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Frans Timmermans, Kadri Simson : Une nouvelle stratégie pour réduire les émissions de Méthane

Le Méthane dans le pacte vert

Frans Timmermans, Kadri Simson, Source: EC – Audiovisual Service

Frans Timmermans, vice-président exécutif chargé du pacte vert pour l’Europe :

Pour devenir le premier continent neutre pour le climat, l’Union européenne devra réduire fortement les émissions de tous les gaz à effet de serre.

Le méthane est le deuxième gaz à effet de serre le plus puissant et une cause de pollution atmosphérique importante. Notre stratégie pour le méthane assurera une réduction des émissions dans tous les secteurs, en particulier l’agriculture, l’énergie et les déchets. Elle offrira aussi aux zones rurales des possibilités de produire du biogaz à partir de déchets. La technologie satellitaire de l’Union européenne nous permettra de surveiller de près les émissions et de contribuer à relever les normes internationales.
C’est aussi un puissant polluant atmosphérique local, qui cause de graves problèmes de santé. Il est donc essentiel de combattre les émissions de ce gaz pour atteindre nos objectifs climatiques à l’horizon 2030 et l’objectif de neutralité climatique à l’horizon 2050, ainsi que pour contribuer à réaliser l’ambition « zéropollution » de la Commission.

La nouvelle stratégie expose des mesures visant à réduire les émissions de méthane en Europe et au niveau international. Elle présente des mesures législatives et non législatives dans les secteurs de l’énergie, de l’agriculture et des déchets, qui représentent environ 95 % des émissions de méthane liées à l’activité humaine au niveau mondial. La Commission collaborera avec les partenaires internationaux de l’UE et avec les entreprises pour réduire les émissions tout au long de la chaîne d’approvisionnement.

Kadri Simson, commissaire à l’énergie :

Nous avons adopté aujourd’hui notre première stratégie de lutte contre les émissions de méthane depuis 1996. Les secteurs de l’énergie, de l’agriculture et des déchets ont certes tous un rôle à jouer, mais c’est dans le secteur de l’énergie que l’on peut réduire les émissions le plus rapidement et au moindre coût. L’Europe montrera la voie, mais nous n’y arriverons pas seuls. Nous devons coopérer avec nos partenaires internationaux pour réduire les émissions de méthane de l’énergie que nous importons.

L’une des priorités de la stratégie est d’améliorer la mesure et la déclaration des émissions de méthane. Actuellement, le niveau de surveillance dont le méthane fait l’objet varie d’un secteur ou d’un État membre à l’autre, ainsi qu’au sein de la communauté internationale. Outre les mesures qui seront prises au niveau de l’UE pour élever les normes de mesure, de vérification et de déclaration, la Commission soutiendra la création d’un observatoire international des émissions de méthane en partenariat avec le Programme des Nations unies pour l’environnement, la Coalition pour le climat et l’air pur et l’Agence internationale de l’énergie. Le programme satellitaire Copernicus de l’UE améliorera également la surveillance et contribuera à détecter les super-émetteurs mondiaux et à repérer les fuites de méthane importantes.

Afin de réduire les émissions de méthane dans le secteur de l’énergie, la stratégie proposera une obligation de mieux détecter les fuites dans les infrastructures gazières et d’y remédier, et un instrument législatif visant à interdire les pratiques de torchage et de dégazage systématique sera envisagé. La Commission engagera le dialogue avec les partenaires internationaux et étudiera les normes, objectifs chiffrés ou incitations possibles pour les importations d’énergie dans l’UE, ainsi que les outils pour les faire appliquer.

La Commission améliorera la déclaration des émissions d’origine agricole grâce à une meilleure collecte de données et encouragera les possibilités de réduire les émissions grâce au soutien de la politique agricole commune. L’accent sera mis principalement sur la diffusion des meilleures pratiques en matière de technologies innovantes, d’alimentation animale et de gestion d’élevage qui permettent de réduire les émissions de méthane. Des recherches ciblées sur des solutions technologiques ou naturelles et des changements de régime alimentaire seront également mises en œuvre. Des flux de déchets et résidus organiques humains et agricoles non recyclables peuvent servir à produire du biogaz, des biomatériaux et des produits biochimiques. Ces filières peuvent générer des flux de revenus supplémentaires dans les zones rurales tout en évitant des émissions de méthane. La collecte de ces déchets sera donc davantage encouragée.

Dans le secteur des déchets, la Commission envisagera de nouvelles mesures pour améliorer la gestion du gaz de décharge, en exploitant son potentiel énergétique tout en réduisant les émissions, et elle réexaminera la législation pertinente sur la mise en décharge en 2024. Il est essentiel de réduire autant que possible la mise en décharge de déchets biodégradables afin d’éviter la formation de méthane. La Commission envisagera également de proposer de nouveaux travaux de recherche sur les technologies de production de biométhane à partir de déchets.

La Commission réexaminera également le règlement sur la répartition de l’effort et envisagera d’étendre le champ d’application de la directive relative aux émissions industrielles afin d’y inclure les secteurs émetteurs de méthane non encore couverts.

Contexte

Au niveau moléculaire, le méthane est plus puissant que le dioxyde de carbone. Il contribue à la formation d’ozone troposphérique et est un puissant polluant atmosphérique local qui cause de graves problèmes de santé. À la fin de son cycle de vie, le méthane est transformé en dioxyde de carbone et en vapeur d’eau, contribuant ainsi encore au changement climatique. Une réduction des émissions de méthane contribue donc à la fois à ralentir le changement climatique et à améliorer la qualité de l’air.

L’analyse d’impact relative au plan cible de l’UE en matière de climat à l’horizon 2030 a conclu qu’un relèvement du niveau d’ambition en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre à au moins 55 % d’ici à 2030 nécessiterait une accélération de la lutte contre les émissions de méthane. Alors que l’UE produit 5 % des émissions mondiales de méthane sur son territoire, elle encouragera aussi l’action internationale en tant que premier importateur mondial d’énergie et acteur de premier plan dans les secteurs de l’agriculture et des déchets.

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