Retrouvez-nous sur :

Les menaces de la Russie sont un signal d’alarme pour l’Europe, affirment les députés

 

Mercredi, les députés ont débattu des derniers efforts pour désamorcer les menaces militaires de la Russie contre l’Ukraine. © EU 2022 – EP

 

Lors d’un débat sur les relations UE-Russie, la sécurité européenne et la menace militaire russe à l’égard de l’Ukraine, les députés ont appelé à une réponse unie et ont soutenu l’Ukraine.

Mercredi matin, les députés ont dressé le bilan des derniers développements concernant la menace militaire de la Russie contre l’Ukraine lors d’un débat en session plénière en présence du Président du Conseil, Charles Michel, de la Présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, et du Chef de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell.

Ouvrant le débat, la Présidente du Parlement, Roberta Metsola, a souligné que le PE avait exprimé à plusieurs reprises sa solidarité envers le peuple ukrainien, qui continue de faire face à l’incertitude et aux menaces d’une agression militaire russe.

« Ce dont nous sommes témoins ici, c’est aussi d’une menace pour la paix en Europe, » a-t-elle ajouté, tout en précisant que le Parlement se prononcerait plus tard dans la journée sur une aide financière de 1,2 milliard d’euros à l’Ukraine. Elle a remercié la Commission d’avoir présenté « une proposition en temps opportun pour soutenir la stabilité et la résilience financières de l’Ukraine dans les circonstances difficiles actuelles ».

Le Président du Conseil, Charles Michel, a insisté sur le fait que le récent renforcement militaire russe sans précédent le long de la frontière ukrainienne ne pouvait être considéré que comme agressif et menaçant. Il a fait remarquer que ces tactiques belliqueuses menaçaient non seulement la stabilité et l’intégrité de l’Ukraine, mais également la paix et la sécurité en Europe ainsi que le système international fondé sur des règles.

Le Président Michel a précisé que l’UE travaillait de façon continue avec ses partenaires et alliés internationaux afin d’apaiser les tensions, avant tout par la voie diplomatique mais aussi en préparant de solides sanctions contre la Russie dans le cas où l’agression militaire contre l’Ukraine se poursuit. Par ailleurs, dans le cadre de la coordination entre l’UE et l’Ukraine, il a annoncé l’initiative d’une conférence de donateurs en vue de continuer à soutenir l’économie ukrainienne.

« L’idée de sphères d’influence n’a pas sa place au 21e siècle, » a affirmé la Présidente de la Commission, Ursula von der Leyen. La diplomatie n’a pas encore dit son dernier mot, mais les actes doivent désormais suivre, a-t-elle déclaré, en faisant référence aux derniers signaux en provenance du Kremlin. L’OTAN n’a pas encore constaté de réduction des troupes russes autour de l’Ukraine, a-t-elle souligné.

De plus, la Présidente de la Commission a mis en garde la Russie contre une militarisation de la « question énergétique ». Étant donné que l’UE renforce d’autres sources d’énergie, « nous sommes désormais prêts à faire face cet hiver », a-t-elle fait remarquer, ajoutant que la principale leçon que l’UE avait tirée était qu’elle devait diversifier ses sources d’énergie pour ne pas être dépendante du gaz russe. L’avenir européen réside dans les énergies renouvelables, a-t-elle conclu.

« Ce qui pourrait se passer en Ukraine marquera l’avenir de l’humanité », a averti le Haut représentant de l’UE, Josep Borrell. « Si la loi du plus fort prévaut, ce serait un retour en arrière », a-t-il ajouté. Il a également souligné que l’UE et ses États membres faisaient face à la possibilité d’une agression militaire russe en toute unité et a estimé que « c’est l’une des conséquences positives de cette crise ». Il a clairement fait savoir que l’UE était prête à négocier une solution diplomatique, mais aussi à agir par des sanctions, si nécessaire.

De nombreux députés ont souligné que les tensions actuelles représentaient un signal d’alarme pour l’Union européenne, qui doit continuer à renforcer sa capacité à faire face aux pressions extérieures et à garantir une réponse solide aux menaces extérieures, tout en maintenant la paix et la démocratie comme valeurs fondamentales et objectifs essentiels. À ce titre, ils ont noté que les défis actuels posés par la Russie créaient une opportunité de renforcer l’unité européenne.

Tout en faisant part de leur soutien continu et de leur admiration envers le peuple ukrainien, confronté à la menace russe depuis des années, de nombreux députés ont rappelé la nécessité pour les deux parties de poursuivre la voie de la diplomatie avec Moscou ainsi que le besoin de préparer de dures sanctions contre la Russie. Beaucoup de choses doivent être sur la table des sanctions, notamment le gazoduc Nord Stream 2 entre la Russie et l’Allemagne, selon certains.

Les députés ont également souligné que la raison de l’agressivité de la Russie n’était pas l’expansion de l’OTAN, mais plutôt le pouvoir des valeurs et de l’attractivité des sociétés démocratiques, qui effraie le Président russe Vladimir Poutine et le Kremlin. D’autre part, certains députés ont aussi critiqué l’UE pour avoir été trop ambiguë dans sa réponse à la Russie, tandis que d’autres ont souligné que l’Europe devait joindre les actes à la parole en repoussant l’agression russe.

 

Revoir le débat en plénière (16.02.2022)

 

Spread the news