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M. Christophe Chabert

directeur du développement grand Ouest chez Eolfi

JGDE. Vous êtes Responsable du Développement Grand Ouest pour EOLFI, pouvez-vous nous présenter la société, votre positionnement national et international, vos sites de développement ?

EOLFI est une PME française, développeur dans l’éolien et l’énergie solaire depuis 2004. A partir de 2011, elle a discerné dans l’éolien flottant une réelle opportunité pour répondre aux enjeux énergétiques de la planète. Cette technologie émergeante va permettre de développer l’éolien en mer dans des profondeurs supérieures à 50 m et ainsi décupler les zones accessibles pour l’éolien en mer.

Il sera possible d’installer les futurs parcs plus loin en mer, avec des vents plus forts et des enjeux d’usage réduits. Eolfi s’est concentré sur deux pays particulièrement concernés par cette nouvelle technologie : la France et Taïwan.

JGDE. Quels sont les enjeux de l’éolien marin en France et à l’international ?

Plus de 70% de la planète est recouverte par les océans et plus de 70% de la population mondiale vit proche de la côte. La mer va jouer un rôle majeur dans les enjeux climatiques de demain et l’atteinte les obligations de la COP 21. En mer, le vent est plus fort, plus stable, plus fréquent et plus prévisible. Des avantages fondamentaux pour ancrer cette énergie intermittente dans une logique de transition énergétique.

La France est partie en retard. Là où les pays du Nord de l’Europe installent déjà plusieurs dizaines d’éoliennes chaque année, la France installera son premier parc commercial à l’horizon 2020.

Conscient de ce retard, la France a entamé un tournant ces dernières années pour simplifier ses procédures administratives et accélérer le développement de l’éolien flottant. Avec la mer méditerranée profonde et le plateau continental atlantique en Bretagne, cette technologie est particulièrement bien adaptée aux côtes Françaises. Quatre fermes pilotes, composées de 3 à 4 machines ont été retenues lors d’un appel d’offre de l’état Français en 2016 doté d’un soutien à l’investissement de 300M€. Elles doivent être installées en 2021 et permettre ainsi à la France de concrétiser son rôle majeur dans ce développement.

 

 

JGDE. La ferme pilote de Groix & Belle-Ile, un projet concerté et soutenu par les collectivités et les citoyens. La Bretagne un choix évident ? Et quelles en sont les perspectives commerciales ?

Le projet de Groix & Belle-Ile s’inscrit pleinement dans cette dynamique. Dès 2008, la région a trouvé dans l’éolien flottant une véritable opportunité pour sortir de sa dépendance énergétique liée à son implantation géographique péninsulaire. Les côtes de Bretagne tombent rapidement à des profondeurs supérieures à 50 m.

Le site de Groix & Belle-Ile a des conditions environnementales océaniques correspondant à 80 % du marché mondial. Son emplacement équilibré et concerté permet de limiter les impacts sur les différents usages, la pêche, bien-sûr, mais aussi le trafic maritime et les activités militaires. Il est aussi situé hors des zones de protection environnementale.

La prochaine étape est d’installer avant 2030 trois parcs commerciaux de 500 à 600MW. Deux immenses zones potentielles ont été identifiées par la région en avril dernier une au Nord et une au sud, plus au large que la ferme pilote.

Cet avancement très proactif de la région au sein d’une instance de discussion, la CRML, doit conduire à un premier appel d’offre dédié à l’éolien flottant en 2018, échéance indispensable pour éviter un trop grand écart entre la ferme pilote et la suite industrielle.

 

 

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