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L’intégration des enjeux économiques et environnementaux de la transition énergétique

M. Alain GRANDJEAN et Jean-Marc JANCOVICI, associés de « Carbone 4 »

LE CHANGEMENT CLIMATIQUE : MENACES ET OPPORTUNITÉS

Divorcer de l’économie fossile pour fonder une stratégie résiliente de développement

M. ALAIN GRANDJEAN

Le dérèglement climatique contemporain diffère des changements climatiques passés pour deux raisons principales :

  • ce sont les activités humaines qui en sont à l’origine depuis le début de l’ère industrielle, via les émissions de gaz à effet de serre (GES), essentiellement du CO2 émis par l’usage de combustibles fossiles (pétrole, charbon, gaz) ;
  • la vitesse du processus en marche est 50 à 100 fois plus rapide que ce qui a pris place dans le passé observable, soit depuis au moins 800 000 ans.

Selon les trajectoires de développement que l’humanité décide d’emprunter pour les prochaines décennies, la communauté scientifique mondiale anticipe une hausse de la température moyenne globale de + 2°C à + 6°C à la fin du siècle, par rapport à celle
du milieu du XIXème siècle.

JEAN-MARC JANCOVICI

Autrement dit, l’humanité pourrait être à l’origine, en seulement un siècle, de la même variation de température que celle séparant une période glaciaire d’une période interglaciaire, à savoir 5°C.

Les conséquences d’un changement climatique de grande ampleur sur un laps de temps aussi court (cinq à six générations) seraient un facteur majeur de déstabilisation des sociétés sur les plans écologique, économique et social. Pour éviter une telle déstabilisation, qui signifierait en pratique un grand saut dans l’inconnu, il faut opérer une transition énergétique vers un monde post-énergies fossiles. Pour limiter la hausse à 2°C, il faut en pratique diviser les émissions mondiales par trois d’ici à 2050 et les rendre nulles en 2080.

L’enjeu est alors de faire d’une contrainte forte une source d’opportunités et de projets fédérateurs, et de faire évoluer la stratégie et le management des organisations pour créer des activités sobres en carbone, résilientes et créatrices de valeur. C’est la contribution que Carbone 4 souhaite apporter à l’ensemble des acteurs, publics comme privés, qui veulent préparer l’économie du XXIème siècle.

LA STRATÉGIE CARBONE

Fondé en 2007 par deux experts des enjeux énergie-climat, Jean-Marc Jancovici (auteur du Bilan Carbone) et Alain Grandjean (co-auteur du rapport Canfin-Grandjean sur les financements innovants pour le climat remis au Président de la République en juin 2015), Carbone 4 est le premier Cabinet de conseil spécialisé dans la stratégie bas carbone.

Son nom fait référence à l’objectif pris par la France de diviser ses émissions de GES par un « facteur 4 » à l’horizon de 2050 par rapport à 1990. Avec son équipe de 25 collaborateurs, Carbone 4 est aujourd’hui le spécialiste des enjeux économiques et environnementaux de la transition énergétique.

  • Une vision transversale des enjeux énergie-climat alimentée par une approche multi-sectorielle.
    Le Cabinet a choisi de structurer son approche autour de 8 groupes de travail internes, afin de nourrir une démarche d’intelligence collective sur des domaines dans lesquels il développe une expertise au fil de ses missions.
  • Adaptation au changement climatique, bâtiment, énergie, finance, international, mobilité, territoire et, bien entendu, comptabilité carbone sont autant d’axes de réflexion autour desquels les collaborateurs de Carbone 4 exercent une veille quotidienne pour proposer des réponses rigoureuses et approfondies à leurs clients ; clients qu’ils accompagnent, par exemple, dans l’élaboration de leur stratégie de transition énergétique, l’évaluation de leur empreinte carbone, ou encore pour lesquels ils réalisent des études prospectives ou de filière.

 

Au fil des 600 missions déjà réalisées, Carbone 4 a développé plusieurs méthodes d’analyse innovantes pour déceler risques et opportunités dans un secteur économique donné et près d’une dizaine de méthodes sectorielles pour les empreintes carbone. Nos travaux ont inspiré de nombreuses stratégies de grands groupes ou de collectivités locales.

 

 Carbon impact analytics – une méthode innovante pour mesurer la contribution des portefeuilles à la transition énergétique

  • La mobilisation croissante des acteurs du secteur financier
    La transition énergétique à l’échelle mondiale nécessitera impérativement la réallocation des capitaux de l’économie fossile vers l’économie bas-carbone. Cela suppose, entre autres, de favoriser le financement des activités productives, infrastructures, projets d’efficacité énergétique et modes de production d’énergie dé-carbonés, qui permettent de suivre une trajectoire dite « de 2°C », et donc d’amener les émissions mondiales à zéro en 2080.

Ainsi, la mobilisation du secteur de la finance est absolument incontournable pour répondre au défi climatique. Les acteurs financiers sont exposés à la fois au risque carbone (risque de dévaluation des actifs en cas de réglementation forte concernant les énergies fossiles) et au risque climatique (conséquences économiques et financières du dérèglement climatique), mais peuvent également profiter d’opportunités via leurs stratégies d’investissement.

