifique pour chaque filière à horizon 2023, avec possibilité de révision en 2018, et affectation des moyens publics à travers des dispositifs tels que le Fonds chaleur, le crédit d’impôt ou la CSPE.

Au printemps, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) a réalisé une étude sur un bouquet électrique intégralement composé de ressources « vertes » à l’horizon 2050. Quelles sont les données à considérer sur ce sujet ?

En France, le gisement physique le permet, qu’il s’agisse d’énergie éolienne ou photovoltaïque. Au-delà, il faut aussi équilibrer le système électrique minute par minute, ce qui représente un enjeu important, compte tenu du caractère variable des énergies renouvelables.

Les réponses pour y parvenir se trouvent dans le stockage de l’énergie et ce que l’on nomme les « smart grids ». L’étude de l’ADEME à laquelle le SER, comme d’autres acteurs du secteur, a été associé, n’est pas prédictive, dans la mesure où elle ne fixe pas de scénarios. Or, la programmation est importante. Par exemple, les Schémas régionaux climat air énergie créés par les lois Grenelle et copilotés par le Préfet de région et le Président du Conseil régional, déclinent aux échelles régionales une partie de la législation européenne sur le climat et l’énergie, avec des objectifs à la fois quantitatifs et qualitatifs. Ils permettent au gestionnaire chargé du transport de l’électricité, RTE, de programmer le raccordement au réseau des sources de production d’énergie renouvelable et d’éviter la saturation du réseau.

Les territoires à énergie positive prévus dans la loi pour la transition énergétique et la croissance verte sont-ils un dispositif intéressant ? Comment les analyser ?

J-L. B. Il s’agit, en effet, d’un dispositif intéressant, qui bénéficiera notamment du Fonds chaleur. Mais il ne s’agit pas de produire localement de l’énergie en visant l’autonomie ou l’autarcie de quartiers, villes ou territoires, dans ce domaine. Une grande partie du gisement des énergies renouvelables se trouve en zone rurale. Or, c’est dans les villes et les zones urbaines denses que les besoins en énergie sont les plus importants. Il faudra donc mutualiser la ressource, en renvoyant sur le réseau général l’électricité produite.

 

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PILE A COMBUSTIBLE ET ÉNERGIE HYDROGÉNE

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La filière hydrogène-piles à combustible

à l’appui de la transition énergétique pour les villes et les régions

Depuis dix ans l’entreprise conjointe sur les piles à combustible et l’hydrogène (FCH JU), un partenariat européen public-privé entre l’industrie, la recherche scientifique et la Commission européenne, a mené des innovations dans le champ de la technologie des piles à combustible et de l’hydrogène. Au vu de ses applications variées, allant du transport propre au stockage de l’énergie, le développement de l’hydrogène « vert », produit grâce aux énergies renouvelables breprésente un potentiel énorme pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre. L’hydrogène pourrait devenir un élément clef de la stratégie de décarbonisation des collectivités locales et régionales.

 

 

La mobilité hydrogène
Le secteur du transport est dépendant du pétrole pour plus de 94 % de ses besoins énergétiques. De plus, il est le seul secteur important pour lequel le niveau d’émissions d’aujourd’hui est bien au-dessus du niveau de 1990. La décarbonatation du transport représente donc un énorme défi d’actualité. C’est pourquoi, le transport à faibles émissions de carbone, grâce à l’hydrogène, est abordé par plusieurs des projets financés par le FCH JU, dont H2ME, une démonstration ambitieuse à échelle européenne de la fiabilité des véhicules à hydrogènes sur le terrain.

Cofinancé par le FCH JU (€ 67 millions sur € 167 millions au total) via le programme cadre de recherche et innovation H2020, le projet H2ME apporte les avantages de l’hydrogène aux citoyens en ajoutant 49 nouvelles stations à hydrogène à travers dix pays. Dans le cadre du projet, plus de 1400 véhicules électriques (voitures de tourisme et camionnettes) fonctionnant grâce à une pile à hydrogène seront mis en route Les véhicules à pile à combustible possèdent une autonomie et une vitesse de recharge comparable aux voitures à moteur à combustion interne, avec les avantages d’une réduction de pollution atmosphérique et de bruit.

La coordinatrice du projet H2ME, Lisa Ruf, considère les régions et les villes comme les acteurs principaux des investissements de la filière hydrogène : « Les autorités locales et régionales, s’engagent et montrent leur volonté à soutenir le déploiement de la mobilité hydrogène: non seulement sur le plan financier, mais aussi en mettant en place une stratégie locale/régionale et une plateforme d’échange entre les acteurs locaux. »

 

Déploiement des véhicules à pile à hydrogène et stations à hydrogène

 

Le potentiel de l’hydrogène vert
L’utilisation de l’hydrogène conventionnel comme carburant dans les voitures diminue déjà de 20 % les émissions de gaz à effet de serre par rapport aux véhicules à moteur à combustion interne. Cependant, l’utilisation de l’hydrogène « vert » produit des énergies renouvelables, entraîne un transport sans émissions. En plus, l’hydrogène vert offre une solution de stockage pour les surplus d’électricité produit par les sources d’énergies renouvelables intermittentes (solaire, éolienne).

Plus on produit d’énergie renouvelable, plus la demande du marché pour le stockage énergétique s’accroît. Le FCH JU a déjà commencé à affecter des ressources importantes à l’amélioration du processus d’électrolyse, qui sert à produire l’hydrogène vert. Trente des 43 projets du FCH JU dédiés à la production de l’hydrogène soutiennent le développement d’électrolyseurs pour des applications énergétiques afin de maximiser l’énorme potentiel de l’hydrogène vert à décarboniser non seulement le secteur du transport, mais aussi les secteurs de l’industrie et du chauffage, et à contribuer ainsi au paquet législatif « Énergie propre » (UE, 2016) et ses objectifs en matière du stockage énergétique et d’intégration sectorielle.

 

Un système énergétique à base d’hydrogène dans les îles Orkney © BIG HIT

La transition énergétique en action: Royaume Uni, Belgique, Danemark, Italie

Afin d’exploiter les différentes applications de la technologie des piles à combustible et de l’hydrogène, le projet BIG HIT, cofinancé par leFCH JU (€ 5 millions sur € 7.25 millions) étudie la création d’un territoire à hydrogène dans les Iles Orkney reproductible ailleurs. En convertissant l’énergie excédentaire produite de sources renouvelables (marée et vagues) en hydrogène, qui servira au chauffage des bâtiments ainsi qu’à la recharge en hydrogène d’une dizaine de camionnettes, le projet démontrera pour la première fois un modèle entièrement intégré de la production, du stockage, du transport et de l’utilisation de l’hydrogène dans le cadre des systèmes énergétiques pour ces îles éloignées.

Un autre projet soutenu par le FCH JU et récemment arrivé à terme, Don Quichote, a testé la viabilité commerciale d’un système de stockage à hydrogène intégré avec une station de distribution en Belgique. L’hydrogène est produit par l’énergie solaire et éolienne, et sert à approvisionner des chariots de manutention dans un entrepôt/hypermarché ainsi que des voitures à hydrogène.

 

Système de stockage à hydrogène intégré avec une station de distribution © WaterstofNet VZW, 2018

 

Le projet HyBalance au Danemark (€ 8 millions du FCH JU sur € 15 millions au total) accélère le développement d’un réseau de transport propre en produisant de l’hydrogène par le biais de sources renouvelables, destiné à l’industrie légère et aux véhicules à pile à combustible. Le projet DEMOSOFC (€ 4,2 millions de la FCH JU sur € 5,9 millions au total) a testé une installation de biogaz à pile à combustible qui convertit le biogaz produit du traitement des eaux usées en électricité et en énergie thermique, ce qui a un potentiel de réplication énorme: le projet a estimé que 90 % des stations d’épuration des eaux usées en Europe – plus de 26.889 stations – pourrait utiliser la même technologie, produisant ainsi de la nouvelle énergie d’un sous-produit de l’épuration des eaux usées.

 

HyBalance: Unité produisant de l’hydrogène par le biais de sources renouvelables ©FCH JU

 

Le rôle des collectivités régionales et des villes
L’accord récent sur le règlement de la gouvernance de l’Union de l’énergie souligne le rôle des collectivités locales dans la transition énergétique, avec la contribution prévue des collectivités locales et régionales aux plans nationaux en matière d’énergie et de climat pour 2030.

Depuis 2017, le FCH JU travaille avec 90 collectivités locales et régionales, aux niveaux municipaux et régionaux, qui représentent ensemble environ un quart de la population européenne et du PIB. Pour promouvoir l’utilisation de la technologie des piles à combustible et de l’hydrogène par les collectivités locales et régionales, le FCH JU a créé une plateforme pour faciliter l’échange des dernières informations concernant la technologie hydrogène et elle a aussi effectué une étude qui prévoit un investissement de € 8 milliards par les secteurs privé et public dans les cinq années à venir dans des projets de déploiement des piles à combustible et de l’hydrogène.

La dernière étude de l’entreprise commune FCH : « Piles à combustible et Hydrogène au service de l’énergie verte dans les villes et régions d’Europe » démontre, entre autres, que :

  • Les régions et les villes européennes doivent agir dès maintenant pour atteindre leurs objectifs de réduction des émissions et améliorer la qualité de l’air local.
  • Investir dans la technologie des piles à combustible et de l’hydrogène est rentable pour les villes et les régions car il s’agit d’une solution mature, sûre et compétitive à zéro émission pour tous leurs besoins en énergie.
  • Les régions et les villes peuvent tirer profit d’investissements dans l’hydrogène et les piles à combustible non seulement en termes environnementaux, mais aussi en stimulant la croissance économique locale et en créant des lieux de vie, de travail et de visite attrayants.
  • L’initiative Régions et Villes offre une occasion unique de tirer parti des connaissances existantes, de tirer parti de l’aide au développement de projets et de l’assistance financière pour réaliser ses propres projets de déploiement de FCH.
  • Pour permettre la réalisation des plans de déploiement FCH envisagés des régions et des villes, un soutien continu sera nécessaire pour les projets individuels ainsi que pour la coalition dans son ensemble.

 

Représentants des régions ont signé le Mémorandum ©FCH JU

 

Pour en savoir davantage, découvrez l’initiative de la FCH JU pour les collectivités locales et régionales.

 

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Mme Michèle AZALBERT

Directrice Générale de ENGIE BU H2

Mme Michèle AZALBERT

ENGIE opère une mutation de son activité et veut être leader de l’efficacité énergétique et des ENR, quelle est sa stratégie, quels sont les secteurs visés et ses atouts pour réussir ?

ENGIE se positionne à l’avant-garde de la révolution énergétique pour accélérer l’avènement d’un système énergétique où l’énergie sera décentralisée, décarbonée et digitalisée et où les énergies renouvelables auront une place prédominante. Nous pensons que l’hydrogène renouvelable, produit par électrolyse de l’eau, peut accélérer le déploiement massif des énergies renouvelables intermittentes, parce qu’il permet de stocker les énergies renouvelables en grande quantité. Il permet de faire en sorte que le soleil brille la nuit. C’est le chainon manquant vers un système énergétique 100% décarboné.

La part des énergies renouvelables dans le mix énergétique mondial va continuer à augmenter. Les systèmes énergétiques reposeront davantage sur des sources d’énergie intermittentes : les chroniques de production de ces énergies sont variables, discontinues et non programmables. Par ailleurs, les zones les plus riches en ressources, dont il faudra maximiser le potentiel de production, seront parfois éloignées de bassins de consommation. Les systèmes énergétiques doivent être repensés pour assurer leur stabilité aux meilleurs coûts. Il s’agira d’être en capacité de stocker massivement l’énergie décarbonée (notamment pour couvrir les besoins saisonniers mais aussi pour fournir des solutions de flexibilité à des systèmes énergétiques de plus en plus instables) ainsi que de la transporter depuis les zones de production vers les bassins de consommation. A ce jour, les batteries électriques permettent de couvrir les besoins à court terme, mais comment couvrir les variations saisonnières ? comment utiliser l’énergie solaire produite l’été pour couvrir les besoins en hiver ? comment faire face à des situations où les renouvelables intermittents ne produisent pas pendant plusieurs jours. L’hydrogène renouvelable fait partie de la solution.

Au-delà du stockage, l’hydrogène est un vecteur énergétique polyvalent. Il peut être utilisé sous différentes formes. Il est utilisé en tant que gaz dans les procédés industriels, il peut également être injecté dans les réseaux de gaz. Il peut aussi être reconverti en électricité via des piles à combustibles, servir de carburant pour les véhicules, offrir des solutions (froid et chaud) pour les besoins thermiques des bâtiments.

L’avenir de l’énergie consiste pour ENGIE en un mix multi-énergies renouvelables (biogaz, solaire, éolien, hydraulique …) rendu possible grâce à l’hydrogène renouvelable, qui permet :

  • de stocker l’énergie et de la restituer (sous forme de gaz ou d’électricité) quand les renouvelables ne produisent pas (l’hydrogène offrant des solutions de stockage longue durée, là où les batteries électriques répondent à des besoins de stockage de courte durée).
  • de développer une mobilité plus durable, zéro-émission (100% sans particules ni CO2) en complément de la mobilité tout électrique, en particulier pour les usages intensifs, les longues distances ou les véhicules lourds (bus, taxis, charriots, trains, etc.), où le temps de recharge des véhicules et leur autonomie comptent.
  • de décarboner les usages des industriels ayant besoin de l’hydrogène dans leurs process (engrais, raffinerie, chimie, …). Nous consommons aujourd’hui de l’ordre de 60 millions de tonnes par an d’hydrogène dans le monde. Cet hydrogène est essentiellement produit par vaporeformage de gaz. Ce processus génère environ 10 kg de CO2 pour 1 kg d’hydrogène produit.

 

L’hydrogène renouvelable permet donc de décarboner l’ensemble des segments qui contribuent aux émissions de gaz à effet de serre : la production d’électricité, les transports, ainsi que les processus industriels.

