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Rénover responsable : le carbone en ligne de mire

Engagée dans une démarche de décarbonation de son économie, la France cherche à activer tous les leviers nécessaires à la réussite de sa transition énergétique. Parmi eux, la rénovation du parc immobilier doit faire évoluer le bâti existant vers un modèle propre et économe en énergie, prérequis pour avancer vers un avenir responsable et durable.

 

Dominique Desmoulins, Directeur Général

Vers la neutralité carbone ?

Depuis l’entrée en vigueur de la loi de transition énergétique pour la croissance verte et la signature de l’Accord de Paris, la France s’affiche comme un acteur majeur dans la lutte contre le réchauffement climatique à l’international. Une position néanmoins dépendante des résultats obtenus en matière de réduction carbone.

En 2018, elle a réduit ses émissions de CO² de 3,5 %, soit une baisse supérieure à la moyenne des 28 pays de l’Union européenne (2,5 %). La France représentait l’année dernière 10 % des émissions de CO² dans l’Union Européenne, à égalité avec la Pologne et l’Italie. L’Allemagne était le plus gros contributeur (22 %), suivie par le Royaume-Uni (11,4 %).

Pour atteindre la neutralité de ses émissions de GES à l’horizon 2050, un changement de braquet s’impose. Dans le viseur se trouve notamment le secteur du bâtiment : avec 27 % des émissions de GES, il concentre à lui seul 45 % de la consommation d’énergie finale du pays.

 

La priorité : une rénovation en accord avec les enjeux environnementaux

Sur les 35 millions de logements que compte la France, seuls 425.000 nouveaux logements sont construits chaque année. C’est donc bien sur le patrimoine existant qu’il convient de concentrer ses efforts, surtout quand on sait qu’à peine 15 % du parc privé est considéré comme peu énergivore (contre 36 % dans le parc social).

Dévoilé il y a un an, le plan de rénovation énergétique des bâtiments vise à accélérer le processus, en agissant en priorité sur les 7 millions de « passoires thermiques » recensées dans le pays, un moyen pour l’État de renforcer son combat contre la précarité énergétique.

Si les orientations de ce plan vont dans le bon sens au regard de l’urgence environnementale et sociale actuelle, le facteur carbone doit continuer d’avoir toute sa place dans la façon dont est pensée et menée la rénovation sur le terrain.

Délaisser cette question au profit du seul critère énergétique renforcerait le risque de ne jamais atteindre l’objectif zéro CO², un risque d’autant plus présent quand on sait que 27 % des opérations de rénovation ne permettent pas d’améliorer l’étiquette environnementale du logement, et que 10 % d’entre elles vont jusqu’à la dégrader.

Privilégier une rénovation responsable, où tous les postes clés du bâtiment sont envisagés en fonction de leur empreinte environnementale et de leurs performances, constitue le meilleur moyen de s’assurer d’un résultat en phase avec les exigences de transition énergétique. Une démarche qui favorisera le recours à des matériaux biosourcés, l’utilisation de filières courtes et locales, ainsi que l’utilisation de sources d’énergie propres et décarbonées.

À l’heure de la mobilisation générale pour le climat et la promotion de l’économie circulaire, c’est une direction dans laquelle les pouvoirs publics, les professionnels de l’immobilier et l’ensemble des acteurs investis dans la rénovation des bâtiments doivent s’engager sans tarder.

  1. Échantillon de 944 opérations de rénovation certifiées par Promotelec.

 

Dominique Desmoulins
Directeur Général de l’Association Promotelec
www.promotelec.com

 

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