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M. Patrick OLLIER

Président de la Métropole du Grand Paris, Maire de Rueil-Malmaison

Croyez en nous, car nous ne lâcherons rien !

Pouvez-vous nous présenter la Métropole du Grand Paris ? quelles sont vos missions et compétences ?

Créée depuis le 1er janvier 2016, la Métropole du Grand Paris (814 km² avec 8598 habitants au km²) est un établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre de 131 communes appartenant à la zone dense urbaine continue. Son périmètre englobe donc Paris, les 36 villes des Hauts-de-Seine, les 40 communes de Seine-Saint-Denis, les 47 municipalités du Val-de-Marne, 6 communes de l’Essonne et la ville d’Argenteuil du Val d’Oise. Avec ses 7,2 M habitants et 4,2 M d’emplois, elle représente le premier pôle tertiaire européen et la première destination touristique au Monde.

Cette intercommunalité est composée d’un conseil métropolitain de 209 élus, qui représentent les 131 villes membres et notre bureau a été élu sur la base d’une gouvernance partagée. C’est dire que nous exerçons nos compétences dans l’intérêt général et au service de nos populations.

Notre objectif, déterminé par la loi, est de définir et de mettre en œuvre des actions métropolitaines destinées à améliorer le cadre de vie des habitants, de réduire les inégalités entre les territoires qui composent la Métropole, de développer un modèle urbain, social et économique durable, moyens d’une meilleure attractivité et compétitivité au bénéfice de l’ensemble du territoire national.

C’est dans cette perspective que nous avons la charge d’élaborer un projet métropolitain qui définit les orientations générales de la politique conduite par la métropole du Grand Paris.

Ainsi, depuis 2016, nous avons une montée en compétences stratégiques et opérationnelles en matière de développement et d’aménagement économique, social et culturel, et en matière de protection, de mise en valeur de l’environnement,

Cette montée en puissance poursuit son cours, avec la compétence en matière d’aménagement et celle correspondant à la politique locale de l’habitat qui sera pleinement exercée dans le courant 2019.

Voilà de manière succincte la carte d’identité de la Métropole du Grand Paris qui est encore, malgré sa très grande énergie, un nourrisson par rapport à d’autres collectivités qui ont aujourd’hui plus de 30 ans d’existence.

Et malgré son jeune âge, cet EPCI à fiscalité propre, lance pour la première fois en France une planification sans précédent à cette échelle. Et l’ensemble de nos travaux est mené de front, ce qui assure une cohésion d’ensemble dans la perspective de préparer efficacement les JO 2024.

 

Une synergie est en place dans le cadre des services urbains de la Métropole du Grand Paris, quelles sont les innovations en place et à venir, ainsi que votre vision pour 2020/2030 ?

En posant cette question, il nous semble que vous voulez en savoir plus sur les actions et les ambitions de la Métropole ! En réalité, nous avons déployé des actions opérationnelles en lançant en 2017 et en 2018 deux concours successifs intitulés « Inventons la Métropole du Grand Paris », qui sont des tests d’attractivité de notre territoire en vue d’attirer investissements privés dans des projets immobiliers innovants. L’impact du 1er concours est le suivant :

  • 7 milliards d’euros d’investissements privés ont été levés,
  • 2,1 millions de m² développés,
  • 14 290 logements dont 2 980 logements sociaux,
  • 65 500 personnes seront employées à la réalisation des projets,
  • 54 000 emplois pérennes supplémentaires seront en définitive accueillis dans les surfaces tertiaires nouvellement construites

 

Nous avons également engagé des actions à l’avantage des métropolitains à travers :

  • Le Grand Paris Métropole Tech : plateforme visant à fédérer l’écosystème des acteurs du numérique et des nouvelles technologies, à l’échelle du territoire métropolitain ;
  • Le Vélib’ Métropole : investissement de la Métropole à hauteur de 10 000€ par station et par an (399 stations hors Métropole soit 3,99 M€) ;
  • La logistique métropolitaine visant à améliorer le premier et le dernier kilomètre ;
  • Initiative « centres-villes vivants » : développer et revitaliser les centres-villes à partir du dispositif de préemption des baux commerciaux ;
  • Le Fonds d’investissement métropolitain : 37,2 millions d’euros en faveur des communes et des territoires (total de 226 dossiers) ;
  • Le Dispositif « métropole roule propre ! »
  • La GEMAPI (gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations). Exemples : la réouverture de la Bièvre (2,5 millions d’euros sur 3 ans), vanne-écluse Joinville (250 000 € sur 3,6 millions euros)
  • Ou encore La nature en ville : avec le concours des Miels métropolitains.