D’après une étude réalisée par Mc Kinsey à la demande de l’Hydrogen Council, la taille du marché de l’hydrogène devrait être multipliée par 10 d’ici 2050. A cet horizon l’hydrogène devrait représenter de l’ordre de 20% de la demande finale en énergie. Il devrait contribuer à réduire de 6 Gt les émissions de CO2. L’hydrogène contribuera de manière importante à atteindre les objectifs de l’accord de Paris, à savoir maintenir le réchauffement climatique sous la barre des 2°C.

 

Vous dirigez la BU Hydrogène d’ENGIE depuis quelques mois. Pouvez-vous nous présenter votre Direction, sa structure, son terrain de jeux, ses missions et compétences ?

Nous avons l’ambition d’être un acteur clé dans les énergies renouvelables. Depuis plus de 20 ans, ENGIE effectue des recherches dans le domaine de l’hydrogène. Nous avons déjà développé plusieurs démonstrateurs et avons plusieurs projets en développement dans le groupe sur l’ensemble de la chaine de valeur hydrogène.

Nous avons inauguré à Rungis la plus importante flotte utilitaire hydrogène en France et une station multi-carburants alternatifs, pour permettre entre autre le ravitaillement de Kangoo hybrides électrique/hydrogène développées par la société Symbio dont nous sommes actionnaires aux côtés de Michelin.

Le projet GRHYD à Dunkerque teste la production d’hydrogène à partir d’électricité renouvelable et son injection dans le réseau de distribution de gaz naturel et la production d’hythane (mélange d’hydrogène et de gaz naturel) pour les bus GNV de la Communauté Urbaine.

En ce qui concerne l’accès à une autonomie énergétique, l’Île de Semakau au large de Singapour, est devenue un laboratoire à taille réelle pour le déploiement d’un réseau énergétique autonome, une microgrille multi-énergies. Il s’agit là du développement du plus grand démonstrateur de microgrille au monde par sa production d’hydrogène par électrolyse de l’eau, par son stockage d’énergie hybride avec batteries et hydrogène et par sa production d’énergie par pile à combustible et poste de ravitaillement en H2 pour la mobilité.

C’est cette conviction qui nous a amené il y a quelques mois à créer une business unit à vocation mondiale dédiée à l’hydrogène renouvelable. ENGIE a en effet l’ambition de devenir un acteur majeur de l’hydrogène renouvelable, présent à l’international et sur toute la chaîne de valeur. Nous nous appuyons pour cela sur les expertises et les compétences de toutes les équipes du Groupe. La vocation de cette entité nouvellement créée (BU) est de développer des projets à grande échelle avec des partenaires.

Nous ciblons en priorité les zones à fort potentiel renouvelable, où le groupe bénéficie déjà d’un ancrage local fort. Nous procédons par étape en développant nos projets de grande taille par phase afin de permettre d’intégrer les meilleures évolutions technologiques et de design au fil de l’eau, au meilleur coût. Cette nouvelle BU fonctionne en mode start up, sur un schéma intrapreneurial en mode agile.

 

Quels sont les niveaux de performance, de stockage et de diversité d’utilisation de cette énergie ? quels sont les enjeux d’une production verte ?

Je pense que les enjeux techniques sont de 3 ordres : adresser le design d’installation qui doit combiner plusieurs briques élémentaires (renouvelable, électrolyse, stockage, transport) en les optimisant, continuer à accroitre les performances des équipements sur toute la chaine de production. Enfin l’industrialisation des technologies, dont les électrolyseurs, qui aujourd’hui sont fabriqués en petite quantité.

Par ailleurs, les développements des technologies sur le stockage de l’hydrogène sont clefs pour développer massivement l’hydrogène. L’hydrogène peut être stocké comprimé, sous forme liquide ou être combiné à des éléments captant l’hydrogène comme les hydrures ou des composés organiques. Les travaux et développements sont nombreux et très prometteurs. Ils permettront de transport de l’hydrogène sur de longue distance (entre pays) et de le stocker massivement pour réguler les problématiques d’inter-saisonnalité énergétiques.

Cependant cette filière n’est pas, pour le moment, totalement compétitive par rapport aux solutions fortement émettrices de CO2. Il faut arriver à baisser les coûts de production de l’hydrogène par électrolyse et les coûts de stockage afin de le rendre compétitif. Cela passe par le développement de solutions à grande échelle. La taille compte pour faire baisser les coûts de production.

Cela devrait aussi passer par la mise en place de partenariats privés et publics innovants. La filière a besoin d’être accompagnée dans ses premières années. Il y a peu de dispositifs en place pour accélérer le développement de la production de l’hydrogène renouvelable. A noter cependant l’exemple de la Californie qui s’est engagée dans un plan de neutralité carbone ambitieux visant à atteindre 100% d’électricité renouvelable d’ici 2045. La Californie encourageait déjà la conversion des véhicules à l’hydrogène, désormais elle soutient aussi l’hydrogène renouvelable en tant que solution de stockage (via des financements et subventions).

 

Vous faites le pari, afin de pérenniser le développement de l’hydrogène, d’assurer tous les maillons de la chaîne : de la production jusqu’à la distribution-commercialisation. Comment relever un tel défi ?

ENGIE est leader sur les énergies renouvelables en France, nous disposons de compétences sur l’ensemble des chaines de valeur gaz et électricité (production, stockage, transport, distribution). L’hydrogène renouvelable suppose de savoir travailler sur l’électricité, le gaz et le stockage et nous savons faire tout cela.

Toutefois, pour développer davantage les marchés de l’hydrogène nous devons faire baisser les coûts de production pour améliorer la compétitivité de ce vecteur énergétique, notamment en industrialisant la fabrication d’équipement comme les électrolyseurs (au cœur de la chaîne de l’hydrogène) de taille de plus en plus importante. Ceci, à l’image de la production d’énergie solaire, dont les coûts ont baissé de 80% en 10 ans.

 

Le Japon annonce des ‘’J.O. de 2020 à l’hydrogène’’, quel doit être le positionnement de la France et de l’Europe face à l’hydrogène ?

Le Japon a en effet annoncé qu’il utiliserait les Jeux Olympiques comme une opportunité unique de faire avancer, promouvoir l’utilisation de l’hydrogène. Paris 2024 pourra capitaliser sur l’expérience Japonaise, tout comme Los Angeles en 2028 capitalisera sur les expériences précédentes. L’idée est même d’aller plus loin à chaque fois.

Paris 2024 proposera les Jeux les plus durables de l’histoire, une offre résolument durable et responsable en ligne avec l’Accord de Paris et où l’hydrogène renouvelable aura toute sa place dans le dispositif. D’ailleurs, il faut noter qu’ENGIE a été partenaire de la candidature de Paris pour l’organisation de ces JO, partenariat formalisé autour de la thématique d’expression « Partageons la révolution énergétique », une thématique dans la droite ligne de l’engagement d’ENGIE au service de la transition énergétique.

 

A la veille des élections européennes, dans un contexte de révolution énergétique et afin d’adresser un message aux citoyens, quelles peuvent être les débouchés domestiques de l’utilisation de l’hydrogène ?

Plus d’un milliard de personnes dans le monde n’ont pas accès à l’électricité, 2,3 milliards de personnes n’ont pas accès à l’énergie. Sans énergie, la santé, l’éducation, la sécurité alimentaire, le développement économique, la mobilité et l’emploi ne peuvent être pleinement mis en œuvre. L’approvisionnement en énergie renouvelable grâce à l’hydrogène permettrait de réduire ces disparités et donnerait à toutes ces régions accès à l’essentiel de la vie.

En matière de mobilité, l’hydrogène renouvelable a un rôle à jouer. Nos systèmes de transport sont dépendants du pétrole à 95 % et le secteur est responsable de 23 % des émissions de CO2 dans le monde. Avec la croissance de l’urbanisation d’ici à 2050, 2/3 d’entre nous habiterons en ville, le transport en voiture sera multiplié par 2. Nous pouvons concevoir des solutions de mobilité vertes répondant aux évolutions des modes d’usage et qui sont zéro-émissions (ni polluant, ni bruit).

Au final l’hydrogène renouvelable permettra de développer des systèmes énergétiques décarbonés contribuant au développement des territoires, des économies circulaires locales bénéficiant aux communautés locales : on apporte de l’énergie, de l’eau (par dessalement d’eau de mer), de l’emploi. Les énergies renouvelables sont un bien commun et l’innovation technologique permet un progrès plus harmonieux.

 

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M. Patrick CHILD

Directeur Général Adjoint pour la Recherche et l’Innovation, Commission européenne

Collaborer avec les PME pour fabriquer des piles à combustible et faire de l’hydrogène une réalité quotidienne.

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M. Tudor CONSTANTINESCU

Conseiller principal du directeur général de l’énergie à la Commission européenne.

L’électricité renouvelable peut soutenir la dé-carbonisation non seulement dans le secteur de l’énergie, mais aussi à travers l’intégration sectorielle d’autres industries à forte intensité de carbone, telles que le raffinage. L’hydrogène vert est un facteur clé de ce processus et contribue aux objectifs de l’Union de l’énergie.

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M. Hérald RUIJTERS

Directeur Investissement, Transport innovant et durable à la Commission européenne

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STOCKAGE DE L’ENERGIE – FLEXIBILITE ET PILOTAGE

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Mme Eva CHAMIZO LLATAS

Présidente de l'Association Européenne pour le Stockage de l'Energie (EASE)

Le déploiement du stockage de l’énergie est un instrument indispensable pour améliorer la flexibilité et fournir des services au système énergétique conformément à la politique énergétique et climatique de l’UE.

 

Parlez-nous un peu d’EASE, sa mission et ses compétences, ses membres et ce qu’ils représentent?

L’Association Européenne pour le Stockage de l’Energie (EASE) est la principale association soutenue par des membres représentant des organisations actives sur l’ensemble de la chaîne de valeur du stockage de l’énergie. EASE prend en charge le déploiement du stockage de l’énergie pour soutenir la transition rentable vers un système énergétique résilient, à faible teneur en carbone et sécurisé.

EASE compte près de 40 membres y compris des services publics, des fournisseurs de technologies, des instituts de recherche, des exploitants de systèmes de distribution et des gestionnaires de réseau de transport. Ensemble, les membres d’EASE possèdent une expertise significative dans toutes les principales technologies et applications de stockage. Cela nous permet de générer de nouvelles idées et recommandations politiques essentielles à la création d’un cadre réglementaire favorable au stockage.

Chez EASE, nous soutenons toutes les technologies de stockage d’énergie, chacune pouvant jouer un rôle important dans le système énergétique. Les dispositifs de stockage de courte durée tels que les volants d’inertie et les batteries peuvent réagir en quelques millisecondes à des déséquilibres alors que les solutions de plus longue durée, comme l’hydroélectricité pompée, le stockage thermique ou même les futures options technologiques telles que le stockage de l’hydrogène, peuvent offrir un stockage hebdomadaire, mensuel ou même saisonnier. Notre mission est de veiller à ce que toutes les technologies puissent être concurrentielles sur un pied d’égalité, afin de renforcer les arguments commerciaux en matière de stockage et de plaider en faveur d’un financement accru de la R&D.

 

Quels sont les grands enjeux européens en termes de stockage d’énergie? La manière dont le stockage est défini a-t-elle un impact significatif?

Étant donné que le stockage est un acteur relativement nouveau dans le système énergétique, le cadre réglementaire et politique existant n’est pas propice à bien des égards au déploiement du stockage. Le principal défi réside dans l’incertitude juridique concernant le rôle du stockage dans le système énergétique : dans certains États membres, il est considéré à la fois comme un actif de production et de consommation dépendant de son mode de fonctionnement. Cela conduit à ce que les dispositifs de stockage d’énergie dans certains États membres soient soumis à des grilles doubles de frais et redevances.

De plus, on se demande toujours si le stockage peut être détenu et exploité par les gestionnaires de réseau de distribution et de transport (GRT, GRD) pour les besoins de l’exploitation du réseau. L’absence d’approvisionnement fondé sur le marché et l’absence de contrats à long terme pour les systèmes et les services auxiliaires entravent également la sécurité des investissements. Par exemple, la propriété des batteries par les GRD après autorisation de l’ARN peut améliorer la gestion efficace des congestions et remplacer ou retarder les investissements dans la consolidation du réseau.

Une définition correcte du stockage est également nécessaire. Le stockage d’énergie peut avoir des interfaces intersectorielles, telles que l’électricité « in » et la chaleur ou le gaz « out » qui peuvent être considérées dans certains cas comme du stockage d’énergie et dans d’autres cas comme une utilisation finale de l’énergie. La définition devrait être aussi exhaustive que possible pour tous les types et applications de stockage d’énergie qui complètent les technologies et les utilisations traditionnelles, telles que le stockage hydraulique par pompage ou les batteries, afin de faciliter le développement de technologies efficaces et réalisables.

Du point de vue de la recherche et de l’innovation, le principal défi pour toutes les technologies de stockage d’énergie est de réduire les coûts et d’améliorer l’efficacité. Il est nécessaire de développer davantage les différents services et applications que le stockage peut fournir, et d’explorer les moyens de combiner et de monétiser ces services.

La Commission Européenne, le Parlement et les États membres sont en train de finaliser le paquet « Énergie propre pour tous les Européens », qui abordera bon nombre des points ci-dessus et aura donc un impact significatif sur le secteur du stockage.

 

Quel est l’impact du stockage d’énergie sur l’environnement ?

La transition vers un système énergétique à faible teneur en carbone est impossible sans des actifs fermes et flexibles qui permettent d’adapter la production de sources d’énergie renouvelables (SER) à la consommation d’énergie. Le stockage de l’énergie est une technologie clé, car il peut fournir des services de flexibilité à tous les niveaux du réseau électrique, permettant ainsi aux réseaux de transport et de distribution de fonctionner plus efficacement et de reporter les investissements potentiellement coûteux. Le stockage peut fournir des imprévus lors des événements d’interruption de l’approvisionnement, réduisant ainsi l’impact sur les clients. Le stockage peut également favoriser la décarbonisation des secteurs à forte intensité de combustibles fossiles tels que le transport, le chauffage et le refroidissement.

