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Mme Corina CRETU

Commissaire européen - Politique régionale

 

En quoi la politique de cohésion est-elle importante pour les régions et le projet européen ?

En premier lieu, je pense qu’il est important de souligner que la politique de cohésion européenne peut profiter à toutes les régions. Ce projet coopératif a été créé dans le but de niveler les inégalités qui existent entre les différentes régions d’Europe, objectif que nous n’avons pas encore atteint puisque ces disparités n’ont pas disparu.

Cette politique de cohésion constitue également le principal outil d’investissement en situation de crise.  Ainsi, lors de la dernière crise financière, alors que certains Etats peinaient déjà à verser salaires et pensions, les premières restrictions budgétaires avaient immanquablement touché les investissements. Plusieurs pays, dont la Grèce, avaient alors bénéficié du financement intégral de leurs investissements par des fonds européens.

Dans certains pays, notamment en Europe de l’Est, c’est l’Union européenne qui finance aujourd’hui encore les investissements publics à hauteur de 80 %. Et les régions les plus riches ne sont pas en reste. En effet, partout où subsistent des poches de pauvreté, l’Europe investit d’importants moyens dans les structures publiques, telles que les hôpitaux et les écoles.

Tout en œuvrant à notre propre modernisation depuis plusieurs années, nous travaillons à pourvoir au mieux aux besoins des régions, tant sur le plan des infrastructures que celui de la recherche et de l’innovation ; ces deux composantes sont les véritables moteurs de la croissance, et c’est pour cela que la poursuite de la politique de cohésion me semble aujourd’hui indispensable.

Nous sommes aujourd’hui réunis pour souligner l’importance de la politique de cohésion et augmenter notre visibilité et surtout bien faire entendre ce qu’elle offre à toutes les régions européennes. Selon nos chiffres, plus de 70 % des européens ne savent pas que c’est l’Europe qui finance directement les écoles où étudient leurs enfants, les hôpitaux qui les soignent ou encore les routes qu’ils empruntent au quotidien. Il m’apparait donc nécessaire qu’ils aient connaissance de l’ampleur de l’engagement européen dans des secteurs aussi fondamentaux. Cet engagement est essentiel pour exprimer la solidarité sociale et économique entre les États-membres.

 

Selon vous, quel rôle joueront les régions dans l’avenir du projet européen ?

 Les régions sont d’une importance capitale, et j’ai à cœur de les représenter au sein des diverses commissions. Je défends bien sûr leurs besoins de développement, notamment lorsque les ressources à l’échelle nationale sont insuffisantes.

Nous venons de fêter les 30 ans de la politique de cohésion, et nous espérons bien pouvoir poursuivre notre mission pour les 30 années à venir ! Nous aimerions également aider toutes les régions des Etats-membres à améliorer la qualité de vie de leurs habitants, car il s’agit bien là de notre but ultime.

Mener une politique de cohésion n’est pas une fin en soi ; nos objectifs sont concrets : améliorer la qualité de vie des citoyens, leur sécurité, leur santé, participer à la lutte contre le dérèglement climatique, ou encore investir dans l’innovation et la recherche. Nous œuvrons sur de nombreux fronts, et je pense donc que les stratégies de spécialisation mises en place par les régions pour renforcer leurs atouts se révèleront payantes. Bien sûr, toutes les régions n’ont pas vocation à ressembler à la « Silicon Valley », mais elles sont riches de bien d’autres spécialités importantes, telles que l’agroalimentaire ou l’aéronautique. Toujours dans une optique d’amélioration de la qualité de vie, il est très important de travailler main dans la main avec les régions, au niveau local avec les maires et à plus grande échelle avec les présidents de région.

 

Quelles conclusions tirez-vous de la rencontre de ce matin ?

 Cette rencontre avait principalement pour but de rendre compte du nombre d’organisations qui soutiennent les politiques de cohésion. Cette initiative me semble donc positive pour les millions de citoyens qui sont directement concernés ainsi que pour les chefs d’Etat et la Commission européenne.

Le 2 mai, la commission présentera son projet pour la prochaine période financière de l’UE. L’avenir de la politique de cohésion se trouvera donc entre les mains des législateurs.

 

 

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