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M. Richard Girardot

Président de l’Ania

Pouvez-vous nous présenter l’ANIA, ses missions et compétences, ainsi que les chiffres clés des secteurs d’activité que vous représentez ?

Avec ses 17 000 entreprises, 429 000 salariés répartis sur tout le territoire et un chiffre d’affaires de 180 milliards d’euros par an, l’agroalimentaire reste le premier secteur industriel français et le premier employeur industriel du pays. L’Ania a pour mission de représenter, informer et accompagner les entreprises de ce secteur en mettant ses différentes expertises au service de ses adhérents. À travers 39 « syndicats métiers » et 17 associations régionales (Aria), l’Ania réunit les acteurs des entreprises alimentaires autour d’un objectif que nous considérons aujourd’hui comme prioritaire : agir pour une alimentation plus sûre, plus saine et plus durable pour répondre aux attentes des consommateurs.

 

Quels sont les enjeux majeurs et objectifs prioritaires ? Quels sont les leviers pour y faire face ?

Pour y répondre, Il est essentiel pour nous de reconstituer nos marges. C’est une condition sine qua non pour que les entreprises puissent retrouver des capacités d’investissement, puissent innover et proposer aux consommateurs des produits répondant toujours plus à leurs attentes. Alors que la Loi Alimentation vient d’entrer en application, la grande distribution a enfin les moyens de mettre un terme à cette guerre des prix qui nuit à nos entreprises, et à l’amont agricole, depuis maintenant 6 ans.

L’enjeu est majeur et d’autant plus prioritaire que le secteur subit des secousses violentes : bouleversements des marchés mondiaux, envolée des prix des matières premières, concurrence mondiale effrénée, sur-réglementations, course folle aux prix bas, qui réduisent d’année en année les marges et par conséquent les capacités d’investissement d’avenir… Les entreprises résistent encore, mais résister ne suffit pas pour permettre à ce secteur emblématique pour la France de se développer au niveau où il devrait le faire.

Nous devons retrouver le chemin de la croissance économique tout recréant de la confiance avec les consommateurs, en valorisant toujours plus nos produits, en assumant haut et fort notre métier, nous sommes présents dans tous les territoires et nous en sommes fiers !

Le monde entier nous envie notre alimentation, et nos terroirs.

Jamais notre alimentation n’a été aussi sûre. Pourtant, nous sommes la cible d’un véritable « marketing de la panique ». Il est important de lutter contre les attaques caricaturales et incessantes contre l’alimentation qui entraînent la destruction sans fin de nos activités. Face à cette situation, nous avons lancé un site internet de riposte alimentation-info-intox.fr pour répondre de façon claire aux fausses informations sur notre alimentation.

 

Les attentes des consommateurs sont en pleine mutation. Concrètement quelles sont les actions des Industries Alimentaires pour appréhender et garantir une alimentation plus saine et plus sûre ?

Nous avons un savoir-faire et une qualité, reconnus internationalement, jamais atteints dans notre profession. Les 429 000 femmes et hommes qui font le secteur alimentaire aujourd’hui se lèvent tous les jours avec la préoccupation de bien faire leur métier. Nous améliorons nos recettes et innovons pour toujours mieux répondre aux attentes des consommateurs. Pour renouer la confiance, il est primordial d’expliquer notre travail quotidien, d’informer de nos progrès et de toujours apporter les éléments objectifs nécessaires pour rassurer sur la sécurité avérée de nos produits.

Les consommateurs attendent de nous bien plus que des produits. Ils attendent de nous de l’information, de la transparence et des engagements concrets. Ils souhaitent qu’une entreprise ait des pratiques durables, qu’elle soit responsable, qu’elle participe à l’activité économique de son territoire.

Conscientes de leurs responsabilités, les entreprises alimentaires travaillent depuis de nombreuses années pour anticiper et trouver des réponses adéquates et globales aux attentes légitimes des consommateurs, pour développer leurs activités dans le respect de l’environnement, pour proposer des produits sains, sûrs et de qualité, pour innover, pour maintenir et créer des emplois dans les territoires. Notre manifeste « 1000 jours pour manger mieux » prévoit des engagements forts des entreprises et de l’ensemble des professions. Ce sont ces bonnes pratiques que nous allons promouvoir davantage. Il constituera le socle de notre légitimité, avec des engagements que nous allons délivrer.

En matière de sécurité sanitaire et de qualité nutritionnelle des aliments, les efforts sont constants. Au-delà du respect scrupuleux de la réglementation, les entreprises multiplient les bonnes pratiques en matière de maîtrise sanitaire. Convaincues de la nécessité de promouvoir, aux côtés des pouvoirs publics, des modes de vie sains, elles se sont engagées depuis plusieurs années dans des démarches volontaires d’optimisation nutritionnelle de leurs produits, de reformulations, de travail sur la taille des portions, sur l’information nutritionnelle, sur la communication vers les cibles enfants… Ces efforts paient : la France, leader mondial en matière de qualité nutritionnelle et de sécurité des aliments, est reconnue dans le monde pour la qualité de son alimentation et de son modèle alimentaire. Nous sommes en outre l’un des pays de l’OCDE dont les taux de surpoids et d’obésité sont les plus bas, avec une stabilisation observée ces dernières années alors même que la sédentarité a pourtant tendance à augmenter.