Dans l’ensemble, le stockage peut avoir un impact positif important sur l’environnement, et l’industrie du stockage s’est engagée à améliorer encore son empreinte. Par exemple, des efforts de R&D sont en cours pour améliorer la durabilité des technologies de stockage, comme en recyclant les matériaux de stockage des batteries.

 

Quelles sont les conditions nécessaires pour permettre des investissements dans le stockage de l’énergie et quel type de modèle d’entreprise convient-il ?

Nous voyons déjà des modèles commerciaux viables pour le stockage en Europe, par exemple sur les îles. Avec des réductions de coûts rapides et des développements significatifs dans différentes technologies, nous nous attendons à ce que l’analyse de cas devienne de plus en plus favorable même si plusieurs obstacles subsistent.
Un cadre réglementaire clair et stable qui reconnaît le stockage comme élément clé du système énergétique est fondamental pour accroître la confiance des investisseurs. Il n’y aura pas de sécurité des investissements sans clarté réglementaire sur les contrats à long terme pour les services système et auxiliaires fournis par le stockage. Une analyse de rentabilité robuste dépend souvent de la capacité à « empiler » plusieurs services différents sur un seul périphérique de stockage. La réglementation devrait donc favoriser la localisation des dispositifs de stockage où la plus grande valeur est créée et où davantage de services sont fournis, généralement plus proches des nœuds demandés d’électricité. Ces services peuvent parfois être monétisés et soumissionnés sur le marché et, dans d’autres cas, une réglementation de la rémunération basée sur les coûts pourrait être la meilleure solution. Les obstacles inefficaces à l’entrée de nouveaux acteurs et de nouvelles technologies devraient être réduits.

 

Quels sont vos objectifs pour la prochaine Conférence Mondiale sur le Stockage de l’Energie?

Cette année, nous sommes fiers d’organiser la troisième édition de la Conférence Mondiale sur le Stockage de l’Energie en collaboration avec le Centre Commun de Recherche de la Commission Européenne. Nous souhaitons accueillir plus de 300 délégués, 15 exposants et plus de 50 conférenciers à Bruxelles afin de découvrir les principaux moteurs et défis du secteur du stockage de l’énergie.

Nous visons à aider les participants à découvrir la prochaine technologie révolutionnaire en matière de stockage d’énergie et à en apprendre davantage sur la recherche de pointe. Les participants auront la chance de nouer des contacts avec les décideurs politiques et les régulateurs de l’UE, ainsi qu’avec les plus grands experts du stockage. Ils apprendront à surmonter les obstacles réglementaires et à définir le futur cadre juridique du stockage de l’énergie. En outre, nous présenterons des analyses de rentabilisation réplicables et réussies du stockage pour le monde entier. Les participants peuvent en apprendre davantage sur le financement et la maximisation des revenus de leurs projets de stockage et en savoir plus sur les raisons qui sous-tendent les décisions des acteurs privés d’investir.

Cet événement de trois jours, qui se déroulera du 24 au 26 octobre 2018 à Bruxelles, constituera le forum idéal pour se familiariser avec les technologies, les politiques et les marchés du stockage de l’énergie ainsi que pour rencontrer des représentants du monde entier.

 

Quels sont vos espoirs et vos attentes pour le prochain Collège des Commissaires et le Parlement Européen nouvellement élu ?
Les décideurs politiques de l’UE reconnaissent de plus en plus l’immense valeur que le stockage peut apporter au système énergétique. En particulier, les derniers développements du paquet de propositions législatives « Énergie propre pour tous les Européens » constituent un grand pas dans la bonne direction pour le stockage.

Nous espérons que le Parlement Européen et le Collège des Commissaires nouvellement élus continueront sur cette lancée positive. Nous espérons qu’ils reconnaîtront le rôle central que le stockage peut jouer dans la réalisation des ambitieux objectifs de décarbonisation et de réduction d’énergie de l’UE. Il reste encore beaucoup à faire pour créer des conditions de concurrence égales pour toutes les technologies de stockage. Les mesures prises par les décideurs politiques de l’UE au cours des prochaines années – par exemple l’accroissement du financement de la recherche, du développement et du déploiement des technologies de stockage – pourraient avoir un impact considérable sur l’avenir du secteur du stockage.

Alors que nous définissons l’objectif fixé de l’UE sur la réduction des émissions de CO2 à l’horizon du milieu du siècle, il est clair que la réalisation de notre vision ambitieuse pour le futur système énergétique exigera un travail acharné, un engagement et une collaboration continue entre les décideurs, l’industrie et la société. Nous sommes sûrs que le nouveau Parlement et la nouvelle Commission seront prêts à relever le défi!

 

 

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Cap sur la transition énergétique et climatique

Une chance à saisir pour l’Europe et pour EDF

Vincent Dufour, Directeur des Affaires européennes (Crédits photo : @EDF)

Entretien avec Vincent Dufour, Directeur des Affaires Européennes d’EDF

EDF a salué le projet d’Union de l’Energie dès son lancement par la Commission Juncker. Vous êtes le premier électricien européen, premier producteur de renouvelables et premier opérateur nucléaire en Europe, vous y desservez chaque jour plus de 35 millions de clients … Alors que le renouvellement des institutions est proche, c’est l’heure du premier bilan : quel regard portez-vous sur l’avancée de ce projet phare de la Commission sortante et de manière plus générale, sur l’état d’avancement de la transition énergétique européenne ? 

A la veille de ce renouvellement institutionnel très important pour l’avenir de l’Europe, permettez-moi de souligner tout d’abord d’où nous venons.

L’Europe est depuis 60 ans un espace préservé de conflits majeurs, un foyer attractif pour les investissements étrangers, avec des politiques sociales plus généreuses que dans la plupart des autres régions du monde. C’est déjà beaucoup et ce n’est pas le fruit du hasard.

L’Europe que nous connaissons aujourd’hui s’est construite grâce aux efforts patients et résolus des générations précédentes en tant qu’espace de liberté, de sécurité, de compétitivité et de solidarité. Le résultat est sous nos yeux, sans doute encore très imparfait, mais l’image renvoyée est celle d’une construction politique sans équivalent qui s’appuie sur ces quatre dimensions essentielles pour faire face aux désordres du monde. C’est particulièrement vrai dans le domaine de l’énergie et du climat où ces quatre dimensions sont des repères essentiels pour nous guider vers une transition réussie et responsable.

Ces repères ont inspiré le projet d’Union de l’Energie proposé par la Commission Juncker, qui a donné un nom et une orientation clairement décarbonée à la transition énergétique européenne. Une voie a commencé à être tracée mais nous n’avons pour l’instant fait qu’une petite partie du chemin

Considérons le chemin parcouru tout d’abord :

–  L’Europe est un espace où les échanges d’énergie entre Etats membres n’ont cessé de croître de manière continue depuis vingt ans, dotée d’un marché de l’énergie de plus en plus intégré où la coopération régionale et les interconnexions progressent en dépit de situations nationales très disparates. Le réseau électrique européen est aujourd’hui le plus interconnecté du monde avec 341 lignes transfrontalières qui dépasse même les frontières intérieures de l’Union pour relier 34 pays entre eux. Et la résilience du système électrique européen sort renforcée grâce aux mesures de préparation aux risques contenues dans le paquet énergie propre : l’Europe pourra compter sur des dispositifs robustes de solidarité d’urgence lui permettant de mieux faire face à des aléas majeurs ainsi qu’au risque de pénurie d’approvisionnement.

 

– Depuis plus de 15 ans, avec le lancement du marché européen de quotas carbone, l’Europe assume aussi un rôle essentiel d’éclaireur et d’aiguillon mondial dans la lutte contre le réchauffement climatique. Environ 11.000 centrales électriques et sites industriels européens très émetteurs de CO2 sont concernés par ce système de quotas réformé l’année dernière. Fin 2015, l’accord de Paris sur le climat a fixé le cap pour limiter le réchauffement climatique à 2°C d’ici la fin de ce siècle. Ce cap est bien compris par les citoyens européens : 92% d’entre eux placent le changement climatique au rang de leurs premières priorités pour l’avenir. Au niveau mondial, l’UE ne représente que 10% des émissions mondiales, ce qui signifie que l’Europe seule ne pourra bien évidemment résorber l’écart qui nous sépare de notre objectif planétaire mais elle a indéniablement un rôle d’entraînement et même de contre poids politique face à l’attitude à contre-courant du Président américain, pourtant deuxième plus gros émetteur de gaz à effet de serre. Nous n’avons malheureusement pas de planète « B »…

 

– Face à ce défi d’envergure mondiale, l’Europe peut compter sur son expertise de premier plan dans des technologies décarbonées essentielles comme l’hydraulique, le photovoltaïque, l’éolien le nucléaire par exemple, qui représentent à elles seules plus de 50% du mix de production européen actuel. Plus généralement, son savoir-faire électrique s’exporte dans le monde entier sur des marchés compétitifs comme auprès de populations pour lesquelles l’accès à l’électricité reste un enjeu vital. C’est un enjeu majeur pour notre Groupe et cette expertise est un atout majeur qu’il convient de protéger et consolider pour donner à l’Europe la possibilité de prendre toute sa place dans les futurs projets de décarbonation mondiaux.

1er producteur mondial d’électricité nucléaire et 1er Groupe européen producteur d’énergies renouvelables, EDF accompagne les territoires et les populations dans leur transition énergétique, comme ici sur le barrage hydraulique du Livet en Isère. (Crédits photo : @EDF – Bruno ANSELLEM)

A cet égard, permettez-moi de mentionner un fait souvent méconnu qui place notre groupe aux avant-postes de la décarbonation européenne et mondiale : le kWh d’EDF affiche l’une des plus faibles intensités carbone au monde à raison de 82g de CO2 par kWh produit quand la moyenne européenne du secteur s’élève à 275g. Du fait de son mix énergétique reposant sur ses deux piliers renouvelables et nucléaire, EDF contribue au maintien d’un facteur carbone européen moyen relativement bas : sans cette contribution, le facteur carbone moyen européen serait un tiers plus élevé, pour s’établir aux environs de 365g de CO2 par kWh produit.

Considérons maintenant le chemin qu’il reste à parcourir :

Des défis multiformes sont devant nous et les réponses qui seront apportées devront nous permettre de corriger des déséquilibres actuels tout en prenant soin d’éviter d’en créer de nouveaux.

– Le premier défi, d’ordre politique, tient au niveau d’indépendance énergétique européen. Force est de constater que la dépendance de l’Union Européenne pour son approvisionnement gazier s’accroît à mesure que les ressources européennes se raréfient. La question d’une trop grande dépendance vis-à-vis de fournisseurs extérieurs à l’Union Européenne, qu’il s’agisse d’importations de gaz ou de composants essentiels à des secteurs d’activité en croissance, comme le solaire ou le stockage, méritent de rester en tête des priorités des futurs décideurs européens au cours de la prochaine législature. Il ne peut y avoir de politique énergétique résiliente sans le souci de limiter cette dépendance dans un domaine aussi essentiel que l’énergie, pour les citoyens comme pour l’ensemble de l’économie.

A l’horizon des 30 prochaines années, ce constat renforce la nécessité d’accélérer l’électrification de l’économie européenne, en s’appuyant sur des ressources à la fois autochtones et décarbonées : solaire, éolienne, nucléaire et hydraulique. Ces dernières années, ce mouvement d’électrification s’est arrêté dans plusieurs pays européens. Le cas de l’Allemagne est le plus préoccupant : l’électrification s’y est arrêtée depuis 2005 et la dépendance du pays aux énergies fossiles s’est dans le même temps renforcée, l’incitant à sécuriser son approvisionnement gazier à long terme via le projet Nord Stream 2. Pour décarboner l’économie européenne, l’équation gagnante passe par un taux d’électrification bien supérieur au niveau actuel, par ailleurs extrêmement bas (22%). Le porter progressivement au-delà de 40%, voire se rapprocher de 60% en 2050 correspondrait à un niveau de réduction des émissions de carbone de 95%, en ligne avec les ambitions de l’accord de Paris. Compte tenu des progrès dans l’efficacité énergétique, porter ce taux d’électrification dans une fourchette comprise entre 40-60% impliquerait sur la période des taux de croissance modérés de la demande électrique, qui se sont révélés aisés à absorber dans le passé (guère plus de 1% par an) et des renforcements de réseaux (dont des interconnexions) à opérer à un rythme comparable à ce que l’on a connu ces deux dernières décennies.

– Le deuxième défi est d’ordre économique et financier : l’Europe doit pouvoir compter sur la compétitivité nécessaire et suffisante des opérateurs européens de l’énergie dans un monde où la compétition internationale fait rage. Tout en restant ouverte aux échanges dont elle bénéficie largement, l’Europe devra continuer à renforcer ses moyens de faire face à des pratiques de dumping qui la fragilise ou qui pourrait la faire basculer dans la voie d’une dépendance toujours plus forte de son secteur énergétique demain. L’exemple du développement du solaire au cours des années 2000 qui se traduit aujourd’hui par une dépendance industrielle quasiment totale vis-à-vis de l’extérieur devrait continuer de nous instruire pour la suite.

Dans ce contexte, on ne peut que se réjouir des efforts entrepris par la Commission de favoriser le développement d’une filière industrielle complète des batteries en Europe. EDF se félicite d’être partie prenante de l’Alliance européenne pour les batteries depuis son origine. Il convient de compléter la démarche en musclant les outils et instruments financiers et régulatoires européens mais aussi en réformant la politique de la concurrence afin de favoriser les investissements et l’émergence de champions européens dans des secteurs aussi stratégiques que le stockage mais aussi plus largement le secteur de l’énergie décarbonée dans son ensemble. Il conviendra aussi de développer les pratiques coopératives permettant à cette filière de prendre rapidement son essor. C’est dans cet esprit qu’EDF ouvre ses centres d’essai à des tiers pour tester et préparer les solutions de stockage de demain. D’autres initiatives du même type devront suivre autour de chaînes de valeur stratégiques européennes par exemple. EDF soutient ce type de démarche pouvant déboucher sur de nouveaux développements industriels prometteurs en Europe.

