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Mme Ioana Bran

Ancienne Ministre de la Jeunesse et des Sports en Roumanie

Vous êtes depuis 2017 ministre de la Jeunesse et des Sports, quel est votre premier bilan après pratiquement 2 ans ?

Tout d’abord, vous devez savoir que je suis ministre depuis le 29 janvier 2018. Ensuite, il est important de souligner que le MJS (Ministère de la Jeunesse et des Sports) dispose de deux coordonnées importantes, jeunesse et sport, complémentaires, mais avec des approches relativement différentes. Par conséquent, lorsque nous parlons de bilan, quel que soit le temps écoulé depuis je suis ministre, le bilan doit être compris au travers de ces deux critères de référence complémentaires.

Car un bilan doit être exprimé concrètement, comme tout l’exercice de gestion, il faut tout d’abord souligner que les indicateurs de performance dont nous rendons compte sont définis dans le programme de gouvernance de l’Alliance PSD-ALDE. Ce programme nous a apporté la victoire aux élections de 2016, répondant ainsi aux attentes des Roumains.

La dynamique de la performance de MJS est conforme avec la dynamique de l’ensemble de l’acte gouvernemental. C’est un processus complexe et intégré d’une manière cohérent.

Permettez-moi de vous présenter quelques programmes importants que nous avons créés ou poursuivis, ainsi que quelques chiffres, afin que nous restions dans le domaine de la gestion. L’implication de MJS dans l’éducation complémentaire des jeunes est très claire si on regarde le nombre de jeunes qui ont participé aux 61 camps nationaux, thématiques, olympiques ou de Jeunes Contre la Corruption que nous avons organisé cette année: près de 6 000 jeunes.

Nous avons mis en œuvre le programme national d’orientation professionnelle et de carrière, en partenariat avec le Ministère de l’Éducation Nationale, au niveau de chaque direction de comté du pays et à Bucarest – 42 centres.

Nous avons poursuivi le développement du Programme ARC, en partenariat avec le Ministère des Roumains de l’Étranger, destiné aux jeunes roumains de la diaspora historique. 3 000 jeunes roumains sont venus en Roumanie en 2018 (par comparaison, en 2017 sont venus 2 000) et ils ont étudié l’histoire, la culture et la langue roumaine.

Nous avons stimulé les jeunes entrepreneurs par augmenter le budget attribue au Concours National de Projets de Jeunes de 2 millions lei en 2017 à 3 millions lei en 2018. 50 000 lei est le montant maximum du financement. Aussi, nous avons poursuivi le Concours National de Projets pour Étudiants pour lequel nous avons alloué 900 000 lei.

Nous nous sommes occupés de jeunes issus de milieux défavorisés et avons alloué 2,7 millions lei au concours de projets pour les jeunes.

On a lancé la Loi des jeunes, approuvée en 5 juillet 2018 par le gouvernement roumain, qui a créé le cadre juridique pour la création de centres communautaires des jeunes par les autorités de l’administration publique locale.

En ce qui concerne les sports de performance, le MJS a comme principale obligation le soutien des fédérations spécialisées. Nous les finançons essentiellement en fonction de budget et des besoins de chaque fédération. L’Etat ne peut pas s’assumer la préparation des performances sportives ou les résultats de nos champions; mais l’Etat doit soutenir la performance sportive. Nous avons des contrats de financement avec 63 fédérations sportives.

Par ailleurs, nous avons la responsabilité du sport en tant que phénomène de masse. Nous avons commencé, par la Société Nationale d’Investissement, le Programme pour les Centres Sportifs dans Chaque Commune, où nous allons construire 400 nouveaux centres sportifs – petits, moyens ou grands – dans toute la Roumanie.

Le MJS a également développé le programme Romania en Mouvement. Un programme extrêmement important avec des objectifs clairs, impliquant au moins 5 000 élèves au niveau du chaque comté et 15 000 au niveau de Bucarest par an. Au moins 60% du nombre total d’élèves participants proviendront de localités avec moins de 10 000 habitants. Dans le cadre de ce programme, nous organiserons des compétitions pour au moins 3 disciplines sportives (dont 2 jeux d’équipe et différents sports, au choix de chaque entité locale, en fonction de la tradition, des bases matérielles, du potentiel humain et du nombre de structures sportives légalement constituées).

Au milieu de 2017, MJS a lancé un programme national de recrutement dans le sport, le programme  » Les champions de Roumanie « . Plus de 100 manifestations sportives ont eu lieu à travers le pays cette année. Ce programme est réalisé en partenariat avec le Ministère de l’Éducation nationale.

