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Mme. Marie-Sophie L.

Présidente de L’instant cru, naturopathe et ‘’raw-cheffe’’

Reprenons la main sur notre santé, avec une alimentation saine !

 

Vous êtes naturopathe depuis 30 ans et raw chef depuis 2012, comment définiriez-vous la ‘’ Raw Food’’ ? et quelles sont ses origines ?

‘’Raw’’ ne doit pas se traduire seulement par cru, mais aussi par brut, pur, pas cuit mais déshydraté. Il s’agit de privilégier des aliments non transformés, le moins déshydraté possible, pas au-delà de 42°C, ce qui n’est pas une cuisson, et permet de préserver l’apport en vitamines et en nutriments et certains éléments comme les enzymes.
Le Docteur Ann Wigmore reste une référence dans l’histoire de cette cuisine, son but dans les années 1960 n’était pas seulement de « manger cru » mais de retrouver un état de santé physique, mental, spirituel. J’ai une approche complémentaire à la sienne aujourd’hui.

 

Comment êtes-vous arrivée à la ‘’Raw Food’’ ?

La raw food n’a pas été un choix théorique, mais s’est imposée à moi dans le silence d’un long jeûne à l’issue duquel je ne pouvais plus rien manger qui fut cuit ou transformé.

Je me souviens de la première chose que j’ai mangée : une pomme, dont chaque partie semblait avoir un goût différent. L’appel des fruits, des légumes, de tout ce que recèle le monde végétal m’a si profondément inspirée que cette alimentation a changé ma vie et que j’ai changé ma vie pour elle ! J’ai fait du tourisme culinaire en Californie auprès de Matthew Kenney, le businessman de la cuisine cru, un séjour au leaving light afin d’avoir une approche académique de cette cuisine et j’ai compris ce qu’elle allait m’apporter et comment je devais la servir.

 

La Bonne Foi

Vous mentionnez que votre approche est complémentaire aux origines de cette cuisine, en quoi votre approche est-elle différente et quelle est votre valeur ajoutée ?

J’ai tout d’abord le bonheur d’être très gourmande, d’aimer et de savoir cuisiner, c’est une discipline qui allie la rigueur des mathématiques, la création et la recherche, trois choses qui me sont très proches. Enfin j’ai eu la chance de fréquenter les plus grandes tables étoilées, ce qui a merveilleusement affuté mon palais.

J’ai donc mis en équation la cuisine crue de façon terriblement gourmande en créant des textures et des saveurs reconnaissables et inédites. Ma ‘’Gastrawnomie’’ me permet de restaurer la vitalité mais aussi le plaisir de se nourrir sainement. Parce que la volupté est le point de fusion entre la matière et l’esprit, je souhaite mieux faire connaître et partager les plaisirs et les bienfaits de ma cuisine végétale et sans cuisson. Ma valeur ajoutée, la créativité de mes recettes dans une certaine reconnaissance de l’existant et surtout le goût. Mes recettes convoquent les sens d’une façon exceptionnelle, surprenante, avec une audace, une franchise et une vivacité de goût qui n’existent pas dans la cuisine traditionnelle cuite.

 

Vous parlez de restaurer la vitalité, de manger plus sainement, quels sont les bienfaits de cette cuisine ?

Je citerai mon ami Philippe Stefanni, chercheur au CNRS spécialisé dans l’alimentation ‘’durable’’, il a d’ailleurs préfacé mon premier ouvrage : « Faire cuire les fruits et les légumes, c’est utiliser une arme de destruction massive pour les vitamines, les minéraux, et surtout les enzymes, indispensable pour la digestion. Car passé les 47,8° C, ils sont irrémédiablement détruits.’’ Je n’engage pas les gens à manger exclusivement cru, mais à mettre de plus en plus de fruits, de légumes, de graines crus dans leur assiette avec des recettes délicieuses. C’est tellement plus sain de manger une nourriture végétale et crue, toutefois il ne faut pas enjamber les besoins de son organisme pour un concept, ce n’est pas une théorie, se nourrir doit aussi rester… ou devenir un plaisir. Vous pouvez commencer un repas avec un plat cru, généralement conseillé pour la digestion, puis ensuite déguster un saumon grillé sur la peau…

 

Croustillant de sesame a la ricotta selection

Éduquer les enfants et les adolescents à mieux se nourrir est un des enjeux alimentaires de ce siècle, pensez-vous que votre cuisine a un rôle à jouer ?