L’installation de West Burton au Royaume-Uni représente le plus puissant système de stockage par batteries d’Europe. Mis en service le 22 juin 2018 au côté d’un cycle combiné gaz, ce système de batteries lithium-ion de 49 MW permet à National Grid d’équilibrer l’offre et la demande en un temps réel et ainsi de réguler la fréquence du réseau. (Crédits photo : @EDF – Chris HENDERSON)

 

– Le troisième défi est d’ordre régulatoire : le futur marché européen de l’électricité devra mettre en place les conditions d’une décarbonation de l’économie européenne au meilleur coût, c’est-à-dire ne plus être basé sur une accumulation de subventions et sortir d’une forme de « dictature du court terme», sources de trop nombreux dysfonctionnements.

Ce point mérite qu’on s’y arrête. J’illustrerai ces dysfonctionnements par deux caractéristiques principales : une situation générale de surcapacité, et la persistance d’un écart substantiel entre les prix de gros et les prix de détail de l’électricité en Europe, ces derniers ayant évolué continument à la hausse ces dernières années tandis que les prix de gros suivaient le mouvement inverse jusqu’à récemment.

Les causes sont bien connues. Pour la première, l’afflux d’énergies renouvelables solaire et éolienne largement subventionnées a durablement affecté le fonctionnement du marché et perturbé les signaux d’investissement. Ces énergies sont venues s’ajouter à une production électrique existante qui devait dans le même temps faire face à un fléchissement de la demande consécutif à la crise financière de 2008. Tout cela conduit à une situation de surcapacité de production. Pour la deuxième, les surplus générés par cet afflux ont tiré les prix de gros à la baisse tandis que dans le même temps, la part des charges et taxes payées sur la facture d’électricité du consommateur ne cessait de grimper du fait des subventions, poussant les prix de détail à la hausse. Il en résulte un marché de l’énergie durablement déséquilibré en dépit d’efforts d’amélioration récents, le plus important d’entre eux consistant dans le cadre du paquet énergie propre, à soumettre les technologies renouvelables arrivées à la maturité aux mêmes droits et obligations que les filières ordinaires :

  • à court terme, le système fonctionne : le marché spot sur lequel se forment des prix autour du seul objectif d’équilibre instantané du système électrique assure les flux d’échanges sur les marchés électriques et les améliorations apportées dans le fonctionnement de ces marchés ces dernières années se sont avérées utiles pour renforcer leur efficacité opérationnelle à court-terme.

 

  • Mais ceci se fait sans tenir compte des coûts en capital des énergies appelées, ni des coûts d’interconnexion et donc, en partie, au détriment du long terme. Les signaux de prix à long terme demeurent défaillants. Or, ce sont les seuls à permettre d’engager des investissements décarbonés et compétitifs dans un secteur structurellement capitalistique, où les économies d’échelle représentent l’une des sources les plus fortes d’efficacité. Sur ce point, on peut noter que l’UE a démontré sa capacité à faire une partie du chemin : elle a avancé dans la voie de la décarbonation en adoptant en juin 2018 la première partie du paquet énergie propre fixant de nouveaux objectifs en matière d’efficacité énergétique et de renouvelables plus ambitieux d’ici 2030. En faisant cela, l’UE s’efforce de tenir compte de situations nationales initiales très différentes tout en fixant un cap et des trajectoires convergentes de nature à donner plus de visibilité aux investisseurs.

 

Mais, rien ne garantit que ces investissements décarbonés seront les plus compétitifs. Dis autrement, il ne s’agit pas de multiplier les projets ni d’ériger la sobriété en vertu sans considération des coûts. La transition énergétique européenne ne peut faire l’impasse sur « la vérité des prix ». A cet égard, la variable clé pour décarboner l’économie européenne à coût maîtrisé demeure un prix du carbone durablement supérieur à 30€ la tonne. La dernière réforme du système de quota EU-ETS, si elle s’est suivie d’une légère remontée du prix du carbone, ne permet pas d’assurer un niveau de prix déclencheur d’investissements décarbonés au meilleur coût dans la durée. Et le prix actuel du carbone n’incite toujours pas à substituer de vieilles centrales thermiques qui fonctionnent une très grande partie de l’année par des sources de production décarbonées. De nouvelles mesures devront donc suivre sans tarder pour renforcer le prix du carbone. Elles permettraient aussi que le développement des renouvelables et de l’efficacité énergétique se fonde prioritairement non sur un simple objectif mais sur un prix, de nature à garantir que le consommateur paiera son électricité décarbonée au meilleur coût.

 

De la même façon, des contrats de long terme pour développer les technologies bas carbone, qui sont particulièrement intenses en capital, assureraient la visibilité nécessaire pour les engager effectivement avec un coût du capital réduit, au bénéfice des consommateurs.

 

– Le quatrième défi est d’ordre technologique et sociétal : c’est celui de la flexibilité et d’une transition juste et équitable. Dès à présent et encore plus demain, la sécurité d’approvisionnement en électricité reposera sur des équilibres compliqués où la variabilité des énergies et la flexibilité de la demande joueront un rôle déterminant. Nous savons que l’on peut augmenter sans risque pour la sécurité d’approvisionnement la part des EnR variables – solaire et éolien – jusqu’à 40% du mix en moyenne. Basculer dans un mix énergétique majoritairement composé d’énergies renouvelables intermittentes nécessite des ruptures technologiques que nous ne maîtrisons pas à ce jour.

En aval, l’implication croissante des territoires et des consommateurs sera aussi une composante essentielle du système électrique de demain. L’autoproduction, les outils connectés, devenus partie intégrante de réseaux locaux intelligents, modifieront les réserves de flexibilité mobilisables par le système électrique au service de la collectivité : qu’il s’agisse par exemple du moment où une flotte d’entreprise voudra recharger ses véhicules électriques ou du moment où un particulier ou un immeuble voudront reverser vers le réseau électrique une partie de l’électricité autoproduite par les panneaux solaires installés sur leur toit.

Les villes de demain devront développer de nouveaux services performants dans tous les domaines de l’énergie, notamment la mobilité électrique, l’habitat connecté ou encore les systèmes de gestion intelligente de réseaux. EDF met à disposition toute une gamme d’offres pour accompagner les villes dans leurs futurs projets de smart city. (Crédits photo : @EDF Direction internationale)

Tout ceci devra faire l’objet d’une synchronisation et d’un pilotage particulièrement bien maîtrisé. Pour se faire, il nous semble important d’éviter deux écueils importants :

 

  • Premièrement, il s’agira d’accompagner ces évolutions pour éviter que le système ne se retrouve au bord de la rupture technique. Les innovations numériques et l’intelligence artificielle nous y aideront assurément mais, sur ce chemin critique, il ne faudra pas lâcher trop tôt « la proie pour l’ombre ». A moyen terme par exemple, les marchés de capacité continueront à offrir une garantie en cas de défaillance. Ils devront sans doute être ouverts aux capacités transfrontalières : qu’on les nomme mécanismes de capacité ou réserves stratégiques, ce sont les deux faces d’une même pièce destinée à assurer la sécurité d’approvisionnement. A cet égard, tous les pays européens ne sont pas à la même enseigne : certains ont un tel niveau d’interconnexion qu’ils sont assurés d’avoir la quantité d’électricité nécessaire en cas de défaillance, mais un grand nombre d’Etats européens doivent pouvoir compter sur ces mécanismes de réassurance en cas de tension sur le système d’approvisionnement. Le paquet énergie propre en a tenu compte en reconnaissant le rôle de ces mécanismes au service de la sécurité d’approvisionnement, en les limitant néanmoins à un rôle temporaire et faisant ainsi un pari optimiste sur la résilience future du système énergétique européen.
    En parallèle, les futurs réseaux intelligents devront être aussi résilients face à de nouveaux risques comme les cyberattaques. Aujourd’hui, par exemple, les projets d’énergie renouvelables n’intègrent pas suffisamment d’aspect cybersécurité dans leur conception alors que ces installations sont de plus en plus cibles d’attaques. Même si la protection des infrastructures critiques européennes fait l’objet d’une législation spécifique, il nous semble qu’une réflexion stratégique européenne sur le risque cyber pour le système énergétique de demain et la manière de s’en prémunir pourrait être utilement renforcée.

 

  • Deuxièmement, le phénomène de « passager clandestin » ou « free riding » consistant à bénéficier des avantages d’un système développé et financé par d’autres sans en payer le coût pourrait être à l’origine de nouveaux déséquilibres. Pour accompagner le développement de l’autoconsommation et de l’autoproduction, un dispositif équitable pour tous devra s’imposer, permettant d’éviter que les frais fixes de connexion au réseau et les taxes évitées soient payées par d’autres. Les propositions de la Commission dans le cadre du paquet énergie propre sont allées opportunément dans cette direction.

En creux, se dessine ainsi déjà les voies mais aussi les nombreux écueils qui peuvent nous faire « rater le coche » vers une transition énergétique réussie au cours des 30 prochaines années.

 

Quelles solutions concrètes votre Groupe propose-t-il pour être au rendez-vous de l’Accord de Paris et répondre au défi d’une transition énergétique réussie pour nos territoires ? Votre entreprise, qui vient de fêter ses 70 ans, est-elle prête pour ce qui s’apparente de plus en plus à un nouveau « bond en avant » ?

Ce « bond en avant », comme vous dites, est déjà notre réalité quotidienne. En réalité, cette transition énergétique est la troisième du genre. Après la Deuxième Guerre mondiale, nous avons connu l’essor du charbon et de l’hydraulique ; puis dans les années 70, le développement du parc électro-nucléaire en réponse au premier choc pétrolier. Lors de ces deux premières transitions, il fallait maîtriser ces trois filières pour assurer une transition réussie et c’est ce que nous avons fait.

Cette troisième transition est guidée par le risque lié au changement climatique : elle nous pousse vers plus de sobriété et, si elle continue de concerner notre mix énergétique à l’amont, elle se passe aussi davantage à l’aval. Il ne s’agit plus de maîtriser une seule filière de production mais de se mettre en capacité de proposer une palette de solutions à fort contenu technologique aux consommateurs et aux territoires pour répondre à une plus grande variété de situations.

EDF est en train de se transformer profondément et de réinventer une partie de ses métiers pour répondre à ce nouveau paradigme. Le secteur de l’énergie étant le premier émetteur de C02 en Europe, nous sommes concernés au premier chef et c’est en cherchant à répondre à ce nouveau paradigme que l’entreprise développe une panoplie de solutions de plus en plus diversifiée.

 

Ne nous y trompons pas, le défi qui nous attend est immense. Au rythme actuel, le monde ne sera pas au rendez-vous de l’accord de Paris. Après trois années de stagnation des émissions de CO2, les émissions mondiales ont à nouveau augmenté pour atteindre un plafond historique. Sans un sursaut et des actions fortes des principaux pays, métropoles et grands secteurs émetteurs (industriels de l’énergie, du transport, du bâtiment, villes…) d’ici 2050, le réchauffement climatique va continuer à s’accentuer en causant des dommages environnementaux et sociétaux (déplacement de populations) irréparables.

C’est pourquoi la lutte contre le réchauffement climatique est de loin le premier de nos six objectifs de responsabilité d’entreprise : il vise « à aller au-delà de la trajectoire 2°C fixée par la COP 21 en baissant drastiquement nos émissions de CO2 ». La nouvelle stratégie bas-carbone adoptée par EDF accélère le mouvement en visant la neutralité carbone à horizon 2050. Alors que le Groupe contribue déjà à réduire significativement l’empreinte carbone du secteur électrique européen, il a décidé de réduire fortement ses émissions directes de CO2 avec un objectif de 30 millions de tonnes en 2030, à comparer à 51 millions de tonnes en 2017. Cet objectif représente une diminution de 40% des émissions directes par rapport à aujourd’hui, ce qui conduira à un niveau d’émission d’environ 40g/KWh.

Dans cet esprit, EDF soutient l’Union Européenne dans son objectif de neutralité carbone dans le cadre de sa future stratégie climatique à long terme. Mais aussi, sur ce chemin critique, toute révision de l’ambition européenne permettant de revoir à la hausse l’objectif de réduction des émissions de CO2 d’ici 2030.

– Pour atteindre son objectif de réduction drastique des émissions, le Groupe a décidé d’agir de manière simultanée et complémentaire sur plusieurs composantes du système électrique :

– La fermeture de centrales à charbon et à fioul d’une part, et la prolongation et le développement de moyens de production décarbonés d’autre part, font partie des actions fortes déjà engagées :

  • EDF a lancé un plan solaire qui prévoit un quadruplement des capacités actuelles d’énergie solaire en France. Cet engagement unique représente un développement de 30 GW supplémentaires d’énergie solaire sur la période 2025-2035, pour un investissement de 25 milliards €, dont une part importante proviendra de partenaires, d’investisseurs et de banques. EDF a la conviction, compte tenu de la baisse des coûts, des évolutions technologiques et de son acceptabilité, que le photovoltaïque est une composante majeure dans la transition énergétique. Ces investissements vont se décliner dans l’ensemble des régions françaises au cours des prochaines années où les nouvelles installations pourront prendre place sur des réserves foncières non exploitées, aussi bien au sol qu’en toiture, en générant de nouveaux emplois au service du développement économique local.

Avec l’offre « Mon soleil & moi », l’énergie produite par les panneaux solaires du client est stockée grâce à la batterie pour permettre au client d’utiliser en décalé l’énergie qu’il ne consomme pas en direct. (Crédits photo : @EDF ENR – Scannapiego©Infovision)

  • Pour continuer à décarboner massivement jusqu’à la fin du siècle, le nucléaire continuera de jouer un rôle majeur à l’échelle mondiale et l’Europe ne doit pas déserter la place sur le plan industriel. Le nucléaire compte aujourd’hui pour 27% du mix énergétique européen tandis que l’industrie nucléaire civile représente près d’un million d’emplois directs et indirects, avec un niveau de qualification supérieure à la moyenne des autres secteurs. Sur la période 2014-2025, en France, le parc nucléaire existant fait l’objet d’une opération dite de « Grand Carénage » visant à permettre la poursuite de l’exploitation du parc électro-nucléaire français au-delà de 40 ans, tout en améliorant encore son niveau de sûreté. En s’appuyant sur un parc de production amorti, il permet à la France de bénéficier d’une électricité bas carbone, fiable et disponible, à un coût compétitif. 110.000 emplois directs et indirects sont liés à ce programme industriel d’envergure. Pour la suite, les projets de nouveau nucléaire portés par le Groupe comme ceux actuellement en cours en France à Flamanville ou à Hinkley Point au Royaume Uni, participent de l’effort planétaire de décarbonation du secteur électrique. Pas moins de 220.000 personnes travaillant dans la filière nucléaire dans les régions françaises, au sein de PME et de grands groupes, pourront ainsi continuer à être mobilisés au service de ces projets au sein de la 3ème filière industrielle française après l’aéronautique et l’automobile.