 

Et tout au long de cette année, sans attendre la réforme de l’organisation territoriale de l’Ile de France que le Président de la République doit annoncer, nous construisons les documents stratégiques qui nous sont indispensables à moyen et long terme. En moins de deux ans, la Métropole a en effet lancé, fait sans précédent en France, les schémas stratégiques d’organisation territoriale de la zone dense continue. L’année 2018 équivaut pour nous à une montée en puissance des travaux d’élaboration de documents de planification qui solliciteront fortement les élus métropolitains et donneront lieu à des phases de concertation avec les communes et territoires, les partenaires et habitants de la Métropole ; Ainsi, parmi les documents stratégiques de la Métropole du Grand Paris figurent :

 

  • Le Plan Climat Air Energie Métropolitain (PCAEM) qui a pour ambition de structurer avec tous les acteurs impliqués – l’action publique métropolitaine en matière d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre (GES) et d’adaptation aux effets du changement climatique.
  • Le Plan Métropolitain de l’Habitat et de l’Hébergement (PMHH) dont l’adoption sera une forte manifestation de l’intention métropolitaine à mettre en œuvre une politique de l’habitat en phase avec l’Etat. Elle témoignera également de notre capacité à être un interlocuteur légitime dans l’intérêt des populations.
  • Le Schéma de Cohérence territoriale (SCOT) quant à lui mettra en cohérence les orientations majeures de toutes nos politiques à venir en matière d’aménagement, d’habitat, d’environnement et de développement économique
  • Le Schéma métropolitain d’aménagement numérique (SMAN) qui doit favoriser en matière d’infrastructures numériques, « la cohérence des initiatives publiques et leur bonne articulation avec l’investissement privé » et en matière d’usages et services numériques, « la mise en place de ressources mutualisées, publiques et privées, y compris en matière de médiation numérique. »

 

En 30 mois d’existence, la Métropole du Grand Paris travaille de manière acharnée avec une équipe resserrée, dans l’action et la programmation.

 

En quoi cette synergie représente un modèle à suivre de votre point de vue, au niveau national et européen ?

Chaque Métropole est singulière par sa géographie, son économie et sa configuration sociale. Mais la Métropole du Grand Paris, de par son Histoire et celle de sa ville centre, ne peut se comparer, ni dans sa gouvernance, ni dans ses objectifs d’autant qu’au niveau national, elle représente 489 milliards d’euros, soit 75% du PIB régional et près de 25% du PIB national ; 4 millions d’emplois, soit 70% des emplois régionaux et près de 15% national ; 1 M d’employés entrent chaque jour dans la métropole pour y travailler ; et 38 millions de m² de bureaux, étant de ce fait le 1er parc d’Europe.

Pour autant, l’exclusion et la relégation frappent aussi et surtout les populations qui vivent au sein de cette zone dense continue : le taux de pauvreté dans le périmètre de la Métropole du Grand Paris est de 18% des ménages qui y vivent, alors que dans le périmètre francilien il est de 15% (taux national 15%) – C’est dire que la pauvreté est plus forte dans le périmètre de la Métropole du Grand Paris qu’en Ile de France !

En outre, 158 quartiers prioritaires de la politique de la ville, soit 35% du chiffre national, sont situés sur le territoire de la Métropole du Grand Paris. Voilà des chiffres qui reflètent des réalités sociologiques et économiques contrastées.

Cela atteste bel et bien que si la Métropole est pourvoyeuse de plus-values et de richesses qui renforcent l’attractivité de la France, y vivent assurément, et certainement plus qu’ailleurs, des personnes qui pâtissent de la pauvreté et de l’exclusion ! Par conséquent nous ne souhaitons pas nous poser en modèle, mais, étant à la recherche d’efficacité, nous regardons ce qui se pratique au-delà de notre périmètre pour, le cas échéant, nous en inspirer !

 

La gouvernance territoriale, la notion de subsidiarité ! votre point de vue sur ces enjeux majeurs à la veille des élections européennes ?

La gouvernance au niveau de la Métropole du Grand Paris s’est construite en dépassant les clivages politiques d’une part et en respectant l’identité des 131 communes qui en sont membres. Nos compétences sont définies par la loi et nous défendons avec détermination le pouvoir des maires qui sont des élus qui ont la confiance de nos concitoyens. Dès lors, le principe de subsidiarité est inscrit dans l’ADN de la métropole qui œuvre toujours dans un souci d’efficacité. En effet, la mise en place des politiques publiques au service des citoyens sur un territoire urbain dense comme celui de la Métropole du Grand Paris, nécessite une gouvernance qui associe un niveau stratégique qui porte une vision d’ensemble et qui met en œuvre les actions et projets majeurs d’intérêt collectif, avec des niveaux de proximité qui œuvrent au plus près des habitants pour des projets et des services qui répondent aux besoins et aux particularités des communes.

 

Quel est le message que vous souhaiteriez faire passer aux citoyens au centre du service public de votre Métropole ?

La Métropole du Grand Paris entend répondre aux attentes et aux préoccupations des métropolitains, à savoir apaiser à terme les inquiétudes sur les questions du Logement, de l’Emploi et de la Qualité de l’Air notamment. Ces sujets essentiels sont ou seront de la compétence de la Métropole du Grand Paris, jeune EPCI qui, pourvue d’une administration de mission composée pour l’heure que de 40 agents travaillant avec détermination et enthousiasme, œuvre à l’amélioration du cadre de vie de nos concitoyens. Nous avons foi en l’avenir d’une Métropole au service de l’humain ! Croyez en nous, car nous ne lâcherons rien !

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