 

 

Que signifie pour vous, répondre aux défis sociétaux et environnementaux de demain ?

En matière d’environnement et de développement durable, depuis de nombreuses années les entreprises se sont engagées dans des démarches vertueuses, réduisant leur impact environnemental et augmentant la valeur sociétale de leur entreprise.

Il faut d’abord agir sur les approvisionnements en choisissant de se fournir auprès d’agriculteurs ayant des démarches responsables (agroécologie, réduction d’intrants, modèles d’élevages, par exemple). Se développer durablement, c’est :

  • Prendre en charge la gestion de nos emballages et le recyclage des contenants en fin de vie. Les initiatives sont très nombreuses pour éco-concevoir les emballages, utiliser des matériaux recyclés et bio-sourcés, contribuer au développement de filières de recyclage, optimiser les emballages de transport et informer et sensibiliser les consommateurs au geste de tri.
  • Améliorer notre logistique et nos transports. Comment raccourcir les circuits ? Comment brûler moins d’énergie pour transporter les produits transformés ? Partout en France, les chefs d’entreprise et leurs équipes travaillent pour apporter à ces questions majeures des réponses concrètes et efficaces, bonnes pour la planète et pour les entreprises elles-mêmes.
  • Optimiser la consommation en eau et en énergie : Grandes entreprises et PME investissent sans cesse dans des process moins consommateurs d’eau ou d’énergie.
  • S’engager fortement dans la lutte contre le gaspillage alimentaire, et l’utilisation efficace de l’ensemble de la ressource (valorisation dans d’autres domaines notamment), qu’il s’agisse de l’optimisation des procédés de fabrication ou du don des denrées alimentaires aux associations. Avec les producteurs, elles contribuent à un quart de la collecte des Banques Alimentaires qui fournissent la moitié de l’aide alimentaire en France.
  • Développer des stratégies et les plans d’actions en intégrant pleinement la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE). Grâce à la RSE, les entreprises établissent un dialogue durable et de qualité avec leurs parties prenantes pour intégrer au mieux les enjeux de société dans leur stratégie. Nous devons tous intégrer une politique de RSE dans la conduite de nos entreprises.

 

Face à une consommation de plus en plus saisie par le numérique, pourquoi l’ANIA crée un catalogue numérique des aliments ?

Le digital nous donne aujourd’hui de nouveaux moyens pour mieux faire connaître nos processus de fabrication et valoriser les nombreuses démarches de qualité de la filière auprès du consommateur. Avec le projet de plateforme numérique Num-Alim nous passons à la vitesse supérieure en termes de transparence. Enfin, nous pourrons disposer d’une source fiable, exhaustive et à jour pour guider les consommateurs dans leurs choix. Num-Alim est un projet prioritaire et stratégique pour l’ANIA et les entreprises alimentaires. Le dialogue est ouvert, des informations fiables sur les produits vont circuler, la transition numérique pour une alimentation toujours plus durable et responsable est lancée ! Et cette plateforme sera à disposition de toutes les applications mobiles qui souhaitent l’intégrer.

 

Quels sont les grands projets européens auxquels vous participez ? Quel rôle doit jouer l’ANIA dans les relations avec l’Europe ?

Avant toute chose, je voudrais rappeler l’importance de l’Europe pour l’industrie alimentaire française. L’Europe est notre premier client (70% de nos exportations sont destinées au marché unique européen) et c’est grâce à ce marché unique que nombre de nos entreprises ont pu se développer et que nos produits sont connus et disponibles partout en Europe pour les consommateurs européens.

Par ailleurs, le cadre réglementaire qui régit les produits alimentaires est défini au niveau européen : 90% de la réglementation de nos produits est d’origine communautaire.
Nos entreprises évoluent dans un marché ouvert et très compétitif qui les pousse à être créatives et innovantes. L’ANIA participe à des projets de recherche collaboratifs européens en se donnant la mission de participer aux efforts de recherche menés en Europe sur des thématiques telles que les besoins nutritionnels des seniors, les solutions existantes pour réduire l’impact environnemental de nos activités, les bonnes pratiques pour toujours améliorer le niveau de sécurité de nos produits et ainsi répondre aux attentes des consommateurs. Ces batailles doivent être menées de manière collective. Ces collaborations européennes nous permettent aussi de rester informés de ce qui se passe dans les autres pays européens et d’identifier les compétences existantes au-delà de notre territoire.

Nous travaillons aussi dans le cadre de projets européens pour la promotion des produits agricoles qui nous permettent d’accompagner les entreprises françaises de toutes tailles et tous secteurs, expérimentées ou non à l’export, à promouvoir leurs produits à travers le monde entier.

Le modèle alimentaire français nous est envié partout en Europe, nous sommes reconnus comme le pays de la gastronomie et du goût, de la qualité, de la diversité et de la sécurité alimentaire. A travers nos produits, nos terroirs, c’est l’image de la marque France que nous devons défendre et promouvoir. Nous devons créer les conditions de notre réussite et saisir les opportunités !

 

 

 

 

 

 

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