 

– Le stockage d’électricité est l’autre grand domaine où le Groupe a déjà renforcé sa présence. Avec un coût des technologies divisé par cinq en moins de dix ans le stockage par batteries sort des laboratoires pour devenir une réalité industrielle. Il représente un complément aux capacités de stockage d’électricité historique que constituent les barrages hydrauliques. De plus petite taille, possédant des caractéristiques techniques différentes, plus décentralisé, le stockage batterie ouvre des perspectives prometteuses pour réussir la transition énergétique : réduire la variabilité des énergies renouvelables ce qui favorise leur expansion, garantir l’équilibre et la performance des grands réseaux tout en favorisant le développement de systèmes décentralisés à l’échelle d’un quartier, d’une ville ou d’un territoire, lisser la demande en électricité de sites industriels et améliorer ainsi l’efficacité de l’ensemble du système électrique. Enfin, le stockage permet de répondre à une attente sociétale forte en matière d’autoconsommation avec des offres combinant photovoltaïque et batterie. Autant de raisons qui ont incité EDF l’an dernier à lancer son plan stockage. Ce plan propose de doubler notre budget de R&D consacré à cette technologie et de déployer 10 GW de moyens de stockage dans le monde qui porteront la capacité de stockage du groupe à 15 GW. Il vise trois segments de marché :

 

  • le stockage au service des systèmes électriques à l’échelle d’un pays ou de systèmes électriques isolés (îles, territoires peu interconnectés quartiers…).

 

  • le stockage au service des clients particuliers, entreprises et territoires : répondant à une aspiration croissante de ses clients, EDF développe des offres d’autoconsommation sur quatre de ses marchés-clés en Europe (France avec Mon Soleil & Moi,Italie avec Edison My Sun, Royaume-Uni via EDF Energy et en Belgique avec EDF Luminus). Ces offres permettent aux clients de produire leur propre électricité, de la stocker puis de la consommer. Dans ce domaine, le Groupe vise le déploiement de 4GW de batteries d’ici 2035 ainsi qu’une part de marché de 15% en France et de 10% au niveau européen.

 

Le groupe EDF promeut les énergies décarbonées via la complémentarité entre le nucléaire et les renouvelables. Le site de la centrale nucléaire de Cruas en Ardèche illustre cette complémentarité avec ses quatre réacteurs nucléaires de 900 MW et ses éoliennes. (Crédits photo : @EDF – Matthieu COLIN)

  • Le stockage pour faciliter l’accès à l’électricité dans les pays en développement : pour les populations n’ayant pas accès à l’électricité et pour lesquelles l’élaboration de réseaux électriques est incertaine, les solutions off-grid développées par EDF sont essentielles et combinent panneaux solaires et capacité de stockage, de manière très simple et accessible. 50.000 foyers en bénéficient déjà en Côte d’Ivoire, au Ghana, au Sénégal et en Afrique du Sud. EDF souhaite encore amplifier sa présence sur ce marché en Afrique, avec par exemple une participation dans la start-up kényane Sun Culture pour déployer à grande échelle le pompage solaire pour les petits agriculteurs en Afrique de l’Ouest. A horizon 2035, le groupe vise à alimenter en électricité 1,2 million de clients aujourd’hui non-connectés. Nos actions rejoignent ici une problématique plus globale qui prévoit le triplement de la demande électrique des pays du Sud de la Méditerranée à horizon 2040 : la population devrait y augmenter de 100 millions de personnes et les besoins énergétiques devraient croître de 90% en moyenne. L’Union Européenne devrait être un partenaire plus systématique en accompagnement de ces futurs projets.

EDF et la start-up californienne Off-Grid Electric ont lancé une offre pour électrifier les foyers ruraux et péri-urbain en Afrique. Cette offre est constituée de kits solaires individuels, comprenant des panneaux solaires faciles à installer adossés à des batteries permettant de stocker l’électricité et payables par simple utilisation d’un téléphone portable.  (Crédits photo : @EDF – Direction internationale)

– Mais, cette troisième transition énergétique ne se réduit plus au seul domaine de la production d’électricité qui n’est qu’un des trois grands usages de l’énergie : le transport et le bâtiment devront davantage prendre leur part dans la décarbonation à l’avenir. Une étude de la société Mc Kinsey sur les options à suivre pour répondre aux ambitions de l’accord de Paris l’a récemment soulignée : pour réduire les émissions de carbone de 95% en 2050, il est nécessaire que l’électricité soit portée à 63% dans les transports comme dans les bâtiments. Dans ces deux domaines, EDF se positionne en apporteur de solutions innovantes :

 

  • Dans le domaine de l’efficacité énergétique, nous avons déjà une solide compétence d’énergéticien et d’opérateur de services énergétiques avec Dalkia. Nous avons aussi développé des approches « open innovation » qui nous permettent de bénéficier de compétences nouvelles. Ainsi, la start-up Métroscope, qui propose un diagnostic de performance fondé sur l’intelligence artificielle. Dans la recherche de performance au service des territoires, notre filiale Citelum, spécialisée dans les services urbains, vient aussi compléter nos offres « smart city » grâce à une plateforme de gestion en temps réel des services urbains, permettant également une meilleure planification urbaine sur le long terme. C’est le cas du « Street lab » de Copenhague qui permet de piloter de manière intégrée le stationnement intelligent de la ville, ses capteurs de pollution, sa collecte des déchets et ses capteurs d’humidité dans les parcs et jardins par exemple.

 

  • Dans le domaine du transport, deuxième secteur plus gros émetteur de CO2 en Europe, le Groupe multiplie aussi les initiatives : il est la première entreprise française à avoir rejoint le mouvement EV 100 qui fédère les grands groupes engagés autour du développement de la mobilité électrique et de sa généralisation d’ici 2030. A ce titre, l’entreprise s’est engagée à convertir l’intégralité de sa flotte automobile à l’électrique à cette échéance. En Europe, nous voyons le dernier paquet Transport Propre de l’Union comme une opportunité à ne pas manquer pour accélérer la transition bas carbone du seul secteur dont les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté depuis 1990. Cela concerne aussi bien les véhicules que les infrastructures de charge, le financement de cette transition et la stimulation du marché à travers les commandes publiques de véhicules électriques ainsi que la définition d’une trajectoire de décarbonation ambitieuse pour le transport lourd. Le Groupe accompagne déjà le développement de la mobilité électrique en développant et opérant des infrastructures de recharge – 3000 bornes de charge à ce jour – ainsi que des offres de mobilité électrique pour permettre aux particuliers, entreprises et collectivités d’évoluer vers une mobilité bas carbone. Le développement du véhicule électrique, s’il contribue de manière significative à la décarbonation des transports d’ici 2030, devrait augmenter de manière limitée la consommation d’électricité : la consommation annuelle d’un véhicule électrique est pratiquement équivalente à celle d’un chauffe-eau et si nous retenons un nombre de 125 millions de véhicules électriques en circulation en Europe à horizon 2030 – soit la moitié du parc automobile actuel – cela devrait correspondre à une augmentation annuelle des consommations d’électricité de 0,75%. Le Groupe entend également poursuivre ses efforts au-delà des véhicules particuliers pour aider les collectivités locales à faire le choix de solutions de transport électriques clés-en-main sur leur territoire.

Le groupe EDF propose une offre de mobilité électrique, dont des solutions de recharge pour véhicules électriques en habitat collectif comme ici au sein de l’éco quartier d’Issy les Moulineaux en Ile-de-France. Crédits photo : @EDF – Jean-Lionel DIAS

Cette panoplie de solutions diversifiées ouvre une large gamme de possibilités à nos clients et aux responsables des territoires sur lesquels nous sommes implantés, au service de la performance de leurs équipements (smart home, smart charging, smart city…).

Le point commun entre toutes ses possibilités tient à ce qu’elles sont porteuses d’une plus grande sobriété énergétique et d’une plus grande décentralisation des usages et en fin de compte, d’une meilleure maîtrise de notre empreinte carbone, qui est pour longtemps encore au cœur de la stratégie bas carbone de notre groupe et des objectifs prioritaires de l’Union européenne. La transition énergétique est une opportunité à saisir pour l’Europe et, vous l’aurez compris, EDF est prête à prendre toute sa part dans ce processus aux côtés des institutions, de ses partenaires et de ses clients.

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CERTIFICATION – NORMALISATION POUR L’AMÉLIORATION CONTINUE

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NUMERIQUE / DIGITAL

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Mme Mariya GABRIEL

Commissaire européenne pour l‘économie et la société numériques

La Commission a pour ambition de doter l’Europe d’un supercalculateur d’ici 2022-2023.
Le calcul à haute performance (CHP) est une technologie cruciale. Elle est nécessaire pour comprendre et apporter des réponses efficaces à de nombreux défis scientifiques et sociétaux tels que le changement climatique, une meilleure exploitation des énergies renouvelables, …

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M. Mounir MAHJOUBI

Secrétaire d’État chargé du numérique

La transition numérique doit être une alliée de taille pour répondre aux défis climatiques et diviser par cinq notre consommation d’énergie dans les décennies à venir.

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M. Luc REMONT

Président des industries au service de l’intelligence énergétique GIMELEC

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Environnement et Économie Circulaire

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Mme Adina-loana VALEAN

Présidente de la Commission parlementaire de l’Environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire (ENVI), députée européen

L’économie circulaire ce n’est pas seulement le recyclage des déchets ou atteindre des objectifs, mais cela concerne aussi l’air, l’eau, avec de nouveaux emplois, de nouvelles ressources et de l’argent que nous pouvons mettre à profit pour une nouvelle économie qui n’a jamais existé.

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GESTION VERTUEUSE DES DECHETS : COLLECTE, GESTION, VALORISATION

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M. Michael SCHUY

Président de l’European Recycling Industries’Confederation – EURIC

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M. Jean-Philippe CARPENTIER

Président de la FEDEREC

Transformer les déchets en ressources.

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M. Jean-Marc BOURSIER

Président de la FNADE

L’énergie issue des déchets a aussi toute sa place dans l’économie circulaire.

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M. Gilles VINCENT

Président d’AMORCE


Filières de recyclage : améliorer les dispositifs existants

AMORCE est le premier réseau français d’information, de partage d’expériences et d’accompagnement des collectivités et autres acteurs locaux en matière de politique énergie-climat des territoires et de gestion des déchets.

 

AMORCE rassemble aujourd’hui plus de 860 adhérents et représente 60 millions d’habitants. Quelles sont ses missions ?

L’association accompagne ses adhérents en organisant des groupes d’échanges et des événements, en produisant des publications ou en leur fournissant des conseils personnalisés.

AMORCE défend également les intérêts des collectivités et de leurs partenaires locaux auprès des pouvoirs publics. Elle obtient régulièrement des avancées majeures dans ce cadre : TVA réduite sur les réseaux de chaleur, création du Fonds chaleur, généralisation des plans climat-énergie, obligation de rénovation des logements énergivores, renforcement des missions des gestionnaires de réseaux d’électricité et de gaz en matière de maîtrise de l’énergie et de développement des énergies renouvelables…

Quels sont, selon vous, les principaux enjeux concernant les filières de recyclage en France ?

Les filières de recyclage en France ont été mises en place en appliquant le principe de la Responsabilité élargie des producteurs (REP), qui fait contribuer les metteurs sur le marché d’un produit à sa gestion et à sa valorisation. Le dispositif financier de la filière REP des emballages ménagers, celle qui représente le gisement le plus important, vient d’être adopté. Celui-ci est très insuffisant pour les collectivités, les soutiens financiers versés par les metteurs sur le marché couvriront en effet à peine 50 % des coûts de gestion des emballages, alors que la loi Grenelle prévoit qu’ils en couvrent 80 %. Les collectivités verront donc leurs financements pour le recyclage diminuer, alors même qu’elles doivent investir dans les centres de tri pour pouvoir recycler l’ensemble des emballages plastiques (et pas seulement les bouteilles et flacons) comme cela est prévu par la loi de transition énergétique. Le problème est le même pour la filière des papiers, où les metteurs sur le marché couvrent à peine 10 % des coûts pour les collectivités, malgré le fait que la presse soit désormais tenue de contribuer, notamment en raison des nombreuses dérogations prévues pour ce secteur.

L’organisation de la filière REP des déchets ménagers dangereux est aussi en cours de négociation et l’enjeu principal est de clarifier le dispositif financier et de faciliter la gestion opérationnelle en n’obligeant plus les collectivités à distinguer les déchets dangereux pros et ménagers (seuls ces derniers sont couverts par la REP). Pour la filière des meubles, l’enjeu principal sera d’accélérer le déploiement opérationnel de la filière et de garantir une juste couverture des coûts pour les collectivités. Par ailleurs, la loi de transition énergétique, sur proposition d’AMORCE, impose une obligation de reprise des déchets du BTP des professionnels par les distributeurs pour faciliter leur collecte et leur valorisation, mais aucun dispositif n’a été mis en place alors que l’obligation est en vigueur depuis le 1er janvier 2017. L’enjeu pour cette filière est donc de mobiliser les distributeurs pour que les professionnels bénéficient d’une solution de collecte de ces déchets.

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ÉCO-CONCEPTION, RÉDUCTION A LA SOURCE, LABELS ÉNERGÉTIQUES

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Economie circulaire : la fin de vie des produits doit s’envisager au stade de leur conception

Mélissa Zill, Scientific Officer – European Recycling Industries’ Confederation (EuRIC) AISBL

Il est grand temps de prendre des actions concrètes afin d’accélérer la transition vers une économie circulaire, et cela passe notamment par une conception des produits plus éco-responsable. Selon une étude de la Commission Européenne, 80% des impacts environnementaux d’un produit sont directement lié à sa conception1. Il est donc essentiel de faire de la recyclabilité d’un produit un critère central dans sa conception, au même titre que l’esthétique ou la performance.

