C’est la combinaison d’un certain nombre de facteurs qui permet aux entreprises françaises de créer de nouveaux emplois, stimuler la croissance économique et agir plus activement sur les nouveaux marchés.
L’an passé, en présence des Présidents des deux pays, un mémorandum de compréhension mutuelle a été signé entre la Russie et la France en vue de promouvoir leur coopération dans le domaine des placements directs. Le Fonds d’investissement franco-russe, dont la création vient d’être entamée par le Fonds russe d’investissements directs et la Caisse des Dépôts International, devra servir de nouvel outil à cette coopération.
De nombreuses compagnies françaises travaillent depuis longtemps et de manière fructueuse en Russie. Ici, on peut acheter une Renault de fabrication russe, arriver dans cette voiture vers un magasin du réseau Auchan, y consommer des aliments de la marque Danone d’origine locale et régler tout cela par la carte émise par une banque russe du groupe Société Générale. Ces compagnies et marques ne sont pas simplement présentes sur le marché russe, elles y occupent des positions avancées.
Il est évident que sur le plan stratégique, le marché russe intéresse un nombre beaucoup plus grand d’entreprises françaises. La Russie se classe en sixième position au monde pour le volume du PIB qui frôle 3 billions $. Les revenus de la population, accrus ces dernières années, et la classe moyenne qui a triplé en cinq ans, ouvrent d’excellentes perspectives d’expansion.
Pourtant, ces derniers temps, les risques et l’instabilité ont considérablement augmenté dans le monde. Cela affecte non seulement l’humeur des investisseurs, mais aussi les possibilités de financer les projets. Cette situation confère encore plus d’actualité au travail avec les partenaires qui connaissent bien le marché local, possèdent des ressources et peuvent partager les risques.
C’est justement le modèle de l’investissement direct réalisé conjointement avec des partenaires étrangers qui est devenu le principe fondamental du travail de la RDIF. Dès sa naissance en 2011, où le Gouvernement russe a annoncé la création d’un fonds doté de 10 milliards de dollars, la RDIF a investi ou a réservé pour investissements plus de 7 milliards de dollars dont plus de 1,3 milliard provenaient des capitaux propres du Fonds et plus de 6 milliards étaient fournis par les co-investisseurs. La RDIF a également passé plusieurs accords de partenariat à long terme pour une valeur totale supérieure à 15 milliards.
De tels accords ont été conclus avec la Caisse des Dépôts. La RDIF et la CDC International ont pour but de conjuguer leurs efforts en matière d’investissements communs à long terme. Cela nous permet de centrer l’attention sur les projets et les compagnies qui, par exemple, ont démontré leur pertinence en France et qui peuvent évoluer non seulement en Russie et en France, mais aussi sur les marchés d’autres pays. Le réseau global de fonds co-investisseurs, créé sur la base de partenariats stratégiques, permet de faire participer à une même transaction plusieurs investisseurs mondiaux à expertises variées et confère un effet synergique aux investissements des principaux fonds souverains et de leurs compagnies de portefeuille au profit de nos compagnies et partenaires également.
Nous estimons que les investissement dans le secteur des biens de consommation jouissent actuellement d’un fort potentiel en Russie les investissement dans le secteur des biens de consommation, dans le développement régional et la localisation des unités de production, dans l’élévation de l’efficacité et de la compétitivité des entreprises, notamment, grâce aux projets « out-source ». Notre quatrième stratégie : les investissements dans l’infrastructure.
Nous partageons cette approche avec nos collègues français. Pendant les discussions menées au récent forum économique international de Saint-Pétersbourg, Laurent Vigier, Directeur Général de la CDC International Capital, a constaté que la Russie peut faire le lien entre l’Europe et l’Asie et leur fournir de nouvelles sources de croissance. Il a également reconnu que seulement 20 % des exportations russes ont une composante hi-tech et que cet indice « peut, sans aucun doute, être amélioré ».
La RDIF coopère également en direct avec des investisseurs stratégiques. Citons, par exemple, le marché conclu avec le groupe Titan, un des fabricants mondiaux de composants pour le matériel agricole, qui se propose de moderniser les actifs acquis en Russie et aussi d’organiser des livraisons non seulement sur le marché intérieur, mais aussi à l’étranger.
La RDIF possède à son actif non seulement des ressources pour investissements, des procédures bien réglées, une riche expertise et le soutien de l’État. Pour réaliser des projets capables d’exercer une forte influence sur le développement du pays, nous travaillons au perfectionnement de la législation et de la base normative. Par exemple, des modifications ont été adoptées, avec un concours actif de la RDIF, dans le but de permettre aux compagnies de prendre, au titre du financement de projets d’investissement, des crédits pour la réalisation de projets d’infrastructure à long terme. Le travail se poursuit en vue de perfectionner les lois sur les concessions, d’optimiser la coopération dans le cadre du partenariat État-secteur privé.
La Russie est ouverte au partenariat et aux changements. À tous les niveaux. Par exemple, la rencontre annuelle des membres du Conseil international d’experts de la RDIF et des partenaires du Fonds avec le Président de Russie est devenue traditionnelle. Au mois de mai, elle a réuni des investisseurs qui géraient des actifs évalués à plus de 3,6 billions de dollars. De l’avis de ses participants, l’entretien a été sincère et bien étoffé.
À l’heure actuelle, la RDIF examine plus de 60 projets dont la réalisation exigerait plus de 12 milliards de dollars d’investissements. La gamme de secteurs est riche : télécommunications, transports et logistique de transport, industrie chimique, santé publique, infrastructure, commerce en détail, agriculture, logement et services collectifs, transformation de ressources à valeur ajoutée, etc. Certains de ces projets sont étudiés de façon concrète avec nos collègues français. Nous sommes convaincus que les premiers contrats avec leur participation ne se feront pas attendre. Et le travail du Fonds d’investissement franco-russe servira d’un appui sûr au développement des relations économiques entre nos pays.
La RDIF et nos partenaires sont vivement intéressés à investir en France. Pour preuve, l’augmentation des investissements directs étrangers depuis la Russie vers la France qui ont progressé de 75 % dans la période de 2007 à 2013. Bien prometteuses sont les possibilités de faire participer à la réalisation de projets communs des partenaires des pays du Golfe Persique et de la région Asie-Pacifique. La combinaison de nos ressources aux potentialités industrielles, technologiques, intellectuelles et créatives de compagnies françaises permettra à la France de créer de nouveaux emplois et de dynamiser la croissance économique, d’agir plus activement sur les nouveaux marchés.