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Mr Ștefan-Radu Oprea

Ministre de l’Environnement des affaires, le Commerce et l’Entrepreneuriat en Roumanie

Quelles sont vos priorités pour le Conseil des affaires étrangères / Présidence du commerce ?

Les priorités commerciales de la Roumanie pour la présidence du Conseil de l’Union européenne ont été établies à la suite d’une consultation publique transparente organisée au niveau national et impliquant des institutions, des ONG et des citoyens. Nous nous fixons des objectifs ambitieux et réalistes.
Nous avons regroupé ces priorités à quatre niveaux: renforcer les relations avec les pays du partenariat oriental ayant signé des accords de partenariat, réduire l’impact économique du retrait de la Grande-Bretagne de l’Union européenne, préserver l’ordre international sur la base des règles définies au sein de l’Organisation mondiale du commerce, et promouvoir la nouvelle approche de l’UE en matière de protection des investissements au niveau international, notamment en ce qui concerne la création du tribunal multilatéral des investissements.

Des dossiers législatifs tels que le filtrage des investissements étrangers dans l’UE et les négociations commerciales de l’UE avec le Mexique, le Mercosur, l’Indonésie, l’Australie, la Nouvelle-Zélande ou la Tunisie sont en cours de discussion. Ils reflètent l’importance de la mise en œuvre de la politique commerciale de l’UE du point de vue de la promotion des valeurs et des normes européennes, dans le respect des objectifs de développement durable et dans le but de procurer des avantages concrets aux entreprises et aux consommateurs européens.

Nous pouvons dire que les priorités de la présidence roumaine dans le domaine du commerce envisagent le concept « UE – acteur mondial ». Dans cette perspective, nous voulons parvenir à la signature d’un accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Vietnam sous la présidence roumaine.

 

Selon vous, quels seront les plus grands défis de ce mandat ?

Il ne fait aucun doute que les principaux défis seront le Brexit et le début de la campagne électorale du Parlement européen, qui affectera la capacité administrative des institutions européennes. Nous sommes conscients qu’au cours des trois premiers mois, nous devons déployer beaucoup d’efforts pour faire avancer les négociations sur les dossiers à jour.

 

Comment voyez-vous l’avenir des relations commerciales avec le Royaume-Uni après le Brexit ?

Le Brexit est un événement que nous ne voulions pas, mais cela est en train de se produire et nous devons nous préparer à divers scénarios.

La Roumanie soutient la promotion de relations commerciales post-Brexit qui préserveront les flux commerciaux bilatéraux et la circulation des marchandises sans difficulté entre les deux partenaires, en simplifiant les procédures douanières et en maintenant les normes réglementaires. Il est dans notre intérêt que les secteurs économiques à flux commerciaux importants par rapport au Royaume-Uni bénéficient de zéro droit de douane et de procédures douanières simplistes.

Comme d’autres pays européens, nous examinons très attentivement l’avancement des négociations et en évaluons l’impact sur les PME et l’économie en général. La Roumanie soutient fermement d’une seule voix les négociations avec le Royaume-Uni, conformément au mandat que les États membres ont précédemment accordé.

 

Selon vous, quelle sera l’évolution des relations commerciales avec les pays du partenariat oriental ?

Au cours de la présidence, nous considérons que la promotion du commerce avec les États membres du partenariat oriental est une priorité. Ceci notamment par la mise en œuvre effective des dispositions relatives aux accords de libre-échange approfondis et complets dans le cadre des accords de partenariat avec la République de Moldavie, la Géorgie et l’Ukraine.

Cet objectif peut être atteint en diversifiant et en augmentant les échanges avec ces partenaires, notamment en identifiant les secteurs prioritaires pour la conformité aux normes réglementaires de l’UE. Le groupe de travail sur le commerce et la coopération au sein de la 2e plate-forme de coopération pour le partenariat est-européen propose d’organiser des manifestations consacrées à la normalisation et aux réglementations techniques, aux mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS), aux droits de propriété intellectuelle (DPI), à la facilitation des échanges, aux indications géographiques (IG), à l’assistance commerciale du Partenariat oriental, et à la promotion du commerce par le biais d’attachés commerciaux.

Dans le contexte géopolitique actuel, nous souhaitons adresser un message très clair de soutien au partenariat oriental. En ce qui concerne la Roumanie, vous savez qu’il y a aussi un enjeu sentimental, car nous avons une communion historique et linguistique avec les habitants de la République de Moldova.

 

Comment l’environnement économique roumain perçoit-il la présidence du Conseil de l’UE ?

Le milieu des affaires est conscient du rôle que peut jouer la Roumanie dans l’exercice de la présidence du Conseil, raison pour laquelle les attentes sont de ce fait. Les associations d’employeurs ont participé à la définition des objectifs. Nous avons également une partie plus visible et plus facile à comprendre: le fait que la Roumanie soit au cœur de la politique européenne pendant six mois est une très bonne occasion de promouvoir l’image de marque et les produits du pays. La célébration du centenaire de la Roumanie en 2018 était un bon exemple de coopération entre les environnements public et privé en termes de promotion par le biais de missions économiques et d’expositions internationales.

 

Quels messages avez-vous pour les entreprises et les entrepreneurs de l’UE ?

En tant que ministre de l’environnement des affaires, je souhaite à la Roumanie de disposer de l’environnement des entreprises le plus convivial possible en Europe centrale et orientale. À un niveau plus large des politiques de l’UE, nous soutenons la création d’un réseau européen de pépinières d’entreprises. En Roumanie, nous avons prouvé que le programme de financement de démarrage est très efficace, mais il a également besoin de soutien pour la période d’accélération. Nous avons des exemples de bonnes pratiques, mais il n’y a pas de surveillance européenne. Beaucoup d’entreprises vont chercher du financement aux États-Unis, quittent l’Europe, et nous perdons nos capacités d’innovation, ce qui signifie que nous perdons notre compétitivité. Je pense que les solutions appropriées consisteraient à créer un réseau de pépinières d’entreprises et à soutenir les nouvelles entreprises et les PME grâce au prochain cadre financier pluriannuel. Nous devrions également mettre à jour les politiques publiques de l’UE en matière d’environnement afin de nous adapter au niveau de numérisation dans les années à venir. Nous devrions aussi poursuivre les efforts communs visant à promouvoir le libre-échange fondé sur des règles, permettant l’accès à de nouveaux marchés et le développement de nouvelles opportunités et de nouveaux partenariats commerciaux pour les entreprises roumaines et européennes.

 

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