Cela vaut pour un grand nombre de produits mis sur le marché, mais c’est particulièrement important pour ce que la législation européenne désigne comme « produits liés à l’énergie » (appareils électroniques, électroménager…) qui ont un impact environnemental considérable : leur fabrication nécessite une grande quantité de ressources naturelles (jusqu’à 70kg pour un smartphone selon l’ADEME), et leurs cycles de vie ont tendance à se raccourcir. Les objectifs de recyclage pour ces produits – fixés par l’Union Européenne – sont régulièrement revus à la hausse, sans pour autant que des critères de conception favorisant le recyclage ne soient introduits systématiquement en parallèle.

Quelques principes de base suffiraient pourtant à améliorer la recyclabilité des produits : des modes de fixation réversibles et ne nécessitant pas des outils spécifiques (pour démonter les produits de certaines marques il faut actuellement des outils propriétaires), limiter l’utilisation d’additifs dans les plastiques pour faciliter leur recyclage, repenser l’étiquetage des composants, notamment des batteries, pour faciliter leur identification et leur tri, etc.

On observe tout de même un progrès dans la prise en compte des considérations liées à l’économie circulaire au niveau européen, et notamment dans le cadre des obligations règlementaires fixées par la Directive Ecoconception (2009/125/CE) : pour certaines catégories de produits, la Commission Européenne a récemment proposé de nouvelles obligations de conception facilitant notamment leur démontage et dépollution. Une réflexion plus large sur les considérations d’économie circulaire dans la politique de l’Union Européenne vis-à-vis des produits mis sur le marché a également été annoncée en Juin dernier par la Commission Européenne.

En conclusion, signalons qu’au-delà de la nécessité de concevoir des produits plus recyclables, il est encore plus important d’assurer des débouchés aux matières recyclées, et notamment aux plastiques.

Dans le cadre de la stratégie européenne sur les plastiques, les fabricants de produits sont invités à proposer des engagements volontaires d’incorporation de plastiques recyclés d’ici Septembre 2018. Fixer un contenu minimum obligatoire en plastiques recyclés pour les nouveaux produits mis sur le marché serait pourtant une mesure beaucoup plus efficace.

 

1 Ecodesign your future – How ecodesign can help the environment by making products smarter, European Commission, 2012

 

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Mrs Frédérique RIES

de la Commission de l’Environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire (ENVI),députée européen

‘’80% of the environmental impact of an energy-related product is determined at the design stage.’’

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M. Paolo FALCIONI

Directeur Général de APPLIA EUROPE

Paolo Falcioni

Pouvez-vous nous présenter APPLiA Europe, ses missions, ses compétences ? (En 3 mots…)

APPLIA est une association professionnelle basée à Bruxelles qui fournit une voix unique et consensuelle pour l’industrie de l’électroménager en Europe. La mission d’APPLIA est de représenter le secteur, d’unir ses divers membres en un acteur politique unique et dynamique, de façonner la politique européenne et d’habiliter les décideurs politiques en leur fournissant les connaissances dont ils ont besoin pour prendre des décisions éclairées.

Vous avez participé dernièrement à un débat sur la directive « Eco-conception » Quelle est votre politique sur ce sujet et que préconisez-vous ?

C’est correct. L’écoconception est l’un des sujets majeurs qu’APPLIA suit de près.

L’outil s’est avéré efficace parce qu’il réglemente des paramètres mesurables et vérifiables du produit sur la base d’une méthodologie claire et transparente.

La Commission européenne risque d’aller plus loin en proposant des mesures d’écoconception qui prévoient l’élimination d’une large gamme de produits efficaces et abordables sur le marché, tels que les lave-vaisselles.

En ne laissant que des produits haut de gamme dans les magasins, les propositions de la Commission pourraient saper l’incitation de certains citoyens de l’UE à acheter un lave-vaisselle et mettre fin à une alternative beaucoup moins efficace – laver la vaisselle à la main. L’électricité dans certains pays de l’Est de l’UE coûte un tiers moins cher qu’en Allemagne ou au Danemark par exemple, alors que le prix des appareils n’est pas si différent et en Roumanie, le coût d’un lave-vaisselle haut de gamme peut être égal au salaire mensuel d’un fonctionnaire d’État.

Comme le souligne notre campagne # Dishwasher4All, aujourd’hui seulement 3% des ménages en Roumanie possèdent un lave-vaisselle. Les 97% autres citoyens roumains n’ont pas la possibilité d’économiser dix fois moins d’eau et de réduire considérablement leurs factures d’énergie parce qu’ils font la vaisselle à la main. Nous croyons fermement que la Commission européenne en tiendra compte et évitera que de nouvelles mesures ne créent une Europe à deux vitesses et une situation inégale parmi les ménages de l’UE.

Qui plus est, en limitant l’accès au lavage automatique de la vaisselle, on pourrait avoir un effet négatif sur la lutte contre le changement climatique et la réalisation des objectifs de l’Accord de Paris.

Une dernière chose que je voudrais ajouter sur le sujet est que la sécurité juridique est cruciale et que les délais clairement définis sont essentiels pour que les fabricants puissent planifier et se préparer à la transition. Il est indispensable de donner aux fabricants suffisamment de temps pour mettre en œuvre l’obligation légale qui nécessite souvent une refonte complète des produits.

Vous êtes l’initiateur du projet « Pour une société circulaire » qui couvre les échanges de bonnes pratiques dans le cadre de la production, de l’utilisation et du recyclage des matériels d’électroménager, quel est votre rôle, vos initiatives et vos objectifs à l’horizon 2020-2030?

Je voudrais vous dire comment la société circulaire est arrivée à exister.

L’année dernière, en collaboration avec nos membres, nous avons réfléchi à la façon d’atteindre la circularité et nous avons commencé par énumérer ce qui était déjà en place. Nos fabricants introduisent des technologies de pointe qui redéfiniront la maison européenne de demain. Entre 2011 et 2015, le secteur a réussi à réduire la consommation d’eau par produit d’environ 30%, tandis que la production de déchets et la consommation d’énergie par produit ont diminué d’environ 15%, les appareils intelligents facilitent la réparation et la maintenance, grâce à des diagnostics à distance, des conseils de maintenance et des détections de pannes. Nos efforts, bien sûr, ne s’arrêtent pas là et nous continuons à réfléchir à la façon dont l’industrie pourrait encore s’améliorer. De plus, nous sommes arrivés à la conclusion que certains défis vont au-delà de ce qu’un seul acteur pourrait faire.

Par exemple, aujourd’hui, les 2/3 des déchets électroniques ne sont pas tracés. La valeur des matériaux intrinsèques aux gros appareils ménagers permet de les traiter et nous devons être en mesure de contrôler la totalité de ces déchets. Pour assurer un traitement adéquat des déchets, les municipalités doivent mettre en place des points de collecte où les citoyens comme vous et moi peuvent apporter leurs vieux appareils. La séparation des déchets en bois-plastique-papier-électronique nécessite une participation citoyenne active. Le traitement des déchets électroniques nécessite l’implication directe des producteurs. La garantie que tout fonctionne régulièrement, dans le respect des règles environnementales communautaires, nécessite un contrôle des autorités de surveillance du marché. Vous voyez très bien, chaque action compte et est liée.

C’est ainsi que nous avons commencé à penser de plus en plus que nous avions besoin d’une approche de la société circulaire pour assurer une économie circulaire. Ce seul objectif embrasse toute notre société et constitue un défi sociétal.

C’est notre idée pour une mise à jour de nos habitudes et de notre attitude vis-à-vis de l’environnement. Je crois que nous avons tous une brique à ajouter lors de la construction d’une société circulaire et je voudrais profiter de l’occasion pour inviter vos lecteurs à partager avec nous les mesures qu’ils prennent pour atteindre ce grand objectif. Ce serait un plaisir de passer le mot.

Si nous pouvions nous rapprocher du concept de la Circular Society d’ici 2020-2030, moi-même et l’APPLIA dans son ensemble ressentirions que nous avons contribué à quelque chose de grand.

Quelles sont vos enjeux nationaux et européens ? et quelles attentes formulez-vous auprès des institutions européennes ?

Pour le petit secrétariat que nous sommes à Bruxelles, je dois dire que mon équipe parvient à couvrir en détail un grand nombre de dossiers importants.

Nous travaillons sur une variété de sujets, tels que la sécurité des produits, tout ce qui est lié aux consommateurs, la connectivité, l’efficacité énergétique, la normalisation et les questions chimiques.

En ce qui concerne ce que nous attendons des décideurs au niveau européen et local, je dirais qu’il s’agit de produire une réglementation plus intelligente et meilleure, qui contribue à maintenir la compétitivité du secteur et à libérer toute notre capacité à contribuer à l’économie. Une politique et une infrastructure claires et cohérentes devraient aller de pair avec un processus de collaboration et un dialogue continu avec toutes les parties intéressées.

A la veille d’élection, que nous pourrons qualifier de vitales pour l’avenir de l’Europe, quelles actions concrètes allez-vous mener ? quels grands sujets allez-vous développer ? Et quel message souhaitez-vous adresser aux citoyens et consommateurs européens ?

Le prochain mandat de l’UE (2019-2024) sera crucial pour le secteur de l’électroménager.

En 2015, nous avons lancé une vision à long terme « Home Appliance 2025 » qui prévoyait trois objectifs clés : faire progresser les modes de vie durables, aider les Européens à vivre dans la maison connectée et accélérer la croissance de l’Europe. La nouvelle constellation de l’UE aura un grand rôle à jouer pour nous aider à atteindre ces objectifs qui profiteront à tous les Européens. Mais ceci est mon message aux décideurs.

En ce qui concerne les consommateurs, je voudrais leur demander deux choses : nous aider à nous rapprocher d’une société circulaire en choisissant des produits plus durables et à adopter des technologies innovantes qui leurs apporteraient non seulement du confort mais qui serait aussi un grand geste pour l’environnement.

Quels sont vos défis dans les années à venir ?

Les défis à venir ne sont pas un ou deux.

Le nouveau label énergétique sera bientôt une réalité. Ce qui est maintenant crucial pour les citoyens européens et pour l’Union de l’énergie, c’est de mettre en place un label qui continue de promouvoir les progrès réalisés en matière d’efficacité énergétique et de favoriser des innovations rentables. La communication sur l’étiquette énergétique révisée est, en fait, l’un des principaux défis actuels.

Chaque rééchelonnement crée un risque de confusion chez les consommateurs et les autorités de surveillance du marché. D’une part, les consommateurs européens pourraient se trouver dans une situation difficile lors de l’achat d’un nouvel appareil, car de nombreux produits efficaces sur le plan des ressources, qui étaient en tête de liste, seront dans les classes inférieures. Pour s’assurer que ces malentendus sont minimisés autant que possible, les futures campagnes de communication menées par l’UE et les États membres doivent montrer clairement que c’est le label qui a été rééchelonné et non pas que le produit est devenu moins efficace.

Il ne fait aucun doute que les sujets que nous avons déjà abordés, tels que la mise en œuvre de la directive sur l’écoconception et la circularité, resteront des problèmes sur lesquels nous continuerons à travailler.

Enfin et surtout, je voudrais souligner l’importance de l’introduction d’un cadre juridique pour la protection des données dans l’UE, afin que le secteur de l’électroménager puisse toujours proposer des produits innovants. Nous sommes prêts à soutenir les institutions de l’UE dans leurs efforts pour produire un résultat plus cohérent pour la loi sur les données.

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LE RÔLE CENTRAL DE LA CHIMIE DANS LE DÉVELOPPEMENT DURABLE

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M. Björn HANSEN

Directeur exécutif de l’Agence Européenne des produits chimiques (ECHA)

La circularité des matériaux ne peut être atteinte sans regarder l’angle des produits chimiques.

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RÉDUIRE LES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX DES EMBALLAGES ET DES PAPIERS

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Mme Brune POIRSON

Secrétaire d’État auprès du ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire

La France peut devenir le fer de lance de l’économie circulaire au nouveau européen et mondial :
« L’urgence pour l’humanité est de prendre conscience de la rareté. …. La feuille de route pour une économie circulaire, qui est une première marche, doit mener la France vers un nouveau modèle de société. »

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PLASTIQUE : UNE NOUVELLE ECONOMIE, TRANSFORMER UN DEFI EN UN PROGRAMME POSITIF,…

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Mme Elzbieta BIENKOWSKA

Commissaire européennne chargé du Marché unique, de l’industrie, de l’entrepreneuriat et des PME

Stratégie plastique européenne, vers une économie durable.

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Mme Frédérique RIES

de la Commission de l’Environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire (ENVI),députée européen

Les 10 produits en plastique à usage unique les plus fréquemment retrouvés sur nos plages interdiction pure et simple, … Pour d’autres, la collecte doit drastiquement s’améliorer.

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EAU ET ASSAINISSEMENT

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M. Daniel CALLEJA-CRESPO

Directeur général de l’Environnement à la Commission Européenne

La protection des écosystèmes aquatiques harmonisée au niveau européen

Une directive-cadre vise à protéger les eaux de l’Europe et à en restaurer la qualité, ainsi qu’à garantir leur utilisation durable à long terme. Explications…

Pouvez-vous nous rappeler sont les grands objectifs de la Directive-cadre européenne (DCE) sur l’eau, publiée en 2000 ?

Cette Directive-cadre (intitulée officiellement «Directive 2000/60/CE du Parlement européen et du Conseil du 23 octobre 2000 établissant la politique communautaire dans le domaine de l’eau») vise à protéger les eaux de l’Europe et à en restaurer la qualité, ainsi qu’à garantir leur utilisation durable à long terme.