Absolument, cette cuisine est tellement bonne, pour l’organisme mais aussi pour la défense du goût originel des fruits et légumes, je dirais même que pour les personnes âgées ce serait un bien fondé, je pense au Ephad notamment. Mais pour que cette cuisine se développe il faut aussi l’enseigner aux futurs chefs, je donne à ce propos des cours avec le chef Thierry Marx à l’école Ferrandi de Paris, c’est une expérience très instructive, les jeunes chefs comme les moins jeunes sont toujours surpris de la qualité gustative de mes recettes.

 

La ‘’Raw Food’’ est aussi un mode de vie, mais elle devient un véritable effet de mode, comment votre démarche professionnelle et de bon sens s’accorde avec cela ?

Je pense que l’effet de mode lui fait du tort, chacun s’en empare pour se filmer dans sa cuisine, sans formation ni approche technique, c’est un véritable métier que de cuisiner ‘’cru’’. J’ai souvenir d’avoir eu la visite de journalistes sur ma péniche, d’abord curieux et sceptiques, qui ensuite étaient surpris de la qualité et du respect du produit mais surtout des parfums et des textures qu’ils découvraient. C’est le point d’importance de ma démarche et de mon travail.

 

Mon gâteau Operaw

Vous avez développé un modèle économique autour de votre passion, quoi de plus normal, pouvez-vous nous expliquer comment il fonctionne ? qui sont vos clients ?

Je n’avais pas seulement l’envie de vivre de ma passion, mais aussi de partager ce que je faisais. Aujourd’hui après 7 années de travail et de courage, de rencontres, d’évangélisations, les retours sont bien présents. Je rencontre de véritables succès, mes recettes sont reconnues pas les plus grands. Mon site internet très fréquenté m’apporte de nombreux clients. Mes clients sont des femmes qui me ressemblent, elles ont entre 40 ans etc…, ce sont aussi des chefs d’entreprises, des sportifs. Je pense à la joueuse de tennis Victoria Azarenka, qui est venue un jour visiter ma péniche et goûter mes recettes, elle est devenue une cliente assidue, je l’ai même accompagnée à Rolland Garros puis à Wimbledon, elle était consciente de l’augmentation de ses capacités sportives et se régalait avec mes recettes.

 

Vous faites souvent référence à des recettes ‘’traditionnelles’’ dans la présentation des vôtres, pourquoi ?

J’ai été nourrie par la cuisine traditionnelle, je passe naturellement par une terminologie classique pour présenter et communiquer sur mes recettes. Il faut raccorder avec ce que l’on connait pour parler aux gens, les raccrocher, même si j’utilise le mot ‘’raw’’ très souvent ! Cuisine vient de « cuit ». J’élabore la nouvelle syntaxe de cette grammaire CRUlinaire et en crée peu à peu la terminologie. De plus je me plais à revisiter certaine recette de grands chef façon ‘’raw’’, j’ai d’ailleurs quelques grands projets en ce sens…

 

Pensez-vous que la ‘’Raw’’ cuisine puisse faire partie du Patrimoine Gastronomique Européen un jour ?

Lorsqu’on l’élève au rang de gastronomie comme je le fais, je vous répondrai 1000 fois OUI ! je remarque d’ailleurs que des Pays comme la Belgique, la Suisse et même la France sont très intéressé par ma cuisine.

 

jardin flottant mandala

Quels sont vos projets à venir ?

La Californie, berceau des tendances culinaires et surtout celui de la ‘’Raw Food’’ s’intéresse à mon travail, je projette un voyage en décembre afin d’étudier les opportunités qui s’offrent à moi. J’ai aussi une participation exceptionnelle prévue lors du concert de Michel Pascal au Carnegie Hall de New York en décembre pour présenter ma cuisine en compagnie de Deepack Choppra, Mickael Beckwith et accompagnée par le groupe Earth Wind & Fire. Je me tourne vers les États -Unis aujourd’hui car je pense que c’est un bon timing pour moi, il y a une véritable reconnaissance de mon travail là-bas.

 

Pour conclure avez-vous un message à adresser aux institutions européennes, aux états membres et aux secteurs privés européens, qui composent notre lectorat ?

  • Transférez une partie du budget de la santé vers l’alimentation !
  • Permettons aux familles de mieux manger pour moins se soigner !
  • Si vous n’avez pas les moyens d’être malade, investissez dans votre vitalité avec une bonne alimentation. Reprenons la main sur notre santé ! Joyeusement !

 

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