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Mme. Viviane Hoffmann

Directrice Générale Adjointe, Commission Européenne, Direction Générale Education, Jeunesse, Sport et Culture

Viviane Hoffmann

Quels sont les aspects culturels et éducatifs du « patrimoine gastronomique », issus de la résolution du Parlement européen de février 2014, qui sont repris dans vos actions ?

Dans sa résolution de 2014, le Parlement européen définit la gastronomie comme « l’ensemble des connaissances, des expériences, ainsi que des formes d’arts et d’artisanats qui permettent de manger de manière saine et avec plaisir ». En ce sens, la gastronomie « fait partie de notre identité et est un élément essentiel du patrimoine culturel européen ainsi que du patrimoine culturel des États membres ».

Conformément à cette approche, la Commission européenne a souligné et promu la gastronomie au cours de l’Année européenne du patrimoine culturel 2018, dont l’objectif était triple : encourager le partage et l’appréciation du patrimoine culturel de l’Europe, sensibiliser l’opinion publique à l’histoire et aux valeurs communes et renforcer le sentiment d’appartenance à un espace européen commun. La gastronomie a donc figuré en bonne place dans la campagne de communication de l’Année européenne. Un exemple parmi d’autres : une des huit photos phares de la campagne, reprises sur toutes nos affiches, illustrait la transmission intergénérationnelle de la connaissance et du savoir-faire culinaire. Autre exemple, la compétition culinaire #EuropeForCulture, que nous avons lancée sur les réseaux sociaux, a connu un grand succès parmi les jeunes, qui y ont participé très activement et au total plus de 2 millions de personnes ont été touchées.

Le programme « Europe créative », qui nous permet de soutenir les secteurs culturels et créatifs en Europe, compte également de nombreuses actions centrées sur le patrimoine ; L’un des vingt-huit lauréats du prix du patrimoine culturel de l’Union européenne en 2016 était le projet « Greniers de la mémoire » de Bra (Italie), un projet qui s’appuie sur l’histoire des communautés locales, en particulier en ce qui concerne le patrimoine immatériel de la culture alimentaire en Italie.

« Une place à la table royale » est un autre projet intéressant, qui mérite d’être mentionné. Soutenu par Europe Créative et mis en œuvre par le Réseau des Résidences Royales Européennes dans le cadre de l’Année européenne du patrimoine culturel, il a rassemblé les châteaux-musées parmi les plus prestigieux en Europe. Son objectif était de mieux faire connaître le patrimoine européen et de sensibiliser les générations futures à sa valeur et à sa sauvegarde, tout en cultivant des liens au-delà des frontières nationales et en créant des ponts entre les cultures. C’est dans ce contexte que plus de 200 ateliers ont été organisés sur le thème du patrimoine culinaire. Conjuguant activités en plein air, conférences universitaires, cours de cuisine pour tous les âges ainsi que des ateliers sur le jardinage historique et l’apiculture, ces ateliers ont permis de sensibiliser le public aux traditions culinaires et aux coutumes européennes.

Le projet « La nourriture est culture », coordonné par la Slow Food Association, lancé lors de l’Année européenne du patrimoine 2018, vise à communiquer l’importance culturelle de la gastronomie grâce à l’innovation et à l’interaction des secteurs de la culture et de la création, et de préserver et de valoriser le patrimoine gastronomique européen.

Enfin, le projet « Creative Food Cycles », coordonné par l’Université Gottfried Wilhelm Leibniz à Hanovre, vise à explorer de nouveaux dispositifs liés à la production, à la distribution et à la consommation des denrées alimentaires en milieu urbain. Le projet comprend de nombreuses activités, dont un festival international et une exposition itinérante. En outre, les Capitales européennes de la culture développent de nombreux projets liés au patrimoine gastronomique.

 

Comment la transmission et le développement du Patrimoine Gastronomique européen peut-il faire partie aujourd’hui de la culture européenne ? Notamment dans les programmes à venir Erasmus ?

L’objectif principal d’Erasmus+ est de soutenir le développement professionnel et personnel des personnes par l’éducation, la formation et le sport. De par sa nature, le programme rassemble les personnes au-delà des frontières et comporte une dimension d’échange culturel. Dans ce contexte, le programme peut soutenir des projets transfrontaliers présentant une forte dimension d’apprentissage, axés sur l’alimentation, la nutrition et la gastronomie.

Le programme Erasmus+ a par ailleurs soutenu de nombreux projets de cette nature, en particulier dans le cadre de la coopération entre écoles et dans le secteur de l’enseignement et de la formation professionnels.

Le projet intitulé « les pépinières alimentaires transforment les régions » a ainsi créé un guide à l’intention des communautés locales afin de mettre en place des plateformes de pépinières d’entreprises alimentaires. Ces pôles d’incubateurs alimentaires tiendront compte des besoins du nombre croissant d’entrepreneurs alimentaires émergents. Cette action peut contribuer à préserver le savoir-faire et les traditions des communautés locales qui sous-tendent la richesse de la diversité du patrimoine gastronomique européen.

Ces projets ont permis la promotion d’échanges culturels, l’élaboration de programmes d’études dans les domaines de l’alimentation et la nutrition, l’expérimentation et la promotion de méthodes pédagogiques innovantes et la dissémination de bonnes pratiques. Tous ces résultats seront utiles pour développer les compétences et les capacités des jeunes, en particulier ceux qui sont intéressés par un parcours professionnel dans le secteur de la restauration.

 

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