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Mme. Béatrice Barbusse

Présidente du conseil d’administration du Centre national pour le développement du sport de mars 2017 à décembre 2017, Secrétaire Générale de la Fédération Française de Handball

Le Centre national pour le développement du sport (CNDS) milite pour un sport accessible à tous les publics.

Béatrice Barbusse
Béatrice Barbusse

Quelle est l’évolution de la pratique sportive en France ces dernières années, toutes catégories de population confondues ?

Par sa fonction éducative et intégratrice, le sport agrège de multiples enjeux. La pratique sportive est porteuse d’émancipation et d’insertion : c’est pourquoi il est essentiel que les acteurs publics prennent en compte les activités sportives dans leurs politiques publiques. Cette détermination passe par une compréhension des évolutions de la pratique, pour s’adapter aux mutations.

Différentes transformations des pratiques ont été identifiées : massification, accès élargi – bien que cet accès reste dépendant de variables socio-démographiques, essor des pratiques libres. À ces renouvellements, s’ajoutent des évolutions relatives au profil des pratiquants : rapprochement des taux de pratique femme/homme, taux de pratique entre secteur rural et urbain équivalent.

Les pratiques évoluent, et doivent être accompagnées : dès 2013, l’action du Centre national pour le développement du sport (CNDS)  s’est ainsi recentrée sur la réduction des inégalités d’accès à la pratique sportive et au développement du sport pour tous.

Dès lors, quelles grandes inégalités notez-vous encore dans cet accès à une pratique sportive, notamment au niveau du public féminin et des personnes en situation de handicap mais aussi selon les territoires ?

Les pratiques se transforment, mais les inégalités à l’accès au sport demeurent. Faciliter la pratique sportive des Français est un domaine d’action important de la politique  sportive, et le CNDS, en sa qualité d’opérateur, participe à ces objectifs.

Cela se traduit par la correction des inégalités d’accès à la pratique en visant les publics les plus éloi­gnés : publics féminins, publics des zones rurales ou des quartiers politiques de la ville (ex-zones urbaines sensibles), publics handicapés.

10 millions d’euros de financements du CNDS sont ainsi accordés à la Fédération française han­dis­port (FFH), à la Fédération française du sport adapté (FFSA) et à l’ensemble des fédérations agissant dans le cadre de la promotion de la pratique sportive pour les personnes en situation de handicap. Une enveloppe spécifique accessibilité dotée de 2 millions d’euros existe depuis 2014 en matière de remise à niveau des équipements sportifs.

L’action du CNDS favorise des offres qui répondent aux enjeux sociaux (cohésion, développement des territoires, développement économique, santé…), en faveur des personnes éloignées ou n’ayant pas accès à une pratique régulière. Garantir l’accès à l’activité physique et sportive pour tous et à tous les âges de la vie est une priorité du CNDS.

N°29-SPORT-65Enfin, les collectivités ont-elles, aujourd’hui, les moyens financiers de réduire ces inégalités ?

Au côté des collectivités, le CNDS agit comme un acteur de la réduction des inégalités d’accès à la pratique, en ciblant son champ d’intervention et en identifiant, en liaison avec le mouvement sportif, les publics et les territoires à appuyer en priorité. Les quartiers prioritaires de la politique de la ville et les populations les plus écartées de la pratique représentent le plus fort potentiel de développement du sport. La ministre des Sports Laura Flessel a fixé le cap avec 3 millions de pratiquants comme objectif.

Le CNDS concentre donc ses moyens là où les besoins sont les plus forts, pour un effet-levier et correcteur. En 2016, le CNDS a attribué près de 20  millions d’euros aux structures développant des actions en faveur des femmes et des jeunes filles, ce qui a permis la réalisation de près de 7 500 actions sur le territoire.

 

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