Quelles sont les grandes réformes et les grands chantiers que vous souhaitez mener ?

Nous vivons dans un monde très dynamique. Les changements dans la société ont lieu en grande vitesse. Je les comprends, je suis l’un des plus jeunes ministres de ce cabinet et le désir de bien faire les choses, au profit des Roumains, doit être exprimé en tenant compte de ces réalités. C’est pourquoi je pense que la plus importante réforme pour le ministère que je dirige est la décentralisation. Transmettre le pouvoir décisionnel, ainsi que le patrimoine, aux communautés locales. C’est une réforme complexe, et au-delà des décisions patrimoniales ou financières, la gestion du changement compte vraiment. Nous avons établi des paramètres juridiques et nous travaillons maintenant sur les détails. C’est un changement de paradigme dont la Roumanie a besoin.

En ce qui concerne les  » grands chantiers ”, je dirai que nous travaillons, aux côtés de la Société Nationale d’Investissement et d’autres structures de l’État, pour préparer les bases qui hébergeront les matches de football EURO 2020. Un autre exemple dans cette catégorie: j’ai accompli les actes normatifs nécessaires pour la création de deux complexes sportifs nationaux, l’un à Baia-Mare et l’autre à Bucarest. Important à retenir: ce sont les premiers complexes sportifs nationaux établis après plus de 18 ans.

Après plus de 10 dans l’Europe, quelles sont les échanges avec l’Europe qui existent ? Sont-ils suffisants de votre point de vue ?

Nous sommes membres de l’UE depuis onze ans mais nous avons toujours été des européens. J’ai eu quelques ans pendant la Révolution de décembre 1989. J’ai grandi et je me suis formée dans la liberté, mais l’évolution de la Roumanie depuis 1990 a été fortement influencée par l’héritage communiste. Notre entrée dans l’EU a été une confirmation que nous sommes sur la bonne route. L’ouverture de l’EU et les relations développés avec les pays européens ont précipité l’évolution positive de la Roumanie. Et nous avons fait nos devoirs et l’Europe nous a soutenus.

Les échanges que vous avez mentionnés ont été bénéfiques pour les deux parties. Notre intégration s’est faite avec l’aide du capital de grandes entreprises occidentales et avec l’aide des fonds européens, mais la Roumanie a également ajouté de la valeur, comme chaque pays de l’UE.

S’ils en avaient assez des échanges? Cela ressemble plus à une question-piège. Comment pouvons-nous évaluer? Par notre niveau de vie? Après le grand nombre de Roumains travaillant au-delà des frontières? Dans un monde en développement rapide, il n’y a jamais assez. Mais ce qui me semble extrêmement important est que la voix de la Roumanie devient de plus en plus importante dans le „dispositif » européen. En d’autres termes, si on compare avec le parcours des jeunes, je pense que nous nous sommes finis la faculté, nous sommes adultes et la tendance et le désir d’être de véritables partenaires égaux sont naturels.

 

Quels sont de votre point de vue les valeurs que la Jeunesse et le Sports portent pour les générations à venir ?

Les jeunes se tournent naturellement vers l’avenir, alors que les athlètes regardent les grandes compétitions qui les attendent. C’est-à-dire qu’on parle de l’espoir et de l’optimisme. Ajoutez ici le courage, la créativité, la solidarité et une grande capacité de travail. Et encore quelque-chose: les jeunes sont honnêtes, leur fibre interne est propre. Et si on ajoute la discipline et la force intérieure de sportifs, nous avons créé ici un tableau de valeurs qui ne peut être contesté. Et je veux voir plusieurs jeunes impliqués dans la politique!

 

A la veille d’élections européennes importantes quel est votre message à la jeunesse roumaine et européenne ?

Je vais répondre très brièvement: les jeunes ont besoin de connaître les programmes des partis qui se présentent aux élections pour le Parlement Européen et de voter! Les jeunes ont le droit et doivent s’assumer leur participation à tous les exercices démocratiques. Le Parlement Européen doit être légitimé par le plus grand nombre de citoyens possible. Plus que le nombre d’électeurs sera élevé, plus la relation des citoyens européens avec leurs représentants sera étroite et claire. Et ce message aux jeunes doit être complété par un message adressé aux partis et aux politiciens: incluez distinctement les jeunes dans vos programmes! Et travaillez avec eux, ils sont honnêtes, courageux et créatifs !

 

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