Elle établit la politique communautaire dans le domaine de l’eau et une approche innovante pour la gestion des eaux s’appuyant sur les bassins hydrographiques et sur les unités géographiques et hydrologiques naturelles. Elle fixe des délais spécifiques que les États membres doivent respecter en vue de la protection des écosystèmes aquatiques. La directive couvre les eaux intérieures de surface, les eaux de transition, les eaux côtières et les eaux souterraines. Elle fixe plusieurs grands principes, notamment la participation du public à la planification et l’intégration d’approches économiques, dont la récupération des coûts des services liés à l’utilisation de l’eau.

Quel bilan peut-on faire de la mise en œuvre de cette DCE en France, du point de vue des améliorations observées, mais aussi des coûts d’intervention et de traitement ?

La Commission a communiqué en 2012 et 2015 son évaluation de la mise en œuvre du premier cycle de la DCE en France et dans les autres Etats membres. Elle a soulevé l’existence de certaines lacunes dans les plans français de gestion de district hydro-graphique en ce qui concerne l’évaluation de l’état des eaux. Des programmes de mesures devraient permettre une amélioration significative de l’état écologique des masses d’eau de surface naturelles, ainsi que des masses d’eau artificielles et fortement modifiées. La pollution diffuse provenant de l’agriculture constitue la pression significative la plus répandue sur les masses d’eau. Celle-ci entraîne une eutrophisation et des coûts accrus pour le traitement de l’eau. En France, le système actuel de la facturation de l’eau et de la taxation des fertilisants et des pesticides peut être renforcé pour améliorer les pratiques agricoles. Afin de lutter plus efficacement contre la pollution par les nutriments (azote et phosphore), des mesures renforcées devraient être prises pour prendre en compte des incidences sur les bassins hydrographiques et veiller à la cohérence des actions en vertu de la directive-cadre sur l’eau, la directive nitrates et la Politique Agricole Commune (PAC). Dans le cas des pesticides, les concentrations mesurées dans le pays sont généralement faibles. Toutefois, les pesticides sont présents dans un grand nombre d’écosystèmes aquatiques. Certains progrès ont été réalisés dans la lutte contre la pollution par les nitrates provenant de sources agricoles et contre l’eutrophisation, mais la pollution par les nutriments demeure un problème, notamment dans les zones d’élevage intensif et de culture intensive.

Il a été recommandé à la France d’utiliser le retour d’information émanant du premier plan de gestion de district hydrographique et des programmes de mesures pour améliorer l’efficacité au second cycle. La Commission est aujourd’hui en train d’actualiser l’évaluation concernant ce second cycle.

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M. Jean-Luc VENTURA

Président de l’Union des Industries de l’Eau et de l’Environnement (UIE)


La filière de l’eau ne cesse d’innover…

Préserver le modèle français de l’eau et se prémunir contre les risques émergents : des objectifs ambitieux qui mobilisent tous les acteurs…

 

Comment analysez-vous les enjeux des innovations et des TIC pour la filière de l’eau ?

 

Les innovations et notamment les TIC, répondent à un double enjeu : préserver le modèle français de l’eau et nous prémunir contre les risques émergents.

Préserver notre modèle français signifie continuer d’apporter à tous nos concitoyens une eau de qualité, à un prix raisonnable pour le consommateur. Le défi est de taille, à l’heure où plus de 25 % consommé qui est perdu. Face à cette situation, les entreprises du secteur développent de nouvelles technologies : méthodes de diagnostic qui permettent de mieux anticiper les fuites, renouvellement ciblé et donc moins onéreux.

Les innovations sont également nécessaires pour nous prémunir contre les risques émergents. Face au changement climatique et aux épisodes extrêmes qu’il génère, la filière ne cesse d’innover pour améliorer la gestion des eaux pluviales (récupération de l’eau de pluie, stockage/restitution, traitement), mais aussi en étant capable de produire de l’énergie (biogaz). La filière a également des réponses concrètes à apporter dans la lutte contre les micropolluants pour protéger les milieux aquatiques ou la réutilisation des eaux usées traitées afin d’optimiser la gestion de nos ressources.

De quelle façon l’Union des Industriels de l’Eau intervient-elle pour favoriser le dialogue entre les principaux acteurs dans ce domaine ?

L’UIE organise une fois par an un colloque intitulé « les enjeux de l’eau ». Destiné à sensibiliser les décideurs, ainsi qu’un large public, ce colloque se tient le plus souvent en avril et il aborde chaque année une thématique d’importance. Le colloque annuel de l’UIE se veut un lieu d’échanges, de rencontres et de propositions. L’édition 2017, qui se tiendra exceptionnellement le 10 octobre, portera sur le patrimoine de l’eau.

En partenariat avec les Maires de France et l’Agence Française pour la Biodiversité (AFB), l’UIE a également initié Aquaplus, seule démarche de développement durable dans ce domaine. Distinguant aussi bien des entreprises que des collectivités territoriales, le label Aquaplus est un gage de responsabilité pour ceux qui le reçoivent et favorise grandement le dialogue entre les acteurs publics et privés.

Par ailleurs, l’UIE et ses entreprises adhérentes sont présentes sur les principaux salons qui rythment la vie de notre fédération : Pollutec à Lyon, une année sur deux, les Carrefours des Gestions locales de l’eau à Rennes, mais aussi des salons plus spécialisés, comme les assises de l’assainissement non collectif. L’UIE publie enfin l’Eau Magazine, à raison de deux numéros par an. C’est la revue des acteurs et décideurs, gouvernements, collectivités, industriels et usagers.

Et pour conclure ?

Les nouvelles technologies sont extrêmement utiles, mais elles doivent également s’accompagner d’un vrai effort de réinvestissement dans notre patrimoine de l’eau pour l’entretenir et l’améliorer : je pense bien sûr aux canalisations, mais aussi aux stations de traitement, aux ouvrages de génie civil et aux ouvrages de gestion des eaux pluviales qui doivent être développés.

 

La station d’épuration de Marquette-lez-Lille utilise la cogénération pour produire du biogaz.

 

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MOBILITE -TRANSPORTS

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Mme Karima DELLI

Présidente de la Commission des Transports et du tourisme du Parlement Européen (TRAN),députée européen

Écologiser les politiques du transport, par chemin de fer, par route, par voie navigable, par voie maritime et par voie aérienne, un secteur clef sur le plan climatique, social et environnemental.

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Mme Michèle RIVASI

de la Commission parlementaire de l’Environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire (ENVI), députée européen

Atteindre une économie sans empreinte carbone en 2050 : l’engagement fort du Parlement sur l’énergie.

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M. Olivier TSALPATOUROS

Vice-président des affaires européennes de DPDgroup

Contribuer à des villes plus durables

 

M. Olivier TSALPATOUROS ©Patrice Maurein190

Pourriez-vous nous exposer en quoi la logistique urbaine est clé ?

Le marché du dernier kilomètre est en croissance, et cette croissance devrait être exponentielle avec l’explosion du e-commerce. En 2017, 57% de la population européenne achète en ligne. Les acheteurs en ligne réguliers réalisent en moyenne 45 achats par an (soit environ un par semaine), au Royaume-Uni, marché le plus mature en Europe, ils réalisent 82 achats en ligne par an. Les e-acheteurs recherchent des produits qui ne sont pas disponibles dans leur pays, et ils recherchent de bonnes affaires, plus de 50% d’entre eux ont déjà acheté sur un site étranger, en particulier britannique, et de plus en plus chinois .

C’est pourquoi, en 2025 le volume global de colis livrés à des particuliers devrait doubler en Europe : quasiment 15 milliards de colis devraient être livrés chaque année dans les villes. Parallèlement, les villes mettent en place de plus en plus de programmes visant à réduire drastiquement la congestion et la pollution.

Dans ce cadre, le défi pour les experts de la livraison comme DPDgroup est de favoriser les villes durables : en innovant chaque jour pour un service de livraison « smart » à nos clients, en optimisant les processes de livraison en centre-ville, et en développant une flotte urbaine de véhicules de plus en plus agiles.

Quel est le positionnement de DPDgroup en matière de logistique urbaine?

Les initiatives de DPDgroup en matière de logistique urbaine visent à améliorer la qualité de vie au quotidien en zone urbaine, en offrant à nos clients des options de livraison plus variées, tout en réduisant notre impact sur l’environnement.

La façon dont DPDgroup souhaite aborder la logistique urbaine avec les autorités locales a pour but de travailler ensemble pour repenser la mobilité urbaine de manière pragmatique et permettre une vie économique dynamique en centres-villes.

Il n’y a pas de solution “unique”, car chaque ville a une géographie, une capacité, des objectifs stratégiques et des besoins différents: des solutions et une réglementation innovante doivent être adaptées à chaque cas.

 

 

DPDgroup prend en considération les besoins inhérents à chaque ville, afin d’adapter son réseau de micro-dépôts et sa flotte alternative.

Entre 2013 et 2017, l’empreinte carbone a été réduite de 16% sur l’ensemble des colis livrés par notre groupe.

 

© Patrice Maurein

A quoi ressemblera la livraison du dernier km demain ?

Dans un contexte de digitalisation, la livraison du dernier km d’ici 10 à 20 ans continuera à gagner en personnalisation. Grâce à l’utilisation d’interfaces digitales, les destinataires finaux auront accès à de multiples options de livraison : les options alternatives de livraison en dehors du domicile se multiplieront sans doute et occuperont une place beaucoup plus importante qu’aujourd’hui.

Les volumes de colis livrés dans le monde devraient augmenter drastiquement, obligeant tous les acteurs à concevoir de nouvelles solutions. L’intelligence artificielle, l’analyse prédictive seront des éléments indispensables à la gestion des flux de livraison.

La flotte de livraison sera composée d’une vaste gamme de véhicules : poids-lourds électriques, véhicules électriques, vélos, triporteurs, complétés de véhicules autonomes roulants et volant.

Dans cette réflexion autour de la livraison du futur, DPDgroup et le Groupe Renault ont établi un partenariat pour définir des scénarios de livraison avec le concept car EZ-PRO, un véhicule 100% autonome et électrique. Ce projet s’inscrit dans le programme innovation et RSE de DPDgroup, qui vise à répondre aux demandes des pouvoirs publics et des citoyens.

En tant que prestataire de services, dans quelle mesure contribuez-vous à dessiner le paysage urbain de demain ?

DPDgroup est fortement engagé et volontaire dans les programmes de logistique urbaine qui sont essentiels pour contribuer à bâtir le centre-ville de demain. Des investissements en R&D, une flotte à faibles émissions et des micro-dépôts situés en centre-ville, sont essentiels dans la mise en œuvre de solutions toujours plus flexibles, responsables et innovantes.

  1. Eurostat
  2. DPDgroup E-shopper barometer 2017 est une étude conduite par Kantar TNS auprès de 24,871 répondants dans 21 pays d’Europe

 


 

DPDgroup est le numéro 2 de la livraison de colis en Europe. DPDgroup combine des technologies innovantes et un savoir-faire local pour proposer des services simples et flexibles, aux expéditeurs comme aux destinataires. Avec son service Predict, DPDgroup établit de nouveaux standards de service en mettant le client au cœur du processus de livraison.

Avec plus de 68 000 experts de livraison et un réseau de plus de 32 000 points relais, DPDgroup livre 4,8 millions de colis vers 230 pays et territoires chaque jour à travers les marques DPD, Chronopost, SEUR et BRT.

DPDgroup est le réseau international de livraison de colis de GeoPost, qui a enregistré un chiffre d’affaires de 6,8 milliards d’euros en 2017. GeoPost est une société holding détenue par le Groupe La Poste.

dpdgroup.com

 

 

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M. Jean-Michel GENESTIER

Directeur des Affaires Européennes de SNCF

M. Jean-Michel GENESTIER

Tout le monde connaît SNCF mais aujourd’hui nous savons qu’il y a de nouveaux défis. Pouvez-vous dans un premier temps nous décrire les contours de cette grande entreprise ?

SNCF est connue de presque tous mais ses métiers ne le sont pas toujours. Les métiers très connus sont liés à l’infrastructure ferroviaire et au transport de voyageurs et de marchandises par la voie ferrée. Les métiers liés à l’ingénierie, à la gestion des gares, à la logistique et au transport par route ne sont pas toujours publicisés. SNCF est présente dans plus de 120 pays, notamment grâce à ses filiales. Un tiers du chiffre d’affaires est désormais réalisé à l’international.

 

Quelle est la politique de SNCF en matière de développement durable et en particulier dans les métiers liés aux transports de marchandises et à la logistique ?

Ce sont plus de 50 000 collaborateurs qui travaillent dans ces métiers et permettent d’assurer à ce que l’on appelle les chargeurs, principalement les producteurs de biens de consommation, un transport et une logistique d’un point A vers un point B quelle que soit la position de ceux-ci dans le monde. L’objectif est d’assurer le transport de marchandises en toute sécurité en répondant aux exigences du juste à temps tout en assurant le choix des modes les plus vertueux selon les possibilités de chaque segment. La commission de transport permet de répondre à toutes les demandes de transport de marchandises dans le monde. La logistique permet de traiter les segments de l’économie avec l’exigence et la célérité voulues.
La présence en Europe sous la marque Captrain permet d’assurer le transport de marchandises par voie ferroviaire sur l’ensemble des réseaux transeuropéens de transport.

L’empreinte carbone de tous les flux est fournie à nos clients pour respecter la loi et les exigences des pays traversés mais surtout pour marquer l’importance de ces métiers au regard de l’environnement.

On note principalement l’impact carbone des métiers et des flux mais chacun sait aussi utiliser les meilleurs moyens afin de limiter la production de dioxyde d’azote et de particules fines dont on connaît l’impact sanitaire. La responsabilité sociale et sociétale de l’entreprise dépend notamment de ces facteurs. L’activité de transport combiné qui, comme son nom l’indique, combine a minima deux modes de transport permet aussi de limiter l’impact environnemental des flux de marchandises.

SNCF a également souhaité développer des autoroutes ferroviaires ; elles permettent de faire monter sur les trains des remorques de poids lourds principalement sur de longs trajets et assurent aux clients une économie d’une tonne de CO2 par véhicule pour des distances de 1 000 km, à des tarifs compétitifs.

