Nicolas Schmit, commissaire à l’emploi et aux droits sociaux :

La majorité des employeurs savent aujourd’hui qu’investir dans les compétences doit être un élément clé de leur stratégie. Ils se rendent compte qu’ils ne peuvent pas s’en remettre aux seuls pouvoirs publics pour assumer la responsabilité de l’éducation et de la formation. Le pacte sur les compétences suscitera et rassemblera différents engagements d’entreprises, petites et grandes, d’agences pour l’emploi, de partenaires sociaux, de prestataires d’EFP et d’autres partenaires pour créer de grands partenariats industriels. Nous n’avons pas le temps de prendre des demi-mesures. Nous devons agir maintenant.

Le pacte sur les compétences encourage à mener une action commune afin de maximiser l’impact des investissements dans l’amélioration des compétences existantes (perfectionnement) et la formation à de nouvelles compétences (reconversion). Il invite les entreprises, les employeurs, les partenaires sociaux, les chambres de commerce, les pouvoirs publics, les prestataires d’enseignement et de formation ainsi que les agences pour l’emploi à travailler de concert et à s’engager clairement à investir dans la formation de toutes les personnes en âge de travailler dans toute l’Union.

Thierry Breton, commissaire au marché intérieur :

Les talents européens sont au cœur de notre résilience industrielle et seront le moteur de la relance économique au lendemain de la pandémie. Étant donné que la double transition écologique et numérique s’accélère, nous voulons doter tous les Européens des compétences requises. Aujourd’hui, nous annonçons les premiers partenariats en matière de compétences dans trois écosystèmes industriels : la construction automobile, la microélectronique et l’industrie de l’aérospatial et de la défense. D’autres suivront. Le lancement du pacte sur les compétences n’est que le début de notre offensive européenne en faveur des compétences.

Les compétences revêtent une importance capitale pour la relance de notre économie après la pandémie de coronavirus et pour le succès des transitions écologique et numérique. Les entreprises, petites et grandes, ont besoin de personnel qualifié pour innover et prospérer. Or les inadéquations et les pénuries de compétences augmentent, alors même qu’un grand nombre de personnes sont exposées au risque de chômage. C’est seulement en unissant les forces de tous les partenaires concernés que nous pourrons réaliser des progrès significatifs et répondre aux besoins de l’Europe en matière de compétences.

Maximiser l’impact par des mesures communes

Le pacte sur les compétences est accompagné d’une charte présentant une vision commune des entreprises, des partenaires sociaux, des prestataires d’enseignement et de formation professionnels (EFP) et des autorités nationales, régionales et locales à l’égard d’une formation de qualité. Pour associer les parties prenantes concernées à la création du pacte, nous avons lancé une série de tables rondes de haut niveau réunissant des représentants des écosystèmes industriels, des autorités régionales et nationales, des prestataires de services éducatifs, des partenaires sociaux et des prestataires d’enseignement et de formation. D’autres tables rondes similaires suivront dans les prochaines semaines.

À l’appui de ces discussions fructueuses avec des secteurs choisis, le pacte met en place de grands partenariats dans des écosystèmes industriels stratégiques durement touchés par la crise actuelle et les domaines prioritaires recensés dans le pacte vert pour l’Europe pour concrétiser d’ambitieux engagements. Les premiers partenariats européens en matière de compétences dans des écosystèmes industriels clés ont désormais été annoncés et d’autres suivront dans les mois à venir :

• Construction automobile : l’objectif ambitieux d’améliorer les compétences de 5 % de la main-d’œuvre chaque année permettrait à près de 700 000 personnes d’accroître leurs compétences dans tout l’écosystème, ce qui représente un potentiel d’investissement public et privé global de 7 milliards d’euros; cela débuterait avec des projets pilotes régionaux.
• Microélectronique : les initiatives qui sous-tendent l’ambition du partenariat représentent un investissement public et privé global de 2 milliards d’euros, offrant des possibilités de perfectionnement et de reconversion à plus de 250 000 travailleurs et étudiants (2021-2025) dans des pôles électroniques européens.
• Aérospatial et défense : l’ambition est d’améliorer les compétences d’environ 6 % de la main-d’œuvre chaque année pour atteindre 200 000 personnes et de reconvertir 300 000 personnes pour leur permettre d’intégrer l’écosystème, ce qui représenterait un investissement public et privé de 1 milliard d’euros sur les dix prochaines années.

Adhésion au pacte

En adhérant au pacte les parties prenantes obtiendront l’accès à des plateformes de mise en réseau, de connaissances et de ressources. La Commission fournira également des informations et des orientations sur les financements et les programmes de l’UE pour le développement des compétences par l’intermédiaire d’un guichet unique au niveau de l’UE. Outre les financements disponibles au titre de REACT-UE, du Fonds social européen plus et d’autres programmes pertinents du nouveau cadre financier pluriannuel (2021-2027), le perfectionnement et la reconversion figurent parmi les priorités d’investissement phares de la facilité pour la reprise et la résilience, dotée d’une enveloppe de 672,5 milliards d’euros.

Contexte

Le pacte sur les compétences figure parmi les initiatives phares adoptées dans le cadre de la stratégie pour les compétences en Europe pour la compétitivité durable, l’équité sociale et la résilience, présentées le 1er juillet 2020. Le Pacte a pour objectif principal de mobiliser des ressources et d’inciter toutes les parties concernées à prendre de véritables mesures en faveur du perfectionnement et de la reconversion de la main-d’œuvre, en mettant en commun les efforts et en créant des partenariats pour soutenir les transitions écologique et numérique ainsi que les stratégies de croissance locales et régionales.

La nouvelle stratégie industrielle européenne a reconnu l’importance des compétences pour la double transition écologique et numérique et les possibilités qu’elles peuvent offrir aux citoyens. Le recyclage et la reconversion doivent constituer un élément important de notre économie sociale de marché. De même, le plan d’action en matière d’éducation numérique récemment adopté souligne l’importance de la promotion des aptitudes et des compétences numériques pour offrir à chacun une chance de participer à la transformation numérique.

Le lancement du pacte a eu lieu le 10 novembre 2020 à l’occasion de la semaine européenne des compétences professionnelles 2020, organisée par la Commission européenne en partenariat avec la présidence allemande du Conseil de l’UE. La cinquième édition de la Semaine européenne des compétences professionnelles encourage les citoyens de tous âges à « découvrir leurs talents » grâce à l’enseignement et à la formation professionnels.