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Protectionnisme et ouverture des marchés

Grâce à l’intervention réussie de l’Union européenne (UE), les entreprises européennes ont généré 8 milliards d’euros d’exportations supplémentaires en 2019. Néanmoins, le nombre élevé de nouvelles restrictions freinant les exportations de l’Union montre que le protectionnisme prend profondément racine dans le commerce mondial. Tels sont les résultats du rapport annuel sur les obstacles au commerce et à l’investissement de la Commission publié aujourd’hui.

Phil Hogan, commissaire chargé du commerce, a déclaré à ce propos: «Garantir le respect des règles actuelles du commerce international est l’une de mes premières priorités. Notre action visant à renforcer les droits commerciaux et à éliminer les obstacles aux échanges se traduit par des bénéfices tangibles pour les entreprises de l’UE, y compris les petites entreprises. En 2019, grâce à nos efforts communs, elles ont récupéré 8 milliards d’euros. Pourtant, nous sommes également confrontés à un changement de cap inquiétant dans le domaine du commerce international. Touchant des secteurs d’exportation particulièrement importants pour l’UE, des obstacles aux échanges surgissent entre les régions du monde. En une période où tous nos efforts tendent à relancer l’économie après la crise de la COVID-19, un nouvel élan est donc nécessaire pour faire appliquer la réglementation. Il est essentiel de maintenir la circulation des flux du commerce international.»

Les efforts coordonnés de la Commission, des États membres et des organisations représentatives des entreprises de l’UE qui ont été déployés au titre de l’initiative européenne de partenariat pour l’accès aux marchés ont permis aux entreprises européennes de regagner d’importants marchés à l’exportation en 2019. Ce sont notamment les agriculteurs et les producteurs de denrées alimentaires qui en ont bénéficié. Ainsi:

  • en France, en Irlande et aux Pays-Bas, les exportateurs de viande de bœuf ont eu à nouveau accès au marché chinois; les producteurs irlandais et croates ont pu à nouveau accéder au marché japonais et les producteurs néerlandais de viande de porc peuvent désormais exporter aussi vers le Mexique;
  • les producteurs polonais de lait en poudre pour bébés peuvent maintenant exporter à nouveau vers l’Égypte;
  • en Belgique, les producteurs de poires ont pu à nouveau accéder au marché mexicain.
  • Cependant, les entreprises européennes sont également confrontées à la multiplication de nouveaux obstacles illégaux dans des secteurs d’importance stratégique pour l’Union, en particulier les technologies de l’information et de la communication, l’électronique, l’automobile et d’autres industries de haute technologie. À l’échelle internationale, on compte au total 438 mesures faisant obstacle aux échanges, dont 43 ont été introduites l’an dernier par 22 pays. Les obstacles au commerce concernent avant tout l’accès aux marchés chinois et russe (auxquels s’appliquent respectivement 38 et 31 de ces mesures). C’est aussi la Chine qui a imposé le nombre le plus élevé de nouvelles restrictions en 2019, devant les pays du sud de la Méditerranée et du Moyen-Orient.

    Contexte

    Le rapport sur les obstacles au commerce et à l’investissement de la Commission est publié chaque année depuis le début de la crise économique de 2008. Ce rapport s’inscrit dans l’action de la Commission visant à faire respecter les règles du commerce international. Il fournit une analyse détaillée des types d’obstacles causant le plus de difficultés aux entreprises de l’Union et des secteurs dans lesquels des résultats ont été obtenus.

    Le rapport est établi à partir des informations communiquées par les entreprises européennes. Pour mieux sensibiliser aux mesures de soutien à l’exportation disponibles, la Commission a institué les «Journées de l’accès aux marchés», une initiative réunissant des entreprises de l’UE, des organisations professionnelles nationales, ainsi que des experts en commerce international de la Commission et des États membres, qui débattent des problèmes concrets d’accès aux marchés étrangers. En 2019, des sessions auxquelles des centaines d’entreprises ont participé se sont tenues aux Pays-Bas, en Lituanie, au Portugal, en France et en Lettonie.

    Compte tenu de la nécessité d’agir davantage pour assurer l’application des règles du commerce, un responsable du respect des accords commerciaux de l’UE (Chief Trade Enforcement Officer) sera bientôt nommé pour coordonner et orienter toutes les actions de l’Union en la matière. Dans ce cadre, pour qu’une réponse plus rapide et plus efficace soit apportée face aux pratiques restreignant les échanges adoptées par les partenaires commerciaux de l’Union, un point de contact unique pour les questions liées au respect des règles commerciales sera établi. De plus, le 16 juin, la Commission a lancé une consultation publique sur la politique commerciale de l’Union, sollicitant notamment des propositions sur les moyens d’améliorer l’action européenne en faveur du respect des règles du commerce, pour aider les petites entreprises confrontées à des restrictions à l’exportation vers les pays tiers injustifiées.

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