Le train fret digital est une innovation qui engage les métiers du transport ferroviaire de marchandises vers une évolution importante assurant une traçabilité pour les clients et l’assurance de connaître les heures d’arrivée des marchandises. Ces trains connectés assureront également une multitude de services aux clients et permettront l’optimisation de la maintenance.

Les innovations sont nombreuses dans ce secteur pour répondre aux demandes croissantes des chargeurs et faire que le transport ait un impact environnemental toujours moins important.

 

 

SNCF est très sensibilisée au dérèglement climatique et notamment à la qualité de l’air comme enjeux de santé publique, pouvez-vous nous dire quelles sont vos actions dans ce domaine ?

SNCF est attachée à imprégner une politique de développement durable dans tous les métiers sur l’ensemble de ses sites et auprès de chacune des activités.

Cette politique est proposée aux autorités organisatrices de transport mais aussi à chacun des clients du groupe. Par exemple est aujourd’hui en préparation un prototype hybride de train express régional permettant d’aller sur l’ensemble du réseau, y compris sur les parties non électrifiées, avec l’aide de batteries, ce qui permet de réduire encore les émissions polluantes et de CO2.

L’ensemble de la chaîne des métiers qui permet de produire en particulier en France 15 000 trains par jour est assurée avec une vigilance extrême sur les questions environnementales sans à aucun moment négliger le point numéro un de la sécurité.

La formation des conducteurs, quels que soient les véhicules, à l’éco conduite, permet de réduire considérablement la consommation d’énergie et donc l’impact environnemental.

SNCF va jusqu’à la valorisation des vêtements de travail usagés : cela fait partie de l’exigence du groupe qui est engagé dans une politique d’achats éco responsables.

SNCF est adhérent à Airparif, cet organisme qui mesure la qualité de l’air en région Île-de-France, reconnu comme une excellence dans le monde entier.

Assurer une veille permanente dans ce secteur est indispensable au groupe mondial SNCF.

 

Le citoyen est au centre de toutes les politiques publiques, les services de transport ne dérogent pas à cette règle. Comment SNCF compte améliorer la qualité et l’efficacité de ses services ?

SNCF place au cœur de ses réflexions et de son action le client qui est un citoyen. Assurer le transport des voyageurs en toute sécurité pour arriver en temps et en heure reste un objectif de tous les instants pour les collaborateurs qui travaillent dans le groupe public ferroviaire.

Des équipes entières sont dédiées à auditer et régler les aléas du monde ferroviaire pour que nous puissions toujours être une référence mondiale de nos métiers.

En France la rénovation du réseau existant est une priorité. L’inversion de la tendance aujourd’hui permet de mettre l’accent sur les mobilités du quotidien. Elles constituent une priorité.

Sur la grande vitesse ferroviaire, proposer des voyages pour tous avec OUIGO, et parallèlement assurer des prestations de qualité et adaptées avec TGV inOUI, sont des atouts incomparables.

L’accessibilité aux services en gare et dans les trains est une constante du travail du groupe. Le développement du wifi, dans les TER et, dès cette année, sur une première ligne Intercités, va permettre des développements massifs de la connexion indispensable de chaque citoyen en mouvement. L’assistant personnel de mobilité que développe SNCF permettra quant à lui d’assembler les offres de plusieurs opérateurs de services de mobilité et d’obtenir un billet sur une même application, dans une logique de porte-à-porte.

L’Europe des transports pousse les acteurs à être plus vertueux, à proposer des services mieux adaptés à nos concitoyens en préservant l’intérêt général que représente l’environnement. Nous sommes engagés sur tous les fronts pour le bien-être de nos clients-citoyens. L’Europe et ses territoires constituent un espace dans lequel nous devons apporter l’excellence des transports pour les voyageurs et les marchandises.

 

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TOURISME : INTELLIGENT ET DURABLE

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M. Eduardo SANTANDER

Directeur de la Commission Européenne du Tourisme (CET)

M. Eduardo Santander Directeur Exécutif, CET

Exécutif multilingue. Formé en Espagne, aux États-Unis et en Autriche, M. Santander est titulaire d’un doctorat et d’un MBA. Il possède une vaste expérience du marketing touristique, du plaidoyer et des affaires publiques dans diverses entreprises privées et institutions publiques du secteur du tourisme et de l’hôtellerie. Il est également conférencier invité en marketing touristique lors de séminaires internationaux dans plusieurs universités américaines et européennes. Il intervient fréquemment dans les forums sur le tourisme, l’industrie hôtelière et le marketing de destinations et est un panéliste passionné.

 

Tourisme européen: favoriser une croissance durable

Il est largement reconnu que l’Europe est la première destination touristique du monde. L’année dernière a été marquée par un avenir prometteur étant donné que l’Europe a atteint un nouveau record d’arrivée des touristes internationaux. Ceci a entraîné une augmentation positive par rapport aux performances de l’année précédente.

Parmi les facteurs qui ont contribué à cette évolution positive, citons la reprise des principaux marchés sources, les efforts de marketing visant à promouvoir les voyages en dehors de la saison principale et les activités promotionnelles thématiques.

En outre, l’avenir du secteur du tourisme semble prospère puisque les arrivées de touristes internationaux en Europe s’élèveraient à 745 millions d’ici à 2030. Cependant, l’industrie touristique européenne est confrontée à une concurrence mondiale croissante des destinations émergentes qui attirent un nombre important de touristes.

L’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) prévoit notamment que les destinations en Asie et dans le Pacifique bénéficieront de l’expansion des voyages intra-régionaux et bénéficieront de la plupart des nouveaux arrivants en 2030. Par conséquent, l’Asie du Nord-Est remplacera l’Europe méridionale et méditerranéenne en tant que sous-région la plus visitée en 2030.

 

Tourisme durable

Afin de persister en tant que la première destination touristique au monde, l’Europe doit répondre aux évolutions du tourisme mondial et tirer parti du potentiel des marchés des voyages à l’étranger de demain. La classe moyenne en expansion constitue un marché croissant pour les destinations européennes, dont les parties prenantes doivent assurer le développement d’un secteur du tourisme durable.

Depuis l’apparition du terme dans les années 1980, le développement du tourisme durable englobe non seulement les avantages économiques durables de la région mais également les responsabilités des parties prenantes liées à l’environnement socioculturel et naturel qui constituent la base de l’offre touristique unique de l’Europe.

La durabilité dans le tourisme doit être considérée sous trois dimensions différentes mais interdépendantes:

 

1) impact économique

Le tourisme en Europe est souvent discuté en termes d’impact économique bénéfique. Le tourisme s’est révélé être l’un des rares secteurs résilients des économies fragiles d’Europe pendant les années de récession économique.

L’industrie du tourisme génère (directement et indirectement) 10,2% du PIB total de l’UE-28, chiffre qui devrait atteindre 11,2% du PIB d’ici 2027.
Pour être plus précis, la contribution totale du secteur au PIB est supérieure à celle des secteurs européens des mines, de la fabrication de produits chimiques, de l’enseignement supérieur et de l’automobile et représente l’un des principaux employeurs de la région.

Le tourisme est un moteur important du développement économique et social. Le secteur stimule la croissance économique en générant des revenus, des emplois et des investissements en Europe, ainsi qu’à travers ses exportations vers les marchés d’origine dans le monde entier. Il contribue à préserver notre patrimoine culturel et naturel, à fournir des revenus pour financer les installations et les infrastructures dont bénéficient les visiteurs et les résidents, et à favoriser la prise de conscience d’une identité et d’une citoyenneté européennes communes caractérisées par sa diversité.

Outre la contribution directe à l’économie des régions grâce à l’afflux de recettes provenant des services touristiques, le tourisme produit des retombées bénéfiques pour la reconnaissance du patrimoine culturel et naturel unique de l’Europe. Le tourisme peut aider les communautés locales à développer un produit touristique culturel et/ou naturel qui ouvre de nouvelles sources de revenus et d’emploi. En outre, l’attention du public qui en découle peut se traduire par un accroissement des investissements publics et privés, ainsi que par le développement d’une responsabilité commune de préserver les actifs au profit de la communauté locale et des générations futures.

 

2) impact Socio-culturel

Tout en favorisant et en exploitant les retombées économiques du tourisme, le tourisme européen doit également être une industrie socialement responsable et accessible à tous, indépendamment de leur origine. Dans ce contexte, je voudrais mentionner spécifiquement trois groupes:

  • Les personnes ayant des besoins d’accessibilité: Selon l’OMS, on estime qu’un milliard de personnes dans le monde vivent avec une forme de besoin d’accessibilité, soit 15% de la population mondiale. C’est un segment de plus en plus important qui appelle à la conception d’une industrie du tourisme accessible à tous (produits, mais aussi communication par exemple des sites Web). Il est important de noter que ce groupe comprend non seulement les personnes handicapées, mais aussi les familles et les voyageurs âgés.
  • Vieillissement de la population : Partout dans le monde, les pays sont confrontés à une augmentation du nombre de personnes âgées (25% de la population européenne). Doté d’un pouvoir d’achat et d’un temps de loisir adéquats, ce segment présente un potentiel d’avenir mais nécessite également des produits et des aménagements touristiques adaptés à leurs besoins.
  • Segments socioéconomiques : Compte tenu de la vaste offre de l’Europe, il est possible de proposer une expérience mémorable aux touristes avec chaque budget de voyage. Le rapport coût-bénéfice de l’Europe doit être mieux communiqué et promu au bénéfice de toutes les régions.

En plus de rendre le tourisme européen plus accueillant pour certains segments de visiteurs, la dimension sociale du tourisme durable plaide également pour la sauvegarde de l’authenticité socioculturelle de la communauté d’accueil, qui ne doit en aucun cas être négligée dans le développement de produits et de services.

 

3) Impact sur l’environnement

Protéger la position de l’Europe en tant que première destination touristique mondiale signifie également préserver le caractère naturel authentique de la région et agir de manière responsable envers sa population.

Il ne fait aucun doute que le tourisme, en particulier le tourisme de masse, exerce une pression sur les ressources naturelles de la région, crée de la pollution et affecte l’environnement physique par le biais des activités de construction et du piétinement des touristes. Le développement de formes alternatives au tourisme de masse est donc essentiel, exigeant des investissements et la promotion de produits et de pratiques respectueux envers l’environnement.

 

Cependant, le développement durable du tourisme en Europe est freiné par trois facteurs principaux :

  • La conduite et les politiques des entreprises placent souvent la croissance économique avant les préoccupations sociales et environnementales, en particulier en période de difficultés financières.
  • La nature saisonnière de la demande peut être interprétée comme ayant un impact sur les trois dimensions de la durabilité. La saisonnalité affecte plus de 96% des destinations dont l’équilibre durable est souvent menacé pendant les saisons de pointe, ce qui pèse sur les capacités de charge sociales et naturelles. En Europe, cela est particulièrement évident au cours des mois de juillet et août, où le volume des nuitées touristiques est 3 à 6 fois plus élevé qu’en janvier et février combinées sur l’ensemble des destinations européennes. De même, en période hors saison, la viabilité économique et l’emploi sont extrêmement instables.
  • Le développement durable appelle un leadership politique et une collaboration à différents niveaux. Cela constitue en soi un défi compte tenu de la complexité et fragmentation inhérentes au secteur du tourisme.

 

Compte tenu de ces faits, l’Organisation Mondiale du Tourisme des Nations Unies (OMT) précise que le développement durable du tourisme doit essentiellement inclure quatre objectifs essentiels:

  • Maintenir un haut niveau de satisfaction touristique
  • Accroître la sensibilisation aux questions de développement durable
  • Accroître la sensibilisation aux questions de développement durable
  • Promouvoir des pratiques touristiques durables

 

Quelle est la contribution de la Commission Européenne du Tourisme (CET) pour soutenir la compétitivité du tourisme européen?
Au cœur de la stratégie de la CET sont la stimulation de la compétitivité et la promotion de la croissance durable du secteur du tourisme européen par la sensibilisation pour « Destination Europe » sur les marchés long-courriers.

L’Europe doit tirer parti de son offre touristique et renforcer ses parts de marché sur les marchés émergents et établis.

Cela signifie que, dans tous les efforts, l’Europe doit aligner sa gamme de marchés et identifier les segments mal desservis (par exemple : tourisme senior, LGBTQ, etc.) et approfondir sa compréhension du développement de produits paneuropéens. En encourageant les expériences transnationales, la Commission Européenne du Tourisme cherche en particulier à accroître la visibilité de la pléthore de produits disponibles tout en sensibilisant à la diversité de la région. Les partenariats public-privé (PPP), axés sur des objectifs communs et réalisables, constituent un pilier essentiel de la croissance durable du tourisme européen.

La stratégie à long terme de la CET se concentre sur le développement de PPP pour la promotion du tourisme européen et la sensibilisation aux produits et expériences touristiques thématiques paneuropéens et transnationaux (itinéraires culturels, patrimoine) qui inspireront et qui seront adaptés aux différents marchés.

Pour résumer ce qui a été décrit précédemment, la CET croit fermement que les quatre choses les plus importantes pour soutenir la croissance durable du secteur du tourisme européen sont :

  1. Il est essentiel que les organisations nationales du tourisme continuent de renforcer leurs collaborations dans le cadre d’une promotion commune européenne du marketing ;
  2. À travers des études de marché, dénicher les thèmes favorisant le développement de produits paneuropéens ; et
  3. Une coopération approfondie entre les acteurs publics et privés aux niveaux continental, national et régional.
  4. L’établissement d’une réputation pour des produits spécialisés attirant et répondant aux besoins de différents segments de voyageurs.

European Travel Commission
Rue du Marché aux Herbes, 61
1000, Brussels
+32 2 548 90 00
info@visiteurope.com
www.etc-corporate.org

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FINANCE

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M. Olivier GUERSENT

Directeur général Commission européenne Stabilité Financière, Services Financiers et Union des Marchés des Capitaux (FISMA)

Financer une croissance durable suppose de changer les pratiques du secteur financier.

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M. Philippe DESFOSSÉS

Vice-président du Groupe des investisseurs institutionnels sur le changement climatique (IIGCC)

Investisseurs et fonds de pension : mieux comprendre les risques et les opportunités du changement climatique et de la politique climatique.

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