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Le secteur numérique épuise-t-il les ressources de notre planète ?

Amazon a récemment annoncé la construction de trois nouveaux sites de production d’énergies renouvelables dédiés à l’alimentation de ses centres de données aux États-Unis (en Caroline du Nord) et au Royaume-Uni (Écosse). Le géant du e-commerce compte s’appuyer sur les énergies éolienne et solaire pour réduire ses émissions de gaz à effet serre.

Dans le cadre de son ambitieuse transition énergétique, Amazon s’est engagé à réduire drastiquement ses émissions de CO2 grâce, notamment, aux énergies renouvelables. Le groupe compte en effet atteindre une activité totalement neutre en carbone d’ici l’horizon 2040 : pour atteindre cet objectif, il compte porter à 100% la part du renouvelable dans son mix électrique à partir de 2030.

L’engagement d’Amazon et, plus globalement des géants de l’informatique, apparait aujourd’hui indispensable pour faire face aux nouvelles problématiques environnementales.

L’explosion des services dématérialisés et de l’internet des objets a en effet fait grimper en flèche l’empreinte environnementale du numérique. Et si rien n’est fait, cette tendance pourrait s’intensifier dans les prochaines années.

 

34 milliards d’équipements numériques :

Le cabinet d’experts GreenIT.fr a publié une vaste étude consacrée à l’empreinte environnementale et énergétique du secteur numérique.

Réalisé en partenariat avec l’Institut du Numérique Responsable, ce dossier nommé “Empreinte environnementale du numérique mondial” présente des données concrètes sur les impacts environnementaux associés aux usages du numérique de la communauté internationale sur la période 2010 – 2025.

On apprend ainsi que le secteur numérique représente en 2019, 34 milliards d’équipements (dont 19 milliards d’objets connectés) pour 4,1 milliards d’utilisateurs. Des équipements auxquels s’ajoutent les data centers et les infrastructures nécessaires à leur fonctionnement.

Le problème mis en exergue par GreenIT est le suivant : la fabrication et la consommation électrique de tous ces équipements accaparent des quantités importantes de ressources (eau, énergie, minerais rares non renouvelables) et portent préjudice à l’environnement.

Les impacts environnementaux se caractérisent principalement par la contribution du numérique à l’épuisement des ressources abiotiques et au réchauffement climatique, à des tensions sur l’eau douce, et à diverses formes d’agressions des écosystèmes (eutrophisation, acidification, pollutions diverses) qui contribuent à la régression écologique en cours”, expliquent en effet les auteurs du rapport.

 

Pour une consommation annuelle de 6.800 TWh :

Si la fabrication des appareils présente le plus fort impact sur l’environnement, la consommation électrique du secteur numérique est particulièrement importante et entraine des quantités non négligeables d’émissions de gaz à effet de serre.

L’étude de GreenIT nous apprend en effet que le numérique consomme chaque année plus de 6.800 TWh d’électricité et émet plus de 1.400 millions de tonnes de gaz à effet de serre. Soit 3,8% des émissions annuelles mondiales de dioxyde de carbone. Le pire reste-t-il à venir ? C’est en tout cas ce que sous-entend l’étude qui estime que cette tendance énergivore devrait continuer à augmenter au cours des prochaines années.

La taille de l’univers numérique va tripler à quintupler et ses impacts environnementaux vont doubler à tripler d’ici l’horizon 2025. La plus forte progression est celle des émissions de gaz à effet de serre qui vont augmenter de 2,2% en 2010 à 5,5% en 2025″, estime Frédéric Bordage, le fondateur de GreenIT.

 

La vidéo sur Internet, un danger pour la planète ?

Le groupe de réflexion français Shift Project a publié il y a quelques jours une étude consacrée au coût environnemental des services de streaming vidéo. Ce secteur, porté par des géants comme Netflix et YouTube, serait aujourd’hui responsable de près de 60% du trafic global sur internet. Une popularité qui n’a eu de cesse de faire grimper ses émissions polluantes, au point d’en faire aujourd’hui la source de 1% des émissions mondiale de CO2.

L’étude de The Shift Project, parfaitement complémentaire, estime en effet que le visionnage d’une demi-heure de programme sur un service de vidéo à la demande entraîne l’émission de 1,6 kilo de gaz à effet de serre.

Les vidéos numériques sont très volumineuses et grossissent à chaque nouvelle génération de vidéos haute définition. Plus de données équivaut à plus d’énergie nécessaire pour maintenir un système prêt à diffuser la vidéo sur votre appareil à tout moment”, explique Gary Cook, expert de l’empreinte énergétique du secteur des technologies de l’information chez Greenpeace.

Une majeure partie de cette énergie est consommée par les centres de données qui hébergent ces vidéos et transmettent les données aux appareils de l’utilisateur. C’est la raison pour laquelle les auteurs de cette étude appellent à l’amélioration significative des équipements informatiques et, notamment, des data centers.

 

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