Depuis le sommet international sur le climat organisé par l’ONU en 2014, de plus en plus d’investisseurs se sont lancés dans la lutte contre le changement climatique, à l’image du Portfolio Decarbonization Coalition, un groupe d’investisseurs qui se sont engagés à dé-carboner 100 milliards de dollars d’investissement en actions (equity) avant décembre 2015

 

  • Accompagner la dynamique du secteur financier
    Carbone 4 et Mirova, filiale de Natixis Asset Management dédiée à l’investissement responsable, ont collaboré au développement d’une méthodologie permettant de concilier les investissements avec une trajectoire « 2 degrés » du changement climatique.

Cette méthodologie, Carbon Impact Analytics, fournit une analyse des émissions induites et évitées par l’activité des entreprises en portefeuille. Elle permet ainsi de réorienter les investissements vers des entreprises compatibles avec – ou favorisant – la transition bas carbone, qui devraient en toute bonne logique être économiquement avantagées en cas de contraintes croissantes sur les émissions. Elle permet aussi de suivre l’évolution de l’impact carbone des portefeuilles et contribue, de ce fait, à l’amélioration de la qualité de leur reporting.

 

  • La contribution d’une entreprise ferroviaire au transport durable
    Les transports dans leur ensemble sont responsables de 20% des émissions de CO2 en Europe, et réduire leur impact sur le climat s’avère particulièrement complexe. Cet enjeu est souligné par les autorités et sera au cœur de la COP 21.

 

Carbone 4 a été mandaté par Thalys, dans le cadre de ses contributions à un système de transports plus durable, pour répondre à la question : « Quelles conséquences si Thalys n’existait pas ? ». Cinq critères ont été étudiés : non seulement le prix et le temps de transport, mais aussi les principales externalités, comme les effets sur la congestion routière, les impacts sociaux liés et, bien sûr, le coût environnemental.

Les chiffres de l’étude montrent que 200 000 teqCO2 sont économisées chaque année grâce à Thalys, principalement grâce au trafic automobile évité. Mais le tableau global serait incomplet si on s’arrêtait à ce stade. Si l’on prend en considération le nombre de barils de pétrole économisés, le trafic et la congestion routière évitée, mais aussi le coût social des accidents épargnés grâce à Thalys, la valorisation de l’impact positif de Thalys s’élève chaque année à 140 millions d’euros d’économies pour la collectivité.

 

Analyse des trajectoires du débat national sur la transition énergétique – une comparaison des scénarios de demande et d’offre énergétiques pour la france à l’horizon 2050

Pour le Commissariat général au développement durable (CGDD), Carbone 4 a analysé les quatre familles de trajectoires de transition énergétique définies dans le cadre du Débat national sur la transition énergétique (DNTE). Le rapport, produit en février 2014, avait pour objectif de proposer une analyse pédagogique, transparente et neutre, en explicitant les variables clés de la scénarisation, les mesures de politiques publiques privilégiées et leur impact, ainsi que les technologies envisagées dans le cadre de chacune des quatre trajectoires de transition énergétique.

Les convergences entre trajectoires, confirmant les politiques sectorielles à engager « sans regret », ainsi que leurs divergences, faisant ressortir la nécessité d’effectuer des choix stratégiques d’orientation pour la transition énergétique, ont ainsi été mises en évidence.

Pour rappel, les quatre trajectoires étaient définies, à l’horizon 2050, de la manière suivante :

  • Trajectoire DEC : légère baisse de la demande énergétique en 2050 et croissance forte de la demande électrique (trajectoire reposant sur la substitution des énergies fossiles par la biomasse et l’électricité nucléaire),
  • Trajectoire DIV : réduction modérée de la demande énergétique et diversification du mix énergétique,
  • Trajectoire EFF : baisse importante de la demande énergétique et diversification du mix énergétique (trajectoire visant à tirer, d’ici à 2030, le potentiel maximum des économies d’énergie et des énergies renouvelables),
  • Trajectoire SOB : sortie à la fois du nucléaire et des énergies fossiles, grâce à une forte réduction de la demande énergétique et au développement des énergies renouvelables.

Pour chacune d’entre elles, l’évolution de la demande énergétique par secteur (bâtiment résidentiel, bâtiment tertiaire, transport, industrie, agriculture), ainsi que l’évolution de la production énergétique par vecteur de cette production ont été modélisées, analysées et comparées.

ACCOMPAGNER LA MOBILISATION DES ACTEURS POUR LA COP 21

Le Gabon a été le premier pays d’Afrique à rendre publique sa contribution volontaire pour la COP 21 (21ème Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques) avec la présentation de son Plan d’action national pour réduire ses émissions de GES et s’adapter aux conséquences des dérèglements climatiques. Nous avons accompagné le Gouvernement gabonais dans cette démarche, en lui apportant son expertise de la comptabilité carbone, de la définition de scénarios de transition énergétique et d’élaboration de plans d’actions de réduction des émissions de GES.

PÉDAGOGIE ET CONDUITE DU CHANGEMENT

C’est par l’expérimentation que les messages clés ont les meilleures chances d’être retenus… Fort de ce constat, Carbone 4, en partenariat avec Ignition Factory, spécialiste de la pédagogie sur supports innovants, se propose d’aider à déclencher et à accompagner le changement au sein des organisations en trois étapes.

L’objectif ? Permettre aux différents acteurs d’agir en interne pour sensibiliser ou former les collaborateurs, les fédérer autour d’un projet commun, communiquer sur leurs métiers, leurs innovations, leurs initiatives, ou encore de communiquer en externe auprès des investisseurs, des clients, de la société civile, des partenaires et des étudiants.

 

NOTA:
Carbone 4, et un Cabinet de conseil spécialisé dans le domaine émergent de la stratégie carbone.

 

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